
Blaze Bayley
Salle : Chorus Live (Aubière)
Première partie :
Nous avons attendu quelques temps avant de faire ce compte-rendu de concert, non que Blaze Bayley ne le méritât pas, mais nous n'étions pas non plus convaincu qu'il parlerait au lectorat en général. Seulement, deux points ont fini par nous décider à prendre la plume.
D'une part, saisir l'opportunité de mettre en avant la salle dans lequel l'événement a eu lieu. Heureusement qu'une affiche chatoyante est tombée sous mon regard vers mon lieu de travail pour que je prenne connaissance du Chorus-Live, lieu de vie improbable dans une zone commerciale en banlieue de Clermont-Ferrand. Le propriétaire fait pourtant des efforts pour proposer de nombreux concerts avec des affiches originales et internationales (surtout hard-rock et Metal, a priori) et pour tenir un lieu convivial qui possède tout de même des habitués du côté des metalheads auvergnats. Mais pour une raison qui m'échappe (manque de communication ? manque de curiosité de ma part ?) j'ignorai tout de l'existence de cette structure jusqu'alors. Un bémol peut-être, mais il est certain que si les moyens suivent des efforts seront faits en ce sens, la gestion du son est encore perfectible.
D'autre part, pour mettre en avant Blaze Bayley qui est un personnage profondément touchant. Après une première partie assurée par Absolva, jeune groupe de Heavy traditionnel qui s'avère être le backing-band de Bayley, l'homme, massif, arrive sur scène. Sa tournée "War Within Me" (du nom du dernier album en avril 2021) passe par trois villes de France dont Clermont-Ferrand, et il est rare que la cité volcanique jouisse d'un tel privilège. Si Blaze Bayley est connu du grand public, c'est pour avoir été le chanteur d'Iron Maiden sur deux albums (The X Factor 1995, Virtual XI 1998) en remplacement de Bruce Dickinson sans subir l'ire des amateurs. Inutile de dire que cette période du groupe a été (et demeure) très mal reçue par les fans et que Bayley n'a pas jouit d'une belle réputation : de toute façon, que ce soit lui ou un autre, c'était un cadeau empoisonné et nul n'aurait pu occuper cette place. Je dois avoué que j'ai également du mal à entendre du Maiden sans Dickinson (je passe sur la très bonne période Di'Anno mais c'est une autre histoire), mais je reconnais que les deux albums sont globalement bien composés (bien meilleurs que No Prayer for the Dying par exemple) et que Bayley n'y fait pas une prestation humiliante. D'ailleurs, les quelques titres joués lors de ce concert le prouvent amplement et finalement, le public s'est montré enthousiaste quand furent interprétés "Virus" ou "Futureal". Du reste, les morceaux issus de ses albums solo, ceux qui lui ont permis de rebondir et de rester un artiste à part entière, sont dans cette veine Heavy typée Vierge de Fer, avec des refrains et des soli épiques, et Bayley maitrise son chant à la perfection. Surtout, il s'avère être un showman incroyable, très expressif, théatral même, toujours à interpeller visuellement le public ... Et il est bavard. Il multiplie les adresses à la foule, dans un anglais très clair et articulé, se muant en évangéliste prodigant des conseils de développement personnel, de fraternité et d'amour. Bayley a pris sa revanche sur la vie, il est fier d'y être parvenu et remercie son public de l'y avoir aidé dans un mélange de modestie et d'orgueil. Bref, je suis allé le voir un peu par hasard, profitant surtout d'un prix abordable et d'une proximité géographique, et je suis sorti complétement happé par le personnage. Quant à sa musique, amateurs de Heavy traditionnel, vous serez servis car sans être original, Bayley propose des compositions solides.
Setlist
Ten Seconds
Silicon Messiah
Kill and Destroy
Watching the Night
Sky
War Within Me
Pull Yourself Up
Warrior
The Power of Nikola Tesla
Virus
Witches Night
18 Flights
The Man Who Would Not Die
Man on the Edge
Futureal
Como Estais Amigos
Lord of the Flies