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Critique d'album

Porcupine Tree


Up the Downstair


(07/06/1993 - Delerium - Rock/metal progressif - Genre : Rock)
Produit par Steven Wilson

1- What You Are Listening To / 2- Synesthesia / 3- Monuments Burn Into Moments / 4- Always Never / 5- Up the Downstair / 6- Not Beautiful Anymore / 7- Siren / 8- Small Fish / 9- Burning Sky / 10- Fadeaway
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Premier coup d'éclat de Steven Wilson avec ce disque au psychédélisme chiadé."
Nicolas, le 02/10/2009
( mots)

"Ce que vous êtes en train d'écouter est de la musique psychédélique jouée par des musiciens sous l'emprise de substances altérant leur esprit". Voilà, en gros, la teneur de l'avertissement qui introduit le deuxième album solo de Steven Wilson aka Porcupine Tree. Le ton est donné : Up The Downstair est un disque hautement psychédélique, faisant la part belle à des instrumentaux plantureux à forte teneur onirique et hallucinatoire. Mais pas que.

La genèse de ce travail ne s'est pas faite sans heurts. Initialement, il devait s'agir d'un double album dont le cœur aurait été constitué de "Voyage 34", un trip instrumental de plus de 30 minutes tentant de retranscrire les impressions d'un individu sous l'emprise du LSD. Malgré la qualité de la pièce, la petite maison de disque de Wilson, Delerium, déjà échaudée par les coûts de production de la compilation précédente, réussit à convaincre l'intéressé de sortir ce long morceau en single tout en restreignant le reste du contenu initialement prévu afin qu'il tienne sur une seule galette. C'est ainsi que ce deuxième album s'est vu amputé, d'une part de "Voyage 34", et d'autre part d'une poignée de morceaux qui ont été édités ultérieurement en EP sous le titre de Staircase Infinities.

Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Malgré l'affection qu'a très vite porté Steven Wilson à ce premier véritable album sorti en 1993 (On The Sunday Of Life n'étant qu'un recueil de titres de jeunesse), il n'a pu s'empêcher de ressentir très vite une profonde insatisfaction devant les samples rythmiques créés pour palier au manque de batteur dans son projet. En effet, Wilson était capable de tenir le poste de n'importe quel instrumentiste virtuel au sein son groupe virtuel (et il l'est toujours), mais la batterie et lui, ça n'a jamais vraiment été ça. Il lui a donc fallu déployer des trésors de technicité informatique pour tenter de recréer l'impression qu'un vrai cogneur de chair et d'os ponctuait le rythme des morceaux de l'album. Et de fait, il n'est jamais parvenu à un résultat satisfaisant. Il a donc tenté une première fois de remasteriser cet opus en 1997 en bidouillant de nouveau chaque titre sur des consoles plus récentes, sans plus de succès. Et il faudra attendre 2005 pour que Wilson reprenne ce travail laborieux et fasse réinterpréter l'ensemble des partitions de batterie par Gavin Harrison, le batteur actuel de Porcupine Tree, tout en profitant de l'occasion pour réenregistrer les parties de guitare acoustique et quelques solos un peu bancaux, sans oublier un important travail de lissage des masters originaux. L'analyse de cet album est donc biaisée, car la version originale d'Up The Downstair est désormais quasiment introuvable... et le support utilisé pour réaliser cette chronique n'est autre que la fameuse réédition de 2005 (qui contient d'ailleurs en disque bonus l'EP Staircase Infinities). De fait, le niveau de production et de finition de l'album impressionne positivement, mais n'oublions pas que cet excellent résultat doit au moins autant à la qualité du travail original qu'à son impeccable remasterisation.

Avant d'aller plus loin, il faut savoir que Steven Wilson n'était pas encore musicien professionnel quand il a conçu, interprété, enregistré et mixé seul ce disque. Il lui a donc fallu prendre sur ses heures de sommeil pour mener le projet à bien, ce qui explique en grande partie la couleur irréelle et la sensation de rêve éveillé qui se dégage de cet effort. Plus qu'un psychédélisme extrasensoriel, l'album renvoie immanquablement au sommeil et à ses songes emphatiques et extravagants. Les bruits de respiration lourde et agitée, rythmée par le tic tac d'un réveil et qui peuvent être entendus dans "Burning Sky", évoquent d'ailleurs ceux d'un homme endormi en proie à une intense activité onirique. En comparaison, Voyage 34 donne carrément dans le trip hallucinatoire éveillé et retranscrit beaucoup mieux la sensation d'étrangeté euphorique et de déréalisation propre au LSD. Il n'est donc finalement pas plus mal que les deux oeuvres aient été sorties sur des supports physiques différents afin que chacune tire parti de ses propres singularités.

Ce d'autant que la qualité de cet album est un bon cran au dessus du pantagruélique single, et surtout à des années lumières des expérimentations hasardeuses et parfois maladroites du premier album. Up The Downstair est un disque d'une cohérence assez remarquable, plus accessible que son complexe successeur - The Sky Moves Sideaways, même s'il privilégie comme lui les pérégrinations instrumentales à rallonge ("Up the Downstair", "Not Beautiful Anymore" et "Burning Sky") qui nous plongent dans une ambiance stuporeuse imprégnée d'une sorte de mystique interstellaire. Chacun de ces trips se développe autour d'un riff sec répété à n'en plus finir sur lequel se rajoutent de belles parties de synthé héritées en droite ligne du défunt Richard Wright, émérite claviériste de Pink Floyd. Autour de ce bloc psychédélique se greffent quatre titres plus classiques : si "Small Fish" n'est pas franchement inoubliable, il n'en va pas du tout de même pour "Synesthesia" qui réalise une superbe introduction avec son grand refrain lyrique et ses petits gimmicks de synthé sautillants. N'oublions pas les deux balades du disque, "Always Never" et surtout "Fadeaway", impeccables et pleines de cette grâce mélancolique qui irradie des compositions de Wilson, et qui n'ont certainement pas à rougir face à ses plus récentes trouvailles.

Voici donc un bien bel album, sensiblement différent de ce que Porcupine Tree nous propose depuis ce début de millénaire, très proche dans l'esprit de Stupid Dream - même si ce dernier est beaucoup plus classique dans sa conception. Peut-être pas le disque par lequel attaquer la riche discographie du groupe, mais un opus qu'il serait pour autant dommage de négliger. D'autant que l'édition remastérisée est proposée dans un beau packaging, et qu'on peut la trouver, en cherchant bien, à un prix plus que modique. A bon entendeur...

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