
Beatles For Sale
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Introduction
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- Beatles 09.09.09 : past & present masters
- 12 bonnes raisons d'écouter les Beatles en 2009
- 29 morceaux que les Beatles ont oublié d'écrire
- Beatles : ma première fois
Beatles 09.09.09 : past & present masters
L'infini à portée des caniches
Avoir, entre ses mains moites par l’émotion, l’intégrale de Beatles, c’est un peu tenir, pour reprendre la fameuse définition que donnait Céline à l’amour, l’infini à la portée des caniches. Savoir que les 16 disques qui composent le coffret stéréo (celui qui s’écoule le plus, on chiffre déjà la chose en millions) renferment 520 minutes qui ont fait et font partie du quotidien de millions (milliards ?) d’êtres humains sur la planète depuis presque 50 ans rend toute considération sur sa présentation actuelle presque superflue, aussi classieuse soit-elle. Le fond est si énorme que la forme, ravaudée en ce début de millénaire, apparaît presque accessoire… Sauf que le grand enjeu de l’affaire est bel et bien que cette remasterisation (la première depuis les premiers pressages CD en 1987), époussetage mineur en apparence, mette en valeur de la façon la plus fidèle possible le fond. Qui reste, édition pourrie ou flambant neuve, si considérable, que le terme même s’avère impuissant à en retranscrire la portée. N’empêche, il aura fallu attendre de longues années après le Who, Kinks, Led Zeppelin, Rolling Stones et centaines d’autres groupes obscurs, pour que le plus grand d’entre tous soit décemment présenté sur CD. A l’heure où celui-ci vit ses dernières heures.

Or, toute remasterisation n’est pas innocente. Ceux qui, dans les laboratoires de la Cinémathèque française, nettoient les copies d’un film de Renoir ou de Murnau pour les numériser et les conserver ainsi plus aisément le savent bien. Dès que vous ré-étalonnez une pellicule, ajustez le format de l’image, grattez les couleurs, vous modifiez l’œuvre, vous changez imperceptiblement sa forme et ce parfois même aux dépends de la vision initiale du réalisateur (ou de son chef op). La qualité de noir d’un film comme l’Aurore n’est pas la même, selon que vous visionnez la bobine originelle ou un transfert digital dernier cri. Le numérique agit ainsi à la fois comme préservation (rendre l’œuvre fidèle à sa forme originelle) et révélation (on dévoile des pans que la dégradation de l’œuvre avaient cachés avec le temps, comme avec un tableau qu’on nettoie : ici, dans le cas des Beatles, des bribes de son, des pistes que les précédentes éditions ne révélaient pas, des fréquences sorties de l’oubli). Pour mesurer le critère d’authenticité de ces présentes remasterisations, il faut donc en interroger la genèse. Et il y a de quoi grincer des dents…
Get back, George !
Grincer des dents, car le mot d’ordre n’a pas été reformulation mais simple lifting : en clair, l’objectif a consisté à améliorer le transfert au moyen de plug-ins inédits, et non de reprendre le travail à zéro, alors que c’était la seule chose qui s’imposait. Car pour les Beatles, la version de référence est bel et bien la mono jusqu’en 1967 (jusqu’au White Album), celle sur laquelle George Martin et les techniciens d’Abbey Road concentraient tous leurs efforts, puisque l’équipement majoritaire à l’époque était monophonique. Seuls les Américains s’étaient convertis plus rapidement à la stéréo. Voilà pourquoi Capitol (qui éditait le catalogue EMI pour le continent) s’est livré d’emblée à un passage de la mono vers la stéréo pour que les disques conviennent à l’équipement des foyers. Et se livrer ainsi à véritable travail de boucher, une entreprise de défiguration massive. Sans aller quérir les avis de George Martin et du groupe, Capitol a sauvagement écartelé le mono en une stéréo désastreuse, scindant les pistes et les distribuant quasi-arbitrairement entre les deux baffles. Résultat, on trouvait grosso modo les voix et les guitares dans un haut-parleur, la section rythmique dans l’autre, ajoutant de l’écho pour masquer grossièrement le tout, dévoyant complètement le son original des Beatles. Le pire restant que c’est sur cette jurisprudence que les CD ont été masterisés dans les années 80, préservant ainsi cette spatialisation douteuse du son, en dépit de tout respect pour le matériau initial.

