↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Chronique DVD

Dream Theater : Chaos In Motion 2007-2008


Line Up :
James LaBrie : chant
John Petrucci : guitare
John Myung : basse
Jordan Rudess : claviers
Mike Portnoy : batterie

Tracklist : 1- Intro / Also Spracht Zarathustra, 2- Constant Motion, 3- Panic Attack, 4- Blind Faith, 5- Surrounded, 6- The Dark Eternal Light, 7- Jordan Rudess Keyboard Solo, 8- Lines In The Sand, 9- Scarred, 10- Forsaken, 11- The Ministry Of Lost Souls, 12- Take The Time, 13- In The Presence Of The Ennemy, 14- Schmedley Wilcox.
"Un documentaire pantagruélique sur les cadors du métal progressif"
Nicolas, le 19/11/2008
( mots)
Dream Theater n'a jamais fait dans la demi-mesure, ceux qui suivent le groupe depuis longtemps le savent bien : chacun de leurs albums avoisine les 70 minutes et leurs concerts dépassent régulièrement les 3 heures. Peu de groupes pourraient en dire autant. Bien sûr, si la musique devait s'apprécier au kilo, nul doute que Portnoy et Petrucci crouleraient déjà sous les Grammy Awards. L'intérêt, bien évidemment, ne réside pas uniquement dans la quantité, même si le combo met toujours un point d'honneur à couvrir ses fans d'un tombereau de notes déversées à une vitesse ahurissante.

Pour cette désormais traditionnelle livraison vidéo ponctuant chaque nouvel album depuis quelques années, et plutôt que de réaliser un DVD live classique - à savoir la retransmission intégrale d'un seul concert, le groupe s'est tourné vers une autre formule : un reportage sur les coulisses de sa tournée mondiale, dévoilant le quotidien des musiciens, leur contact avec les fans, quelques caméras embarquées dans leur suite d'hôtel, des interviews, le tout entrecoupé bien sûr par de longs morceaux joués en live à partir de différentes salles éparpillées à travers le monde, de Rotterdam à Vancouver, en passant par Buenos Aires ou même Bangkok. Si le concept se veut aéré et original, on regrettera quand même l'absence de cohésion liée à une véritable prestation scénique ininterrompue, comme sur le terrible Live At Budokan donné il y a quelques années. De plus, seuls les anglophones avertis pourront jouir pleinement des anecdotes croustillantes égrenées tout au long du DVD, puisqu' aucun sous-titrage n'est proposé. Un peu rude, quand même : si ce manque n'est pas gênant sur des bonus qui sont par définition optionnels, difficile de ne pas faire la fine bouche lorsque les sous-titres sont absents de la galette principale, comme par exemple devant un Portnoy en train de rire à ses propres blagues alors que l'on a été bien incapable d'en saisir toutes les subtilités. Et puis pas possible non plus de laisser tourner le disque dans sa chaîne hi-fi, télévision éteinte, pour en profiter comme on pourrait le faire avec un bon vieil album live. Non, vraiment, ce concept n'est pas très emballant. Niveau qualité vidéo, ça reste limite, ce qui est d’autant plus dommage que le son des concerts est irréprochable. Malgré tout, le kit offert par Chaos In Motion 2007-2008 se révèle extrêmement complet, avec un deuxième DVD contenant un reportage de 1h30 sur la tournée (les images étant différentes de celles montrées dans le premier disque), sans compter l'intégralité des clips et des supports publicitaires vidéos du groupes pour l'album Systematic Chaos ainsi qu'une énorme galerie photo. Faites le calcul : ça fait quand même plus de 5h30 de vidéo. Les inconditionnels apprécieront.

Revenons au principal : le rock. Ce serait un lieu commun grotesque que de vanter une fois encore les phénoménales qualités scéniques des cinq métalleux, non ? Eh bien non, car force est de constater que l'âge ne semble pas encore avoir de prise sur ces musiciens de génie. Le show de Chaos In Motion est encore une fois d'une époustouflante qualité technique et artistique. Bien évidemment centré sur la dernière galette du groupe, nous avons donc droit (entre autres) à l'intégralité de Systematic Chaos, dans le désordre mais restitué avec une précision millimétrique. Signalons une exception de taille : "Repentance" ne figure pas dans le set. Ou plutôt pas dans sa forme originelle, puisque c'est un extrait d'une collaboration scénique entre les instrumentistes de Dream Theater et Mickael Ackerfeld qui nous est proposé, ce dernier n'étant rien moins (pour ceux qui l'ignoreraient) que le chanteur et frontman du groupe de death metal progressif suédois Opeth. Les autres titres live s'éparpillent sur l'ensemble de la disco du groupe, et l'on prendra notamment un plaisir tout particulier à retrouver l'immense classique "Take The Time" issu d'Images And Words. A noter en guise de conclusion un medley assez scotchant qui relie consciencieusement des morceaux issus d'époques musicales radicalement différentes.

Irrésistible, Dream Theater ? Et comment ! Petrucci l'affirme d'ailleurs sans fard au cours d'une interview : "Techniquement, nous ne connaissons quasiment aucune limite. Nos possibilités musicales sont infinies et en perpétuel renouvellement. A nous de mettre ce bagage technique au service de notre musique". Sur le coup, on aurait tendance à trouver l'énergumène honteusement prétentieux. Mais dès que s'égrènent les premières notes du titanesque "In The Presence Of The Ennemy", réuni en une seule pièce par la grâce du live, on ne peut que constater à quel point il a raison. Ce morceau, prodige technique époustouflant aussi bien que pièce mélodique splendide, est une véritable merveille de près de trente minutes qui gagne indubitablement à être écoutée d'un seul tenant. Pas la peine de décrire le reste du set : reprenez chaque morceau de la liste ci-dessus et imaginez une restitution pointilleuse de leur version CD : vous ne serez alors qu'à moitié dans le vrai, mais vous vous rapprocherez néanmoins très près de la vérité. On pourra même pardonner au groupe les quelques errements représentés par les dispensables "Forsaken" et "Prophets Of War" (avec son petit côté Muse de carnaval), tant ces morceaux semblent transcendés par la scène.

Dès lors, même si on peut regretter la présentation un peu atypique donnée à ces dernières pérégrinations vidéo, il est difficile de bouder totalement un tel produit : non pas un DVD live, donc, mais plutôt un documentaire musical de grande qualité, à réserver en priorité aux fans inconditionnels du groupe, mais qui saura aussi trouver sa place dans la DVDthèque des rockophiles obsessionnels et autres adeptes de contenus pléthoriques.
En savoir plus sur Dream Theater
Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !