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Compte-rendu de concert

Ghost


Date : 22/05/2023
Salle : Halle Tony Garnier (Lyon)
Première partie :

Avec son set fait des ambiances ténébreuses mêlées au son des dancefloors des années 80, Ghost s'impose encore un peu plus comme une référence scénique. 

Julien, le 04/06/2023
( mots)

C'est un lundi dit de reprise après le pont de l'ascension. Il est 10h30 quand j'arrive dans la capitale des gaules et cette "rentrée" n'a pas empêché une trentaine de fidèles de s'amasser devant les grilles de la Halle Tony Garnier de Lyon. Une journée marquée par le retour d'un franc soleil et ses premiers rayons incandescents ne semblent pas avoir entamé la patience des fans : vertu indispensable à quasiment 8h de l'ouverture des portes. 

Ce 22 mai verra les suédois de Ghost proposer leur second concert du Re-Imperatour, une longue tournée, majoritairement européenne, marquée par une impressionnante série de concerts sur l'hexagone avec pas moins de 8 dates (exclusivement en province) soulignant un peu plus l'emprise du groupe de Tobias Forge sur le territoire français et la volonté de Ghost d'aller à la rencontre de leurs fidèles plutôt que de les convier à se rassembler pour une immense cérémonie concentrée dans un stade parisien. Il semble tout de même que ce format devienne le futur très proche du groupe au vu de l'impressionnant spectacle proposé. 

A 18h30, nous rejoignons la, cette fois-ci, longue file d'attente qui s'est amassée tout autour de la salle. J'en profite pour observer les personnes autour moi et le moins que l'on puisse constater, c'est une assemblée qui sera des plus éclectiques en ce qui concerne la moyenne d'âge. En s'approchant de l'entrée, on aperçoit tour à tour des groupes d'adolescents grimés sous les traits du Pape Emeritus, smartphone en main, prêt à dégainer une pose snapchat. Ces derniers côtoient les cinquantenaires exhibant fièrement leurs t-shirts Metallica ou Iron Maiden, au milieu des familles où les parents farfouillent dans leurs sacs à dos à la recherche des sandwichs méticuleusement emballés dans la cellophane pour les partager avec leurs enfants âgés d'une petite dizaine d'années. Tout ce beau monde se rassemble en toute courtoisie autour des bars en quête d'une indispensable bière avant de se disperser et de rejoindre sa place en fosse où dans l'une des trois tribunes qui encadrent cette dernière. 

Il est 19h30 quand les lumières s'éteignent et que les acclamations accompagnent l'entrée des canadiens de Spiritbox. Encore aujourd'hui, j'ai du mal à partager un avis tranché sur le style métal alternatif (merci Valentin !) de cette première partie. Il est, en revanche, impossible de ne pas être impressionné par la largesse de l'éventail vocal distillé par la chanteuse Courtney LaPlante qui navigue aisément entre des prises de voix lyriques envoutantes et des grawls belliqueux, acérés. Comme attendu la Halle Tony Garnier va à nouveau faire parler sa réputation d'une mauvaise acoustique avec cet écho persistant agrippé à la sono. Un set qui durera un peu moins d'une heure au sein duquel les titres les plus récents se sont avérés plus marquants et intéressants avec une structure instrumentale relativement aboutie. 

La setlist de Spiritbox :

  1. Rule of Nines
  2. Hurt You
  3. Yellowjacket
  4. Rotoscope
  5. The Void
  6. Secret Garden
  7. Circle With Me
  8. Holy Roller
  9. Hysteria

 

Quelques minutes nous sont nécessaires pour percevoir les chants ecclésiastiques que diffusent les enceintes. Une étrange atmosphère à la fois lourde et paisible imprègne peu à peu l'assemblée. Il est 21h précise quand la Hall Tony Garnier est plongée dans un noir total et que les délicates arpèges de "Imperium" sonnent avant que les premières notes de "Kaisarion" se fassent entendre et que l'obscurité ne laisse alors place à la lumière artificielle des smartphones. Le grand rideau blanc qui avait été dressé pour masquer la scène s'écroule et laisse place à trois immenses vitraux et bien évidemment à Tobias Forge, sous les traits du pape Emirtus IV, accompagné de ses huit nameless ghouls : tous de noir vêtus et anonymement masqués par un casque, mélange de scaphandre et masque à gaz. 

