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Critique d'album

Justice



(11/06/2007 - Ed Banger Records / Because - Néo-Daft Punk - Genre : Autres)
Produit par

1- Genesis / 2- Let There Be Light / 3- D.A.N.C.E. / 4- Newjack / 5- Phantom / 6- Phantom Pt II / 7- Valentine / 8- Tthhee Ppaarrttyy / 9- DVNO / 10- Stress / 11- Waters Of Nazareth / 12- One Minute To Midnight
Note de 3/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Le premier opus des derniers messies de la French Touch"
Maxime, le 23/08/2007
( mots)

Nous retiendrons donc de l’été 2007 que nous avons dansé sur l’album de Justice. Une décennie après son explosion, c’est comme si les rythmiques amples du Big Beat opéraient un come-back vengeur d’outre-tombe. Le premier (et très bon) opus des MSTRKRFT (qui signent d’ailleurs un remix trépidant de "D.A.N.C.E.") annonçait déjà le début des réjouissances au printemps, mais le disque des frenchies, avec son monolithe évoquant aussi bien la croix christique qu’une navette intergalactique, tombe sur terre comme le messie. Et rafle tout sur son passage. Depuis la publication de la galette au mois de juin, le duo semble avoir rempli points par points les différentes étapes du parfait groupe électro tendance : débuts tonitruants (remix lumineux du "Never Be Alone" de Simiam rebaptisé "We Are Your Friends" et sorti en 2003, les compères se payant le luxe de ne pas l’inclure dans le tracklisting de l’album), premier maxi fichant le gourdin à la presse et squattant les play-lists des DJ (Waters of Nazareth), puis consécration totale. Le clip aux T-shirts animés circule partout sur la toile, "D.A.N.C.E." est repris dans les pubs pour opérateurs téléphoniques. On joue du Justice partout, de New-York à Tokyo, du camping de Palavas aux plages d’Ibiza. Les festivals se les arrachent. Et voilà que les singles de la paire se mettent à figurer dans ces odieuses compilations estivales sponsorisées par Radio FG ou Contact FM, coincés entre deux titres abominables de David Guetta ou Bob Sinclar. Justice a tout simplement réussi le hold-up fantastique qu’avait accompli de main de maître Daft Punk plus de dix ans avant lui, avec une évidence insultante.

Daft Punk , voilà semble-t-il le cœur du problème. Parenté brandie par les détracteurs paresseux ou proximité tout simplement niée par les foules conquises, chacun est renvoyé dos à dos. Comme si évoquer ce lien ôtait tout crédit à apporter à ce disque. Daft Punk , c’est pourtant le point de départ nécessaire pour qui veut comprendre la singularité de ce duo. Sur le papier, les ressemblances s’amoncellent : même patrie d’origine, effectif en même nombre, costume de rigueur (mode Bioman chromés pour les uns, tendance cuir vintage pour les autres) et surtout, même affection pour le funk synthétique à la Moroder. Après tout, "Phantom" plaide mal en faveur d’un quelconque renouveau, avec son recours massif au vocoder, ce tic de langage étant devenu la marque de fabrique des godfathers de la french touch. Pourtant, ces voisinages superficiels sont vite décapés, au fur et à mesure que l’écoute se prolonge et que l’on plonge corps et biens dans les 12 plages de ce nouveau testament de l’électro made in France.

Ça commence sur une tempête de trompettes martiales, façon péplum italien ou film de la Shaolin Brothers, qui ouvre un nouvel évangile où se croisent les fantômes du funk et le vaisseau d’Albator. Puis ça tape sur la nuque, ça grince comme un vieux parquet. Des nappes charnues ourdies depuis un synthétiseur aux fusibles cramés emplissent l’espace. C’est foncièrement rétro et pourtant ça s’ouvre comme une gueule béante vers un futur aussi menaçant que scintillant. Puis la lumière fut, et ça rebondit sur "Let There Be Light" avec un rythme à la Cerrone et des sons tremblotants, avec toujours cette basse implacable, ce même rythme obsédant. La boule à facette fait alors son entrée, et Justice déballe une pop rutilante dopée aux bidouillages de synthèse, souvent atmosphérique mais toujours aussi joyeusement primitive. "D.A.N.C.E." gonfle une comptine aux hormones et l’élève au rang d’hymne. Sur le diptyque "Phantom", Dark Vador s’invite pour un pas de deux avec le John Travolta de Saturday Night Fever avant de se désintégrer dans les myriades étoilées au son d’un disco rugueux où platines vinyles et boucles algorithmiques buggent de concert. Sirène dans le rouge sur "Stress", où l’alarme stridente emboîte le pas aux vrilles techno. Le tout est ensuite noyé dans un déluge crépitant ("Waters Of Nazareth") avant l’extinction terminale ("One Minute To Midnight").

Xavier De Rosnay et Gaspard Augé (noms qu’on situerait plutôt du côté de Air que des Daft) manifestent certes une prédilection un peu trop appuyée et répétitive pour les sons crades et les zébrures stylistiques pour faire plier tous les genoux de la populace, mais ce premier opus esquisse un avenir qu’on imagine peuplé d’instrumentaux aussi sidérants que limpides. Si le groupe ne se fait pas bouffer par la hype et les sirènes des majors, celui-ci semble promis à leurs petites pognes. Juché sur son perchoir, Dieu quant à lui approuva, car il vit que cela était bon.

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