↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

Queen


Jazz


(10/11/1978 - EMI - Elektra - Glam Rock - Genre : Rock)
Produit par Roy Thomas Baker

1- Mustapha / 2- Fat Bottomed Girls / 3- Jealousy / 4- Bicycle Race / 5- If You Can't Beat Them / 6- Let Me Entertain You / 7- Dead On Time / 8- In Only Seven Days / 9- Dreamers Ball / 10- Fun It / 11- Leaving Home Ain't Easy / 12- Don't Stop Me Now / 13- More Of That Jazz
Note de 4/5
Vous aussi, notez cet album ! (24 votes)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 3.5/5 pour cet album
"Jazz, où le pire côtoie le meilleur, à l'image du reste à venir de la discographie du groupe."
Maxime L, le 24/01/2019
( mots)

Les titres d'album sont parfois trompeurs ; notamment chez Queen. Si l'on avait parfois réellement l'impression d'être à l'opéra  sur A Night at the Opera, aucune trace de jazz sur ce 7ème album studio,  ni de près ni de loin.


Nous sommes en 1978, et souhaitant s'affranchir du glam rock des premiers albums, le groupe poursuit sa recherche de style, à l'image de l'album précédent, News Of the World, qui était le premier a être aussi varié et différenciant. Queen est définitivement entré dans la cour des grands depuis quelques albums, et peut désormais se laisser aller à diverses expérimentations. Fort de leur expérience avec lui sur A Night at the Opera, les anglais rappellent aux manettes Roy Thomas Baker afin de produire l'album.


S'il n'est donc pas question de jazz, le groupe nous livre 13 titres, très différents, aux influences et ambiances variées, pour le meilleur, mais hélas également pour le pire. Le fameux slogan "No synthesizers !" vit sur Jazz ses dernières heures ; et cette recherche de sons nouveaux, alliée aux futurs claviers ainsi que l'approche des années 80 seront fatales au groupe : non pas d'un point de vue artistique (les eighties leurs permettant de vendre toujours plus d'albums) ; mais d'un point de vue strictement artistique.


Mais revenons à Jazz et sa pochette singulière, très graphique, et sa célèbre ligne de femmes dénudées à vélos. Les 13 morceaux furent enregistrés entre Montreux (d'où l'éventuelle référence au jazz ?) et l'arrière-pays niçois.


Une fois n'est pas coutume, le titre inaugural est un OVNI à lui tout seul, "Mustafa" et son chant mi-arabe, mi anglais, et ses mots parfois complètement improvisés sonne comme une gigantesque blague, décalée et grandiloquente comme seul Queen sait en produire. Une entrée en matière totalement délurée que l'on doit évidemment à Freddie Mercury.


Le premier single choisi pour illustrer Jazz est un vrai double single (à l'image de" We will rock you" / "We are the champions" sur l'album précédent) : "Bicycle Race" et "Fat Bottomed Girls".


La légende raconte que c'est en tombant sur la retransmission d'une étape du Tour de France que Freddie Mercury eut l'idée du clip complètement loufoque de "Bicycle Race" et de ces 65 femmes nues sur des vélos. Au delà du côté provoc' du clip (le loueur de vélos exigea le remboursement de toutes les selles une fois le tournage terminé...) et des idées toujours farfelues de Mercury, difficile de passer à côté de la qualité du single : cela va à cent à l'heure, la basse est ronde, les changements de rythmes parfaits et inspirés, les paroles absolument mordantes : " Fat bottomed girls, they’ll be riding today, so look out for those beauties, oh yeah ", quant au solo de sonnettes au milieu du morceau, c'est du Freddie Mercury pur jus !


La face B, "Fat Bottomed Girls", n'est pas en reste et constitue le parfait pendant de "Bicyle Race", jusque dans le texte "Get on your bikes and ride " et propose une introduction a cappella de May et Mercury suivie d'un riff en acier trempé imparable. Ce single a réellement valeur d'hymne, tant le rythme est entêtant et entraînant. L'ambiance y est juste parfaite avec ses touches presque country (la grosse caisse sur les couplets sans doute). Le chant de May sur le refrain est un contrepoint parfait à la voix ultra agressive de Mercury sur les refrains. 