La première communion avec le public se fera sur le second morceau : l'imparable "Rats" où l'assemblée reprend allègrement le refrain en chœur avec le maître des lieux. Ghost frappe fort d'entrée en enchainant avec le métal de "Faith" avant que mon enthousiasme ne retombe avec le troisième single de l'album Impera : "Spillways" ; non, définitivement ce titre je n'y arrive pas ce qui est loin d'être le cas des fidèles totalement hypnotisés par l'énergie charismatique d'Emiritus. 

Le premier grand moment de la soirée interviendra sur l'interprétation de "Cirice". Forge arbore un costume fait d'immenses ailes de chauve-souris. Celles-ci déployées, il s'empare aisément des âmes de la foule pour les emmener dans ce chemin musical tout aussi ténébreux que magnifique. L'interprétation de la reprise de Genesis "Jesus He Knows Me", indispensable pour accompagner la sortie de l'EP Phantomime intervenue quelques jours plus tôt, s'avère quelconques avant d'entrer dans un pan de la setlist absolument majestueux. La puissance et la rythmique imparable de "Ritual" résonnent et embrasent la salle, c'est à ce moment que certains des plus jeunes fidèles s'éloignent de la scène et, symboliquement, des premiers amours plus métalliques du groupe Suédois. Nous prenons la route des abysses au son déchirant de la basse et des odeurs diffusées par l'encensoir d'Emritus sur "Con Clavi Con Dio" avant de pénétrer dans les enfers accompagnés des chœurs de "Year Zero" pour une reconstitution du domaine de Lucifer : fumée, flammes et lumière rouge sang ; la prouesse scénique est dantesque. Entretemps Forge aura revêtu ses plus beaux habits cérémonieux, éléments indispensables pour l'interprétation du splendide "Call Me Little Sunshine". L'ascension vers la surface se fera au travers du prisme de l'émotion et l'interprétation poignante de la balade "He Is". 

Le spectaculaire se fait encore plus pressant avec l'instrumentale "Miasma" et le réveil du Pape Nihil hors de son cercueil à grands coups de défibrillateur afin que ce dernier puisse ponctuer le morceau de son solo joué au saxophone. La foule s'embrase sur le hit "Mary On A Cross" avant que l'ambiance se fasse plus pesante et néanmoins magnétique sur le rock progressif "Respite On The Spitalfields" ponctué par une incroyable performance vocale, au chœur, d'une namelessghoulette. L'heure est maintenant au rappel et après quelques traits d'humour, Forge va transformer la Halle Tony Garnier en un dancefloor géant pour une plongée dans les années 80 sur la triplette "Kiss the Go-Goat", "Dance Macabre", "Square Hammer". L'ambiance atteint son paroxysme : parents et enfants quittent les gradins pour prendre part au brasier qu'est devenue la fosse de la salle lyonnaise. Deux heures et une pluie de confettis plus tard, le groupe quitte la scène sur cet instant d'apothéose tangible, devant des fidèles aux yeux encore éblouis. 

En plus de sa taille de plus en plus considérable sur l'échiquier du rock, Ghost s'impose comme une référence scénique. Le temps d'une setlist, le groupe concilie ses aspirations d'hier et d'aujourd'hui à savoir que Ghost sait être ce fantôme effrayant qui hante l'esprit tapie dans l'obscurité, mais aussi celui qui prend par la main son auditeur pour l'amener dans un décor nostalgique fait des ambiances dansantes des années 80. 

La setlist de Ghost :

  1. Kaisarion
  2. Rats
  3. Faith
  4. Spillways
  5. Cirice
  6. Hunter's Moon
  7. Jesus He Knows Me (Genesis cover)
  8. Ritual
  9. Call Me Little Sunshine
  10. Con Clavi Con Dio
  11. Watcher in the Sky
  12. Year Zero
  13. Spöksonat
  14. He Is
  15. Miasma
  16. Mary on a Cross
  17. Mummy Dust
  18. Respite on the Spitalfields
  19. Kiss the Go-Goat
  20. Dance Macabre
  21. Square Hammer

 

Commentaires
DamEC, le 04/06/2023 à 10:03
Merci pour cette chronique qui confirme le ressenti du concert que j'ai vu à Lille. Ghost a beau être décrié sur album parfois, c'est en revanche un groupe incontournable sur scène aujourd'hui et les stades ne sont plus très loin (malheureusement).