Dream Theater
Et à groupe exceptionnel, première partie exceptionnelle. Car dans leurs valises, les cinq virtuoses n'ont pris autres que Symphony X pour se charger de leur chauffer la salle. Groupe à la technique de haut niveau, leur musique oscille entre métal progressif et métal symphonique. Mais même si leur prestation restera de courte durée, à peine 45 minutes avec un light show des plus minimalistes, le groupe, mené de mains de maîtres par un Russell Allen à la voix hors du commun, réussira néanmoins à défendre leur dernière production en date (Paradise Lost) d'une manière des plus correctes. Mais le public aura quand même un peu de mal à rentrer pleinement dans leur épopée, malgré un Michael Romeo (guitare) aux doigts déchaînés.
19h30 : changement de décor. De grosses fourmis noires prennent place sur la scène en même temps que quelques éléments rappelant la pochette de Systematic Chaos pendant que la tension se fait de plus en plus sentir dans la fosse. On s'entasse en se racontant la dernière fois ou le groupe était passé dans le coin, en se disant que de toute façon, Dream Theater c'était mieux avant. Même si au fond, on sait tous très bien que le moindre coup de baguette de Portnoy mettra tout le monde d'accord.
Et cela ne ratera pas. Extinction des feux, tombée de rideau sur une vidéo retraçant l'épopée du groupe accompagnée par la bande son de 2001 : L'Odyssée De L'Espace et entrée en scène du combo tant attendu. La sortie de Systematic Chaos étant encore toute fraîche, la plupart des morceaux de la setlist tourneront autour de leur dernier album en date tels "In The Presence Of Ennemies : Part 1 & 2", "Constant Motion" ou encore "Prophets Of War" et ses faux airs de Muse. Et comme d'habitude, Dream Theater assure son show de manière irréprochable. Sans même donner l'impression de forcer son talent. John Petrucci, studieux et posé, déroule ses torrents de notes alors que Mike Portnoy se charge d'haranguer la foule tout en nous en mettant plein les oreilles. La voix de James Labrie donne l'impression de se bonifier avec l'âge et Jonathan Rudess nous offrira l'occasion de se familiariser avec un de ses nouveaux jouets. Une sorte de synthé en forme de guitare lui permettant de tenir le centre de la scène au cours d'un solo hallucinant. Quant à la basse de Myung... Finalement, on se dit que les cinq membres de Dream Theater sont un peu comme les Harlem Globe Trotters du métal. Avant même d'assister au concert, on sait déjà qu'on ne risque pas de s'ennuyer une minute. On gardera même en tête le surprenant "Dark Eternal Night" qui sera l'occasion d'apprécier un petit dessin animé (North American Dream Squad) mettant en scène les cinq musiciens au prise avec un loup-garou marionnettiste. Scénario pouvant quelque peu rappeler le clip de "Tribute" de Tenacious D, revu à la sauce "Yellow Submarine" des Beatles. Un grand moment. Comme l'ensemble du concert arrivant à son terme sur les coups des 22h. On aura rarement quitté une salle aussi tôt mais qu'importe. Parce qu'au fond, on a rarement l'occasion d'assister à des performances de ce calibre.