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Compte-rendu de concert

Thunder Express


Date : 11/06/2008
Salle : O'Sullivans By The Mill (Paris)
Première partie : Cupofty, Medicine Ball Caravan, High School Motherfuckers
Maxime, le 15/07/2008
( mots)
Alors que les Hellacopters sont en pleine tournée d’adieu (on prie toujours pour que quelqu’un nous les amène en France), Robert Dahlqvist a trouvé le moyen, au milieu de son emploi du temps surchargé, de réunir les troupes de son side-project Thunder Express pour se fendre d’une petite escapade parisienne en plein Pigalle, son Moulin Rouge et ses sex shop à perte de vue. Une pure soirée rock’n’roll qu’il ne fallait absolument pas rater.

Les hostilités démarrent de façon plutôt festive avec le trio Cupofty venu tout droit des Yvelines. L’ambiance est aux Vans à damier et aux sacs à dos Eastpack. Apparemment il se trouve encore des gens pour écouter et jouer du Blink 182 ou du New Found Glory. Soit. Ça joue en bermuda, ça saute de partout, sa secoue sa tignasse peroxydée, mais difficile de faire la moue devant tant d’énergie et de plaisir à jouer. Avec manifestement très peu de compos personnelles dans sa besace, le groupe se lance dans des reprises improbables de tubes bien de chez nous (de Carla Bruni à Téléphone) étrillées à la sauce punk-rock californien. Aussi puéril que rafraîchissant.

On rentre véritablement dans le dur avec la venue de Medicine Ball Caravan. Le débat heavy rock peu enfin commencer, catapulté à la force d’un très bon premier album. S’ensuit une chaude demi-heure ouverte ventre à terre par le rugissant "Tattoed Heart", farcie de riffs fougueux tractés par une section rythmique cossue et une voix rauque aux relents de souffre et de whisky (même si on se désaltère ici à la bière), le tout servi sur tranche sous une bouillante ambiance seventies. S’instaure un contraste saisissant entre la musique aussi redoutable que groovy balancée à fond les amplis et la sérénité et la jubilation qui ne quittent pas le quatuor parisien de tout le set. Pieds nus, Thom gondole sa basse avec l’air de ne pas y toucher mais en prenant soin de s’ensanglanter les doigts, derrière ses fûts, Jay affiche une perpétuelle banane mais maintient le tempo avec la force d’un docker, placidement calé dans son coin, Rod gratte sa Les Paul avec force et application. Au centre, même esprit d’antithèse, entre la silhouette élancée et ténébreuse de Matt et son organe appelant à la débauche. Le point d’orgue reste une reprise herculéenne de "Call Of The Wild" de Circus Power, qui irriguait déjà l’album comme un cœur musculeux battant la chamade. Peu probable que le groupe honoré soit connu de la majeure partie de l’assistance, mais ses bourrasques électriques cognent encore entre les tempes pendant le changement de plateau.

On fait encore un pas de plus en direction de la galaxie Hellacopters avec les High School Motherfuckers. Pas de bullshit, ici. Une solide rencontre entre riffs panzer à la Motörhead et rythmique Ramones servie sur la braise chemise ouverte, rimmel coulant au coin des yeux. De l’efficace, de l’éprouvé qui se goûte sans déplaisir, livré devant un parterre d’aficionados au look gothique.

Les néons grésillent depuis peu sur le boulevard Clichy lorsque Thunder Express paraît sur la petite scène du O’Sullivan’s. Enorgueilli par une récente victoire de l’équipe nationale à l’Euro, Robert Dahlqvist ne tarit pas d’éloges sur les capacités footballistiques de la Suède à s’imposer dans la compétition. C’était bien sûr quelques jours avant qu’elle se fasse sortir en quarts… On ne s’appesantira pas trop sur l’aura que dégage le bonhomme dès qu’il empoigne le manche, sous peine de donner à ce live report l’allure d’une page de journal d’une groupie en manque. Mais quand même… quelle classe ce Robert ! Il faut voir cet espèce d’ange blond virevolter avec son instrument, l’étreindre, lutter contre et avec lui, en une osmose sans cesse sur le point de se rompre. Cela rappelle qu’un concert est aussi, et peut-être surtout, un spectacle visuel. Dans son genre, Jens Lagergren ne se défend pas mal non plus. Croisement venu du Nord entre Mick Jagger et Joey Castillo, le bassiste est un adepte du petit tour sur soi-même et du dodelinement d’une jambe sur l’autre, comme un jouet mécanique remonté à bloc. Pour la bande son, c’est du même tonneau : une averse d’électricité crue s’abattant sans discontinuer pendant une bonne heure. Qui passera à la vitesse d’un riff des Hellacopters, aurait-on envie de dire. La power-pop de Republic Disgrace qui semblait ne devoir s’écouter idéalement que le coude solidement appuyé sur la portière d’une voiture en plein trajet urbain devient le prétexte à des solos évoquant des plaques de métal fondues en une pluie d’étincelles dorées. Dahlqvist crie presque plus qu’il ne chante. Même le très pop "New York Gold", Strokes capté depuis les rues de Stockholm, se voit subir les derniers outrages par ses soins. Véritablement enivré, il ne quitte même pas la scène en attendant le traditionnel rappel. Il défendra son groupe debout, sur les planches de bout en bout. La swedisch touch n’a pas fini d’éclabousser la planète rock de son charisme pailleté.
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