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Critique d'album

Blackfield


I


(03/01/2004 - Snapper Music - Rock lyrique Wilsonien - Genre : Pop Rock)
Produit par Steven Wilson

1- Open Mind / 2- Blackfield / 3- Glow / 4- Scars / 5- Lullaby / 6- Pain / 7- Summer / 8- Cloudy Now / 9- The Hole In Me / 10- Hello
Note de 4.5/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Premier album du side-project le plus accessible de Steven Wilson !"
Nicolas, le 10/03/2009
( mots)

On ne vous le répétera jamais assez : Steven Wilson est un songwriter de génie. Pourtant, pourtant, il existe encore des individus qui restent de marbre face à Porcupine Tree. Des personnes allergiques au métal, des types insensibles au progressif, des gens hostiles aux expérimentations psychédéliques. A ceux-là, à ces brebis égarées qui bêlent dans l'ignorance en cherchant en vain des mélodies simples et enivrantes, portées par une instrumentation limpide, radio-compatible et efficace, il s'avère nécessaire de déclamer un message fort : le remède existe. Et il se nomme Blackfield.

Blackfield est né de la rencontre entre Steven Wilson et le rocker israélien Aviv Geffen en 2000. Ce dernier, grand amateur de Porcupine Tree, avait invité le groupe à se produire à Tel Aviv. Se découvrant d'importantes affinités tant humaines que musicales, Wilson et Geffen ont rapidement sympathisé et décidé de se lancer dans une collaboration vouée initialement à être ponctuelle. Mais les quelques titres enregistrés ont suscité des retours tellement dithyrambiques dans l'entourage des deux hommes que ceux-ci se sont finalement lancés dans un projet à plus long terme. Quatre ans plus tard, un premier album éponyme voyait le jour, suivi d'un second en 2007. Et l'aventure se poursuit toujours aujourd'hui.

La chanson liminaire à l'origine de cette association de talents ("Blackfield") résume à elle seule l'essence du combo : une structure formatée FM bien éloignée des extravagances de construction chères à Wilson, une voix pleine bardée de choeurs mêlant lyrisme et émotion, une instrumentation pop-rock faisant la part belle aux guitares électriques, au piano, aux synthés et aux arrangements symphoniques, et surtout une richesse mélodique hors pair pourtant bien éloignée de ce que l'on a l'habitude d'entendre à la radio. Car ça n'est que cela, Blackfield : une musique simple, très accessible mais d'une efficacité à toute épreuve. Tour à tour, Wilson et Geffen se partagent le chant, les choeurs, les instruments et le songwrting, et leur duo est tellement complémentaire que l'on a souvent du mal à deviner qui fait quoi et à quel moment. L'apport de Geffen, bien que pas immédiatement identifiable, est en fait essentiel dans la tonalité du groupe : toujours mélancoliques et nostalgiques, les airs de Blackfield apparaissent néanmoins beaucoup moins sombres que ceux de Porcupine Tree. On ressent vraiment de la chaleur et de l'optimisme dans ces chansons qui mettent souvent en scène des personnages, certes mal dans leur peau, mais toujours encouragés à aller de l'avant. La patte de Steven Wilson reste néanmoins aisément identifiable, et les amateurs de l'arbre à porc-épic se trouveront immédiatement en territoire connu.

Ce premier opus réserve aussi quelques moments un peu plus atypiques, comme "Open Mind" qui débute en acoustique avant de se faire subitement tailler en pièce par un riff électrique étourdissant, ou encore "Glow" qui bifurque vers une autre couleur musicale en plein milieu du titre. L'album démarre en force sur les deux premiers morceaux, puis calme subitement le jeu sur le troisième avant d'entamer un lent crescendo qui aboutit au magistral "Hello", le plus beau titre du groupe à ce jour, dont le refrain en béton armé serait à même d'être repris sans peine par des stades entiers. Il ne faudrait pourtant pas oublier la valse enchainée à l'énorme hymne de "The Hole In Me", l'évidente pertinence du couple piano-viloncelle de "Lullaby", la tristesse délicate du subtil "Cloudy Now", ou bien la force lyrique de "Pain" ou encore de "Summer", tous deux construits sur le même modèle. Bref, nous voilà face à un album solide, très solide.

Blackfield est donc vraiment indispensable à tout amateur de Porcupine Tree, mais il satisfera également un public friand de pop-rock raffinée et efficace. Preuve que ce courant musical, lorsqu'il est embrassé par des maîtres en la matière, est loin d'avoir perdu toutes ses lettres de noblesse. De plus, vous n'avez quasiment aucune chance d'entendre ces titres passer à la radio, ce qui fera de vous, petits chanceux, les détenteurs de tubes imparables que vous serez presque les seuls à connaître. Et vous aurez alors tout loisir de vous demander, à juste titre d'ailleurs, comment il est Dieu possible que de telles merveilles parviennent à ce point à passer inaperçu dans le paysage rock actuel.

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