Mono vs stéréo : le duel

Le rédacteur d’albumrock exulte : "Regarde-moi ce superbe coffret ! Le côté est aimanté, il y a un petit ruban à l’intérieur des deux cavités abritant les disques qui me permet de les sortir sans les abîmer. Regarde donc ton petit truc en carton de rien du tout, on dirait un gros étui à cigarettes tout moche."
- "Tais-toi donc ! Regarde ces versions réplica fidèles aux vinyles originaux. C’est sobre et classieux. Parfait."
- "Me fait pas rire, hé pécore ! Chaque disque stéréo referme un livret en beau papier cartonné et glacé avec des notes de pochettes et des photos inédites. Regarde : c’est McCartney lui-même qui signe celles de Sgt Pepper’s ! L’étui est en carton rigide, on pourra sortir et ressortit les disques à loisir sans l’abimer."
- "Pff, et alors ? Qui va lire les notes de pochettes ? Toi, peut-être ? Tu penses vraiment qu’elles vont t’apprendre quelque chose de plus que le livre Anthology ou n’importe quel ouvrage bien documenté sur les Beatles, qui sera, lui, traduit en français ?!"
- "Peut-être, mais moi j’ai une piste multimédia sur chaque album avec un mini making-of comportant des images inédites. Parfaitement, môssieur ! Il y a même un DVD qui les compile tous au fond du coffret."
- "Et bien voyons ça."
Plus le visionnage avance, plus le pro-mono ricane. On n’apprend évidemment rien sur ces petits documentaires qui s’attardent sur chaque album en moins de 5 minutes. Pour avoir du lourd, autant, une nouvelle fois, se tourner vers les impeccables documentaires Anthology réédités il y a quelques années en DVD.
Back to Mono

Le chroniqueur d’albumrock vacille, car on arrive aux deux pièces maîtresses, aux albums qu’il vénère par-dessus tout : Rubber Soul et Revolver, cette époque bénie où, marchant encore main dans la main, Lennon et McCartney s’aventurent vers des terrains inédits sans renier les mélodies et céder à l’esbroufe du flower power. Juste cet art de la chanson avec un petit peu d’herbe et d’acide. La mono s’impose comme jamais. C’est particulièrement criant sur Revolver. Quel groove ce "Taxman", tandis que son équivalent stéréo met trop en avant les coups de tambourins et les maracas de Ringo (on n’entend que ça). Quelle émotion ce "Eleanor Rigby" ! Alors que sur la version bi-canaux la répartition du chant (couplet dans une enceinte, refrain et chœurs dans les deux) enlaidit tout et passe les cordes au second plan. Sur monophonie, Revolver ne perd rien de sa richesse ni de sa production visionnaire. Au contraire même. Les pistes enjouées pétaradent de plus belle ("Got To Get Her Into My Life", "And Your Bird Can Sing") et les morceaux psychédéliques déversent un fleuve multicolore dans lequel on se baigne avec déraison ("Love You To" envoûte, "I’m Only Sleeping" transporte, "Tomorrow Never Knows" fait entrer en transe). Victoire complète par KO. L’écoute comparative de Sgt Pepper’s et de Magical Mystery Tour ne fait qu’enterrer ce constat une bonne fois pour toutes.

Bien sûr, pour pleinement apprécier les Beatles dans des conditions optimales, c’est évidemment vers les pressages originaux anglais qu’il faut se tourner. Compter 200 euros pièce minimum sur Ebay. Aie. Ou bien alors traquer les pressages français (chez Odeon) dans les puces et autres brocantes, en écumant au préalable le net pour s’assurer que le code matrice correspond bien à la version mono (ça n’est pas toujours mentionné explicitement sur le disque). La quête de l’excellence est à ce prix. Qui le fera l’écoutera. Et qui l’écoutera n’en reviendra pas.
Maxime
Pure Reason Revolution
Above Cirrus
La résurrection inespérée de Pure Reason Revolution, survenue en plein premier confinement, a maintenant laissé place à la perspective d’un groupe de nouveau pérenne, en témoigne cet Above Cirrus paru moins de deux ans après son grand frère - autant dire qu’on n’en espérait pas tant, et surtout pas aussi vite.
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