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Compte-rendu de concert

Architecture in Helsinki


Date : 10/10/2011
Salle : Aéronef (Lille)
Première partie : Marvin Hood, Lo-Fi-Fnk
Mathilde, le 02/11/2011
( mots)
Ringards mainstream, passez votre chemin. La soirée s’annonce branchée au vu des jeunes hipsters (quel merveilleux terme fourre-tout) et autres individus tendance "Big Bang Theory" qui s’amassent près du bar avant de rejoindre la salle "club" de l’Aéro. Un public très dans l’air du temps, donc. Et la programmation le leur rendra bien : ce soir c’est Indie Pop 2.0… Oh yeah.

  C’est Marvin Hood qui ouvre les festivités. Ce groupe de cinq musiciens lillois aux allures d’éternels gamins s’est formé en 2008. Chemise à pois et grosse méchouze sont fièrement arborées par le chanteur. C’est dans une ambiance faussement niaise et bon enfant qu’éclatent les premières notes sautillantes d’un piano type cabaret. "On s’appelle Marvin Hood, on vient de Lille. On connait des gens dans la salle… qui ont ramené du monde… pour qu’il y ait du monde au concert, c’est chouette.". Suivront deux titres qui sentent bon la pop Californienne des sixties, aussi sucrés et pétillants qu’un diabolo fraise. Le chanteur y est pour beaucoup avec sa voix de petite fille offusquée à qui on aurait fait des misères. Le résultat est plutôt réussi, voire charmant, et très bien supporté par une orchestration légère mais jamais paresseuse. Une chanson au ukulele plus tard et le groupe nous offre un très bon morceau digne des Magic Numbers. Affaire et EP à suivre dans la métropole le 23 novembre prochain.

Arrivent les Lo-Fi-Fnk. Duo en provenance de Stockholm fondé en 2001, Leo et August ont commencé par bidouiller de la house avant d’emprunter un virage plus pop et connaitre le succès avec "Change Channel" issu de Boylife. Toujours inspirés par la dance music, ils défendent ce soir leur album sorti en août dernier The Last Summer, et c’est avec le titre du même nom qu’ils débutent le set. On parierait sur une reprise de "Another One Bites The Dust", avec le refrain "And another one comes/ And another one goes". La voix n’est pas très assurée mais ce titre empreint de nostalgie fait mouche. Suit le tout aussi planant "Marchin In". L’un au sample et à la voix, l’autre au synthé et à l’entertainment, les garçonnets font leur spectacle. Façon un peu kermesse, il faut l’avouer. Le professionnalisme de leurs albums n’est pas franchement présent en live, en confère leur présence scénique un peu faiblarde. Et ce malheureux Leo qui, "too exited", se reprend à trois fois pour jouer une intro à la basse... Heureusement qu’ils ont sous la casquette des tubes comme "Boom" qui débouchent les éviers et qui finissent par mettre tout le monde d’accord.
La performance fut vacillante et pas très raccord avec le thème de la soirée, mais soit, les beats synth pop des Lo-Fi-Fnk ont encore de beaux jours devant eux.

Puis c’est finalement le tour des Architecture in Helsinki. Comme leur nom l’indique, ils sont australiens et au vu des conversations dans l’audience, ils sont attendus. Formation moulte fois remaniée et aux artistes moulti instrumentistes, les Architecture ont sorti cette année Moment Bends, leur cinquième opus. Le charme opère d’emblée avec le délicat "Desert In Island". La voix du chanteur Cameron Bird est résolument Freddy Mercurienne avec un phrasé et des accentuations à la Joe Jackson à s’y méprendre, et ce n’est pas "Hold Music" qui fera dire le contraire tant ce morceau semble directement inspiré de l’album Night and Day. De l’indie pop sophistiquée donc, et qui se boit comme du petit lait. Puis "Denial Style" et "Wow" permettent d’apprécier la voix minaudante et parfois madonna-ante de la claviériste. Inutile de dire que tout le monde danse.
Les quelques chansons de leur précédent album Places nous ramènent davantage encore à la foisonnante vague post punk/new wave du début des années 80, voix grave à la Devo et grosse basse à l’appui. Quitte à flirter sans honte avec des titres miévreux à la Tears For Fears ou autre Oingo Boingo. Arrive l’explosif "Escapee", "A song about life on other planets" et qui résume à lui seul l’esprit ludique des Architecture. Sympathiques jusqu’au bout, ils gratifieront le public de trois titres supplémentaires lors du rappel.
Seul bémol au tableau : l’esprit fanfaronnant à l’origine du groupe semble avoir perdu de son enthousiaste naïveté au vu de "Wishbone" et "It’s 5" tirés de In Case We Die. Reste à voir comment le groupe va évoluer… Mais d’ici la nécrophilie, y a de la marge.
 
La soirée fut revigorante, acidulée et dansante. 3h30 de concerts, juste ce qu’il fallait pour éviter l’hyperglycémie musicale.

Crédit photos: C. Bardey

Photos du concert:
http://www.albumrock.net/photos/644-photos-concert-marvin-hood.html
http://www.albumrock.net/photos/645-photos-concert-lo-fi-fnk.html
http://www.albumrock.net/photos/646-photos-concert-architecture-in-helsinki.html

Setlist de Architecture In Helsinki:
- Desert Island
- Hold Music 
- Denial Style 
- That Beep 
- Like It Or Not?
- Yr Go To 
- Maybe You Can Owe Me 
- Lazy (Lazy) 
- Sleep Talkin' 
- Escapee 
- Wishbone 
- W.O.W. 
- I Know Deep Down 
- Everything's Blue (Intro) / Debbie 
- Do The Whirlwind 
- Contact High

Rappel:
- It's 5 
- B4 3D 
- Heart It Races
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