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Compte-rendu de concert

Les Acrobates


Date : 27/11/2003
Salle : La Maroquinerie (Paris)
Première partie : Dimoné
Lilian, le 27/11/2003
( mots)
Aaah, je vais enfin pouvoir savourer un concert de ces surprenants Acrobates. Il faut dire qu'après un aussi grand concert de Ben Harper juste deux jours avant, on peut avoir quelques doutes sur la qualité d'une telle soirée. J'arrive aux abords de la Maroquinerie assez tôt et très peu de gens attendent l'ouverture des portes. Et en effet, à quelques minutes de la première partie, la salle (pourtant petite) est loin d'afficher complet, la totalité du public assis à quelques mètres de la petite scène. C'est Dimoné qui assure l'introduction ce soir. Seulement accompagnée d'une superbe demi-caisse Guild, il enchaîne ses chansons face à un public très attentifs mais tout aussi avare en dynamisme. Sans s'en offusquer, Dimoné se lance dans un morceaux terrible dans lequel il enregistre live des samples avec sa guitare, pour les lancer en boucle et en rajouter au fur et à mesure, pour finir sur un gros son rock'n'roll qui ravira le public jusqu'à entendre les premiers cris de la soirée. Après un faux rappel puisqu'il avouera ne plus avoir de chanson, le chanteur tire sa révérence et aide les roadies à ranger la scène. Les Acrobates gagnent alors la scène dans une salle toujours aussi … assise. Il commence leur show par une entrée toute en musique avec le même principe que Dimoné pour les samples. Pour infos, aussi multi instrumentistes qu'ils soient, ils ne sont que deux sur scène, et c'est pour cela qu'il leur faut user de ce passe-passe pour ravir nos oreilles de leur son unique. Laurent assure les chants, la guitare et démarre sur un ukulélé alors que Cyril s'occupe des percussions, des basses, de sa guitare et vient ajouter sa voix de temps à autres (rien que ça !). Et au bout du troisième morceau, c'est la cata ! Alors que l'ambiance n'est pas encore montée, faute seulement à un public paresseux, Laurent casse sa guitare (involontairement bien sûr !). Le concert s'arrête donc pendant un long instant durant lequel Cyril va tout mettre en œuvre pour faire passer le temps ! Un grand moment de solitude comme on dit … Il demande dans un premier temps au public de bien vouloir se lever pour combler le devant de la scène et le remercie avec humour de l'avoir fait spontanément. Il se met ensuite à entonner une chansonnette à cappella et toujours plein d'humour (il en faut dans ces moments …), nous raconte comment lui est venu l'idée de la chanson suivante, "La Loire". Il nous raconte qu'au Mont Gerbier des Joncs (lieu où la Loire prend source) il suffit de faire un pas pour passer d'un côté comme de l'autre de la Loire, et qu'un seul gravier suffirait à couper le fleuve en deux. Imaginez donc la taille du gravier pour faire la même chose de l'autre côté, à l'embouchure … Ses fantasmes d'artiste torturé (oh le pléonasme !) lui valent du rire et de beaux applaudissements, quand enfin Laurent revient, armée de la guitare sèche de Dimoné, et le concert reprend de plus belle devant un parterre … debout ! Le dernier album du groupe est largement revisité et avec brio. Et même si le public n'est pas très démonstratif, on peut sentir dans son regard ou sur ses lèvres qui suivent les paroles que le show est très bon. Des morceaux tirés du premier album se font aussi entendre comme "Une chanson courte", "La valse" sur laquelle ils tenteront de faire valser la salle ou encore "Schizophrène" dont le clip devait sûrement être diffusé sur le petit écran rond qui ornait la scène. Mais bon, quand ça veut pas ... et on a juste droit à quelques flashs verdâtres ! Cyril nous fait quelques frayeurs en commençant "Si vous saviez" très lentement, avant de se lancer dans la vitesse normal du titre et de faire bouger un peu la salle. Titre qu'il introduit d'ailleurs en expliquant qu'il à été écrit en se rappelant de la réaction de leurs parents à l'annonce de leur ambition professionnel; la chanson. C'est bien sur le titre "Le journaliste" qui donne le plus de pêche au public grâce notamment à ses "Donnez-moi de l'information" repris en chœur par l'assemblé. C'est d'ailleurs le morceaux qu'ils choisissent de nous rejouer durant le rappel avant de nous quitter sur la même musique que celle de leur introduction en ajoutant dessus le sample de leurs voix : "C'était les acrobates à la Maroquinerie !" Heureusement que la qualité d'un concert ne dépend pas que des problèmes techniques, car ce soir, ils ont plutôt été gâtés nos Acrobates. Bien plus impressionnant, malgré leurs déboires, ils ont su nous livrer un concert plein d'énergie et de qualité face à un public qui n'a répondu que sur les dernières chansons. Bravo et merci à eux !
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