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C’est à Moissy Cramayel, aux 18 Marches, que Nadj se produisait le vendredi 2 mars 2007, en pleine tournée, après la sortie de l’album Là. On avait hâte de voir les performances live au vu de la qualité de l’album ; votre serviteur s’est donc rendu dans la petite salle Seine-et-Marnaise, afin de rencontrer notre trio de power rock et notamment la très talentueuse et charismatique Nadj.
La première partie arrive avec un peu de retard. Tom’s Huge Elevation ouvre le bal, avec un rock mi garage mi pop. Ce jeune groupe semble à l’aise même si le jeu est quelque fois surfait et l’humour du bassiste un peu pataud. Le batteur et le guitariste se débrouillent bien et quelques morceaux sont assez sympathiques. Le set est assez court et laisse place à l’arrivée de nos trois compères de Nadj.
Le public grossit quelque peu et les Nadj se mettent en place. La belle Nadj arrive, talons hauts, rouge vernis, mini jupe et collants, chapeau de cow-boy. La classe. Le grand Xavier va s’installer derrière sa batterie, le petit Xavier s’installe à la basse. Et le set part à 10 000 à l’heure. Une superbe version de "File ", rallongée et introduite façon stoner, met tout de suite en appétit. Le son est fort, assez bon et Nadj se lâche d’entrée. Ca remue dans le public, et on sent une vraie alchimie entre les trois membres du groupe. Nadj se ballade vocalement et crie sans choquer. Le début du set passe vite et les morceaux efficaces de Là se suivent. Le son est plus gras, plus lourd que sur l’album. Les effets sont différents, Nadj et Xavier jouent avec leurs pédales et le rendu est vraiment bon.
Puis arrivent quelques nouvelles compositions, dont un mythique "Médicine man". Nadj plaisante et se demande pourquoi elle annonce tous les titres des morceaux avant que le groupe ne les joue. Avant le fameux "Medicine man", elle nous prévient «avec celle-là on va vous soigner ! ». Exact. Près de 10 minutes de riffs boueux et d’une chansons vraiment tripante du début à la fin, entre stoner, blues possédé et rock puissant. On navigue entre anglais et français. Comme sur la majorité des nouveaux morceaux.
Le public se lâche de plus en plus et semble apprécier le set. Nadj prend son panard sur scène. Elle vit sa musique, transpire le rock. Le grand Xavier est torse nu et ne ménage pas son jeu. Le petit Xavier s’entend à merveille avec Nadj. Elle joue avec le public, tente des acrobaties, et maltraite même son instrument. Un bref retour au calme avec "Là " remet un peu les idées en place, introduit subtilement par un « voici une chanson érotique »... Et quand le rythme repart sur "Tu joues quoi ", le public recommence à bouger, et deux trois compères imbibés s’amusent à pogoter en vrac et à pousser les gens. Ca ne perturbera pas nos compères qui finiront sur un "J’essaie"» jouissif. Un set réussi. Les nouvelles chansons, bien qu’inconnues, passent très bien et on ressent véritablement la sonorité stoner dans certains morceaux. Et puis toujours une musique et une atmosphère tendue, sensible, qui explosent de temps en temps. Nadj est très à l’aise tant à la guitare qu’au chant.
Le groupe prend une vraie signification en live, plus qu’en studio encore, et le jeu agité du combo est très plaisant. On a vraiment envie de bouger et de se lâcher avec eux. Nadj et les deux Xavier finissent leur set heureux, applaudis copieusement par le public. Pari tenu, Nadj est véritablement la rockeuse qu’on pressentait en album. Son jeu est génial, et le moins que l’on puisse dire c’est que la dame a du charisme, de la présence, et qu'elle est très bien entourée. Bref, tout ce petit monde devrait encore progresser et on a vraiment hâte de les revoir, et de les entendre sur scène et sur un futur nouvel album.