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Compte-rendu de concert

Izïa


Date : 22/07/2009
Salle : Festival Les pépites (Samoëns)
Première partie :
Fred, le 28/12/2009
( mots)

Izïa règle ses comptes et casse la sono... 

 

Samoëns est une station d’hiver, qui, comme sa fonction l’indique, est plutôt calme en été. Les vaches broutent les alpages, les télécabines ne remontent pas les pentes, et les sapins sont toujours plus verts. Mais en ce 22 juillet, une bombe à retardement est venue faire trembler les montagnes et les chamois qui s’y cachent.

Pour une surprise, c’est une surprise.

 

Samoëns, pour animer ses étés peu enneigés, a décidé d’organiser un festival gratuit : “les pépites”. Jusqu’ici rien de surprenant. Des groupes à notoriété modérée se succèdent durant Juillet et Août,  le tout devant un public curieux et une poignée de fans. Et puis il y a Izïa, qui, vous le savez déjà, est la fille de Jacques Higelin, qui est un phénomène, qui est une gamine de 19 ans, qui est la fille spirituelle de Robert Plant et de Janis Joplin, et patati, et patata… Oui mais là, Izïa n’est pas au Truskel ou au nouveau Casino. Elle est dans la salle des fêtes d’une station de ski, en été, pour un concert… gratuit. Et c’est là que son talent prend tout son sens.

 

20h49.

On décide de se diriger vers la salle de concert, à deux pas d’ici. L’ambiance est étrange. Pas de filles à franges, pas de kids à slims, pas de sosies de Philippe Manoeuvre. Juste des familles, quelques évadés de la colo d’à côté, et des curieux, beaucoup de curieux… Des victimes du buzz Izïa. Après le barrage inexistant de l’entrée gratuite, on découvre avec sympathie un groupe local, qui tient à cœur les organisateurs. Le chanteur à la voix de Brian Molko, ça sonne parfois comme du Pearl Jam, et puis c’est bon enfant. Le durée du set est proportionnelle au nombre de guitares du chanteur. Une par morceaux, sept au total. Mais depuis un moment, la température monte. Des odeurs de chaud, de peaux humides, et d’haleines alcoolisées se mélangent et donnent une ambiance assez étrange à ce tableau où se côtoient familles, fans, et égarés. Après quelques réglages de dernière minute, Izïa rentre en scène.

Il fait chaud. Elle sort ses riffs.

22h14. Elle est seule, Gibson SG en bandouillère. Un spot en contre-jour dessine sa silhouette ronde et généreuse. “Life is going down” se permet-elle. Ses musiciens viendront après. Izïa est une grande fille. On sent qu’elle va nous le prouver. Elle va régler ses comptes avec ceux qui affirment le contraire. Le public prend sa première décharge électrique.“Vous êtes trop statiques”  dit-elle à la fin du morceau. C’est vrai. Le public est statique. Izïa a le talent de faire bouger les uns, mais aussi de figer les autres. Sa panoplie de Janis Joplin en herbe est efficace. Ses 19 ans en équilibre sur des talons aiguisés. Sa robe à frange tremble à chaque déhanché. “Back in town”. On l’a bien compris. C’est tripal. Rock n’ roll. “ça va? Vous avez enfin compris que vous êtes pas devant la télé ?” Même son arrogance est sexy. 900 personnes transpirent. Dehors, on refuse du monde. La salle déborde. Et Izia se met à pleurer. Elle pleure son amie, qui lui manque, et à qui elle dédicace cette chanson. Elle sourit à nouveau : “Biiiiitch”, les majeurs en avant.  Pas besoin de s’appeler Sigmund pour comprendre à qui est dédicacée cette chanson. La jolie de l’école, celle qui est cheffe des pom pom girls dans les épisodes de Parker Lewis et de Sauvés par le Gong. Vengeance à coups de riffs dans sa gueule. Izia règle ses comptes, jusque dans un bain de foule. La belle se donne du mal pour remuer les gens. Mais elle les aime. Des spasmes rythmés apparaissent chez certains. Puis un début de pogo. “Ceux qui ne bougent pas au fond, c’est mon poing dans la gueule”. Mais avant, c’est “Disco ball” , histoire d’identifier les trouillards.

Tel Ampère, telle fille.

Et puis à trois chanson  de la fin. Izïa casse la baraque. Au sens propre du terme. Tout le monde est sans voix, le micro d’Izïa aussi. Une défaillance technique l’oblige à travailler sans filet. Trop d’ampères ont cisaillés la sono. Le risqué “a capella” s’impose. Et c’est l’instant de grâce. Un blues qui sent le whisky, le tabac, et le “Led Joplin” jaillit des tripes de la petite. Le guitariste suit et coordonne. Le batteur et le bassiste improvisent ces choeurs très 50’s, avec humour. Nous sommes sur une autre planète. Et le son revient. Mais repartira deux fois, dans le feu de l’action. Izïa s’en fout, elle vit. Elle a hurlé “let me alone”, mais personne n’a quitté la salle. C’est le seul moment ou le public n’a pas obéit.

En faire une montagne ?

Et après un “Lucille” de Little Richards fort bien Ac/Dcesque, la belle s’en est allée. Un peu excédée par ce conflit de micro, mais nourrie de foule, de sueur, et de sons. Le public en a eu pour sa gratuité. Un show à la précision helvétique (Genève est à une heure) et viscéral.

Sur la route, je me suis arrêté à une station d’essence pour faire le plein. Dans le haut parleur, ça faisait : “Oh Lord, won’t you buy me a Mercedes Benz ?”…. On était vraiment sur une autre planète.

 

 

 

 

 

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