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Exsonvaldes


Nicolas, le 27/05/2009

Interview, première partie

Vendredi de l'Ascension, Nantes, 19h30. Il règne comme un air de vacances sur le quai des Antilles. Tous les cafés sont ouverts et bondés d'étudiants arborant en toute décontraction T-shirts, débardeurs et/ou lunettes de soleil. Le soleil radieux qui inonde la place nous offre un petit aperçu des meilleures soirées d'été à venir. A peine ai-je le temps de me présenter au barman du Ferrailleur que me voici introduit directement dans la salle de concert. Là, Exsonvaldes effectue ses balances avec une précision millimétrique. J'ai même droit en prime à une version de "Lali" rien que pour moi. Puis le groupe remballe son matériel, et Martin et Simon m'accueillent en toute simplicité. L'endroit de l'interview reste encore à déterminer. Après avoir hésité entre la salle et les loges, le choix du groupe se reporte assez rapidement sur la terrasse. C'est donc sur un banc, au soleil et au bord de la Loire, au beau milieu de la foule attablée, que se déroule cet entretien autour d'une bière et d'un dictaphone. Les Exsonvaldes sont à la bourre, leur showcase à la FNAC leur a fait prendre pas mal de retard. Pourtant, ils acceptent tous les quatre de répondre longuement et de bon cœur à mes questions...


Bonjour à tous. Vous êtes actuellement en tournée pour défendre votre deuxième album, Near The Edge Of Something Beautiful. Comment ça se passe ?
Tous : bien !
Martin : hyper bien, même !
Simon : oui, hyper bien, parce qu'on a vraiment passé beaucoup de temps à faire ce disque, et qu'on n'avait pas fait beaucoup de concerts pendant qu'on l'écrivait et qu'on l'enregistrait. Et là, depuis qu'il est sorti, on est tout le temps à droite à gauche, dans des salles de concerts, dans des FNAC, à la radio... on avait très envie de repartir sur la route pour défendre le disque, et on est très content.

Justement, vous avez tourné de façon assez intensive pour votre premier album. Vous le ferez encore cette fois-ci ?
Simon : Ah oui, carrément.
Martin : Encore plus, même.

Entre Showcases, petites salles, comme ici à Nantes, et le Nouveau Casino à Paris, il y a une sacrée différence. Vous abordez tous ces concerts de la même façon ?
Martin : Au niveau de l'attitude, oui, et...

A ce moment, la sœur de Simon, qui vient d'arriver à Nantes, vient nous dire bonjour et nous tape une petite discute. Avant de s'apercevoir, gênée, que je suis présent pour interviewer le groupe. Elle préfère nous laisser seuls malgré les protestations de l'assemblée et s'éclipse vers les loges.

Martin : ...oui, je disais donc, au niveau de l'attitude, il n'y a pas de différence entre les lieux, ce sont des concerts à chaque fois, et c'est toujours un plaisir de nous produire devant des gens qui connaissent les morceaux, ou qui les découvrent devant nous. Après, effectivement, on se produit dans des lieux très différents, avec des tailles et des sonos très variables. Donc on a essayé de développer des formules qui soient les plus adaptées possibles aux lieux dans lesquels on joue pour pouvoir exprimer ce qu'il y a de meilleur dans les morceaux.



Le fait de chanter en anglais, ça a été une évidence pour vous dès le départ ?
Martin : Ouais.
Simon : Ouais, on ne s'est pas posé la question une seule fois.
Martin : On n'a jamais fait ne serait-ce qu'une seule reprise en français.
Simon : D'ailleurs, on n'a même pas parlé entre nous de faire des reprises françaises.

... mais vous en ferez un jour, peut-être ?
Simon : Pas dans Exsonvaldes, en tout cas.
Martin : Pas sous ce nom-là, pas dans ce projet-là.
Simon : Tu vois, on fait tous de la musique, et peut-être qu'un jour on sera amené à faire de la musique avec d'autres personnes, dans d'autres projets... et donc pourquoi pas ? Moi je n'ai rien contre le chant en français. Mais pas dans Exsonvaldes.

Pourtant vous êtes très attachés à la France et à Paris, comme en atteste le clip de "Lali" qui vous voit jouer sur tous les murs de la capitale...
Simon : Oui, forcément. C'est chez nous, tu vois. On fait une musique qui a des racines anglo-saxones et on chante en anglais, mais ce n'est pas par rejet de la France.
Martin : Pas du tout, même.
Simon : C'est plus par recherche d'une musicalité autre. Mais nous, on aime bien Paris, c'est là qu'on vit et on s'y sent bien.
Martin : On aime bien un certain Paris. Pas trop un Paris de carte postale, justement, c'est ça qu'on a essayé de retranscrire dans le clip : un Paris plus normal, plus quotidien, celui dans lequel on vit et qu'on aime bien. Moins de Tour Eiffel et de Montmartre, en quelque sorte.



On va parler de votre album. Cinq ans se sont écoulés entre cet album-ci et le précédent. Pourquoi un si long laps de temps ?
Simon : Martin ?
Martin : (pensif) Bon, il y a déjà eu la tournée qui a été très longue. Après il a fallu composer et finaliser les morceaux. Et donc ça fait... on va dire deux ans de tournée, un an de composition. Après on avait décidé de quitter notre précédent label. Du coup on s'est vraiment demandés comment on allait faire ce disque. C'est là qu'on a rencontré Alex Firla qui a réalisé l'album, et lui nous a proposé de produire le disque ensemble, de partir sans maison de disque, et de voir ensuite ce qu'on en faisait. Donc ça nous a pris un peu plus d'un an pour enregistrer le disque. Et à la fin il a fallu se remettre à discuter avec des maisons de disque. Si tu prends tout ça, et en plus qu'il faut attendre au moins six mois pour que l'album sorte, tu arrives vite à cinq ans.

Justement, à propos d'Alex Firla, qui a bossé notamment avec Phoenix, vous avez dit que cette rencontre a été particulièrement déterminante pour votre évolution musicale. Est-ce que vous avez un exemple précis de ce que Firla a pu apporter sur un titre, un détail, une texture, un endroit où vous galériez... ?
Simon : On a beaucoup d'exemples, en fait, parce que c'est vachement sa méthode de travail de nous pousser à trouver le détail qui manque. Nous, on avait tous ces morceaux en chantier, et lui ne nous proposait pas, par exemple, de jouer telle partie en clavier. Il nous disait : "Tiens, là, il manque un truc, dans tel style ou dans telle ambiance, un truc qui calmerait un peu le jeu, ou un truc encore plus énervé". