↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Compte-rendu de concert

Hubert-Félix Thiéfaine


Date : 17/03/2023
Salle : Zénith d'Auvergne (Clermont Ferrand)
Première partie :

Thiéfaine rebranché sur le secteur étant appelé à s'émouvoir : étape clermontoise pour sa tournée Replugged

François, le 20/03/2023
( mots)

Je dois bien l'avouer, je ne suis pas un grand amateur de chanson française et encore moins de variété. Ce n'est pas tant à cause que de l'importance des paroles mais plutôt de la mise en musique, qu'il s'agisse des orchestrations insupportables de la vieille variété ou des sonorités plus pop actuelles. Au-delà de Brassens pour lequel j'ai une réelle admiration, je demeure plus ou moins ouvert (ou fermé ?) au genre.

 

Et puis il y a Thiéfaine. Le plus grand artiste qu'on pourrait classer dans la catégorie "chanson française" selon moi, et ce pour deux raisons. Premièrement, pour son orientation résolument rock, parfois prog' en début de carrière, avec des compositions qui, sur le plan musical, sont vraiment exceptionnelles du point de vue de l'amateur de musiques saturées. Deuxièmement, pour les paroles, souvent hermétiques, qui sont d'une poésie et d'une complexité incommensurables. Les plus beaux textes composés par la scène française depuis que celle-ci existe se trouvent dans son répertoire, croyez moi.  

 

Depuis plus de dix ans maintenant, je manque rarement une occasion de le voir sur scène et ce fut ce soir là, au moins la cinquième fois que j'assistais à l'un de ses concerts. J'avais passé mon tour pour la tournée unplugged, mais j'étais dans les starting block dès l'annonce de son pendant replugged. Concrètement, il s'agissait d'un dispositif instrumental dense, mis en scène sur une installation pyramidale, avec deux guitaristes électriques (dont son fils), un batteur, deux claviéristes (dont un qui officiait également au saxophone) et un bassiste/violoncelliste. Le show est donc très saturé, parfois électro quand les claviers s'y mettent voire jazzy sur des titres plus tamisés. A ce niveau du jeu, les musiciens étaient évidemment excellents, offrant une interprétation parfaite, avec des soli très plaisants aussi bien au saxophone hurleur qu'aux guitares et un grand travail aux claviers. Ceux-ci disposaient d'un peu plus de place pour s'exprimer, afin peut-être de laisser le chanteur reprendre son souffle, bien que sa présence sur scène et surtout son chant intact demeurent impressionnants pour un homme de 74 ans. Enfin, ajoutons que Thiéfaine a toujours eu à cœur de proposer des arrangements spécifiques aux versions live de ses morceaux, ce qui permet de redécouvrir son répertoire à chaque nouvelle démonstration. 

 

Après une introduction très électronique et puissante, ouvrant un "Droïde Song" chanté hors-scène, Thiéfaine propose une première partie de concert déconcertante en matière de setlist, puisque les choix se sont portés sur des albums inattendus (Météo für nadaEros über alles, Défloration 13), avec de rares détours sur la première partie de carrière. Ce fut déstabilisant mais aussi l'occasion de belles découvertes ("Joli mai mois de Marie"). Plusieurs détours seront faits du côté de Géographie du vide, nouvel album sorti en 2021. Je ne l'avais pas écouté tout simplement parce que j'adhère beaucoup moins à sa démarche depuis ses trois derniers albums qui perdent parfois ce qui faisait le sel de Thiéfaine - comprendre qu'ils sont plus tournés vers la variété avec une musique moins rock et des paroles plus accessibles. Et en effet, j'ai moins accroché à ces titres assez calmes et écrits avec une plume moins inspirée (notamment "La Fin du roman"). 

 

Après une heure de concert, les musiciens quittent la scène avant de revenir pour la seconde partie du spectacle, bien plus orientée vers ses plus grands succès à partir de "Confession d'un never been" qui fit immédiatement son effet. Quelle réjouissance d'entendre se succéder "Alligator 427" et "Sweet Amanite Phalloid Queen", une combinaison parfaite chantée en chœur dans une ambiance chaleureuse malgré la complexité des paroles et les thématiques bien sombres ! Le rappel finit d'enflammer le public entre le très électrique "Soleil Cherche Futur" et l'incontournable (et très attendu) "La fille du coupeur de juin" qui clôt ses performances depuis des années. On regrette juste que "Les dingues et les paumés" n'aient pas trouvé sa place dans cette sélection, tant ce morceau synthétise à merveille les talents d'auteur et de compositeur de Thiéfaine. 

 

La popularité de Thiéfaine (en matière de ventes comme de remplissage des salles) n'en finit pas d'étonner au regard de sa carrière passée dans l'underground. La beauté de la musique et des paroles nécessitent certes de se plier à son registre exigeant, mais l'univers dessiné est époustouflant jusque dans sa transcription scénique. 

 

Setlist

Droïde song (Eros über alles, 1988)

Dies ole sparadrap Joey (Météo für nada, 1986)

Narcisse 81 (Dernières Balises (avant mutation), 1981)

Eux (Géographie du vide, 2021)

Whiskeuses images again (Alambic / Sortie Sud, 1984)

Je ne sais plus quoi faire pour te décevoir (Eros über alles, 1988)

113ème cigarette sans dormir (Dernières Balises (avant mutation), 1981)

Joli mai mois de Marie (Défloration 13, 2001)

Nuits blanches (Géographie du vide, 2021)

Cabaret Sainte-Lilith (Dernières Balises (avant mutation), 1981)

Bipède à station verticale (Météo für nada, 1986)

Quand la banlieue descendra sur la ville (Défloration 13, 2001)

Groupie 89 turbo 6 (De l'amour, de l'art ou du cochon, 1980)

Entracte

Redescente climatisée (Dernières Balises (avant mutation), 1981)

Diogène série 87 (Météo für nada, 1986)

La Fin du roman (Géographie du vide, 2021)

Confessions d'un never been (Scandale mélancolique, 2005)

Alligators 427 (Autorisation de délirer, 1979)

Sweet Amanite Phalloïde Queen (Météo für nada, 1986)

Mathématiques souterraines (Dernières Balises (avant mutation), 1981)

Combien de jours encore (Géographie du vide, 2021)

Rappel

Soleil cherche futur (Soleil cherche futur, 1982)

La fille du coupeur de joints (Tout corps vivant branché sur le secteur étant appelé à s'émouvoir, 1978)

Commentaires
PK, le 07/05/2023 à 08:57
Bonjour, Je suis passé à côté du concert où j’étais à Lyon. Par contre dommage de ne pas avoir été à la tournée débranchée qui était tout simplement exceptionnelle
FrancoisAR, le 14/04/2023 à 20:19
La t’es meilleur que moi ! Mais en 1984 j’étais loin d’être né
Ben, le 14/04/2023 à 20:13
20 eme concert ce soir. Le premier à Tours en … 1984 je crois.