Parlons de Brian May maintenant. Le guitariste chevelu est avant tout un mélodiste de génie, plus connu pour être un soliste accompli bien davantage qu’un guitariste "à riffs". Et bien celui ci nous prouve le contraire sur "Dead on Time" où le riff est absolument dévastateur. Il peut parfois rappeler "Brighton rock" sur l'album Sheer Heart Attack, par sa vitesse d'exécution et son tranchant. Un des titres les plus "agressifs" de toute la discographie de Queen avec le génial "You're dead" qui clôt ces 3 minutes de violence tellurique.  Tant qu'on parle de vélocité et d'attaques tranchantes, le riff de "Let Me Entertain You" compte parmi les trésors méconnus du groupe : c'est punchy, la section rythmique basse-batterie y est pachydermique, et les paroles toujours très teintées de second degré : "Just take a look at the menu, We give you rock a la carte, We'll breakfast at tiffany's, We'll sing to you in japanese, We're only here to entertain you ".


Autre pépite méconnue et injustement absente des best-of officiels du groupe : "Dreamer's ball" et ses accents music-hall donnant au morceau une ambiance années 50 très suave et particulièrement réussie.


Mais le vrai moment fort du disque est sans conteste "Don't stop me now", chanson qui rendrait le plus heureux selon une très sérieuse équation mathématique. Et cela est loin d'être idiot quand on se penche sur la dynamique du morceau : intro piano-voix très douce, qui s'accélère progressivement, pour atteindre rapidement une vitesse supersonique. Ajoutons à cela une ambiance très enjouée ainsi que des paroles ultra positives qui sonnent comme une invitation à aller de l'avant et bien davantage : "I'm a rocket ship on my way to Mars, On a collision course. I am a satellite, I'm out of control, I am a sex machine, ready to reload like an atom bomb", et nous obtenons là un classique intemporel du groupe, et ce quasiment sans guitare, jusqu'au solo parfait de May. 


Nous avons abordé ici la moitié du disque, et celle ci est tout à fait réussie. Le problème est que ces pépites sont disséminées au milieu de morceaux qui sont au mieux ratés, au pire complètement fades. Et la fadeur, Queen ne nous a pas franchement habitué à cela. Leurs albums ont toujours eu des pistes plus faibles, mais ils n'ont  jusque là jamais proposé de titre sans saveurs, ni reliefs. Et c'est ce dont manque cruellement des morceaux comme "Jealousy" ou "Leaving home Ain'T Easy" : de la profondeur et du relief. Et que dire de l'exécrable "If you cant beat them" et son riff faussement Hard FM et son refrain complètement raté. Même Freddie Mercury, capable de véritables miracles vocaux nous propose un chant niais et maniéré sur "In only seven days" qui sonne comme du mauvais Christophe Cross.


"Fun it" est également complètement hors sujet et annonciateur de la mauvaise vague disco à venir : batterie boite à rythmes affreuse, platitude totale d'un bout à l'autre du titre et ce malgré les arabesques funky de May qui empêchent le morceau de tomber dans le néant total. Ce titre n'aurait pas dépareillé sur l'album Hot Space mais fait tâche aux côtés de classiques comme "Fat Bottomed Girls" et "Don't Stop me Now".


Difficile de classer la dernière piste "More of that Jazz" dans les chansons ratées du disque. L'ambiance noire, sombre et pesante des riffs de Brian May (presque trash dans leurs sonorités) conjuguée à la voix éraillée de Taylor a au moins le mérite de proposer quelque chose de nouveau et différent.


13 titres donc parcourent ce Jazz, dont 5 ratages complets, frustrant constat... Difficile donc de classer ce septième album au pinacle de la discographie du groupe. Au delà des faiblesses du disque, c'est un véritable chant du cygne auquel nous assistons ici : c'est le dernier album sans synthétiseurs du groupe. Queen tombera dans le piège des années 80 en usant et abusant des claviers et deviendra non plus un groupe de rock au sens noble du terme mais une insatiable machine à tubes boursouflés et faussement grandiloquents, idéals pour nourrir les futures et nombreuses compilations, best-of et autres greatests hits du groupe.

Commentaires
MaximeL, le 30/01/2019 à 15:14
Çà n'est que mon avis Hubydoc, l'appréciation de la musique quelle qu'elle soit reste subjective bien sûr..
Hubydoc, le 30/01/2019 à 11:34
Perso Jealousy reste un de mes morceaux favoris de Queen ..... sans saveur ?????? !!!! ……