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Compte-rendu de concert

Arno


Date : 08/04/2013
Salle : La Citrouille (Saint-Brieuc)
Première partie :
Marc, le 12/04/2013
( mots)

Arno est à nouveau en scène, là où avec tout son bazar rock fait de poésie surréaliste et burlesque il s'exprime le plus naturellement. Le plus touchant des Belges s'offre donc une énième tournée et nous convie à remonter le temps tout au long du fil de ses trente dernières années passées en chansons, dont celles de son dernier album Future Vintage.

Cette soirée de lundi a beau avoir été rajoutée à celle du lendemain, La Citrouille affiche également complet. Arno et sa bande, composée d'un guitariste, d'un bassiste, d'un batteur et de son fidèle complice depuis TC Matic Serge Feys, son clone aux cheveux blancs et générateur de toutes les ambiances aux claviers, attaquent d'entrée avec l'enlevée "We Want More". Pendant les trois premiers morceaux Arno balance son pied de micro d'une main à l'autre, tout en grimaçant, en tirant la langue et en gardant les yeux clos. Le temps d'apprécier un rock bien balancé dénonçant l'absurdité de notre société de consommation avec sa voix toujours autant charriée de puissance et de vécu. Le temps peut-être aussi pour lui de redescendre sur terre avant de nous narrer la naissance de sa première ballade de la soirée, assis sur une chaise. S'il provoque des rires complices avec une grande partie du public lors de ses anecdotes humoristiques en introduction à quelques chansons, que ce soit à l'encontre de l'ex fiancée de son fils ("Elle pense quand elle danse"), en hommage à sa mémé aux nénés surdimensionnés ("Lola, etc."), ou à l'occasion d'une discussion féminine entendue à la terrasse d'un café ("Dis pas ça à ma femme"), c'est dans ces ballades chantées en français qu'Arno nous montre aussi sa facette la plus émouvante. Celle où sa voix de crooner ou de chanteur de charme raté prend toute son ampleur et où ses paroles impulsives nous cueillent par leur désarmante sincérité. Mais on savoure tout autant une chanson de Future Vintage, l'électro et explicite "Quand les bonbons parlent".

Les spectateurs non avertis (quoiqu'avec la moyenne d'âge respectable du public j'en doute un peu) ne savent peut-être pas que si Arno a tant de bouteille, et cela se voit malgré son éternel complet noir, c'est parce qu'il est aussi et avant tout le contemporain de Tom Waits et de Captain Beefheart, ce dernier étant un de ses maîtres que se soit par les paroles, les actes et les pensées. "Meet The Freaks", un blues monstrueux avec le slide effectué par son guitariste sur une dobro rectangulaire, en témoigne et fait entrer le concert dans une autre dimension. En se montrant alternativement fiévreux puis attendrissant ("Les yeux de ma mère"), Arno finit par conquérir toute l'assistance à l'heure de l'emballement final. Les musiciens font étalage de leurs qualités techniques (dont le jeune batteur coiffé à la Duran Duran de la grande époque...), en exécutant le dernier single en date "Show of Life" et la sublime orientalo-new-wave "With You" avant que "Oh la la la" ne vienne faire battre des mains le rappel.

"Vive ma Liberté" s'en fait l'écho, enchaîné avec le titre emblématique de TC  Matic, celui sur lequel on s'époumonait jadis en boîte, "Putain putain"... Eh oui, le temps passe vite... Et si l'Europe va mal, Arno vient de nous remonter le moral en nous démontrant que la valeur d'un artiste se mesure bel et bien sur scène. Le final de "Bathroom Singer" avec un Arno en chauffeur de salle aux cymbales en est le symbole. Son foutu bazar, tout aussi vintage que très ancré dans le réel, a visiblement fait quelques heureux, l'espace de deux heures, pile poil. 

Photos du concert 


Setlist :
1. We Want More
2. Fantastic
3. Que Pasa
4. Elle pense quand elle danse
5. I Don't Believe
6. Ratata
7. Lola, etc
8. Die Lie
9. Je veux nager
10. The Parrot Brigade
11. Dis pas ça à ma femme
12. Quand les bonbons parlent
13. Meet the Freaks
14. Comme à Ostende
15. Watch Out Boy
16. Les Yeux de ma mère
17. Show of Life
18. With You
19. Oh la la la

Rappel :
20. Vive ma liberté
21. Putain putain
22. Bathroom Singer


En aftershow le toujours jeune et fringuant Dominic Sonic se produisait en solo, au bar, à l'étage. Mais on attendra la sortie de son nouveau clip et d'un futur album pour en parler plus précisément.

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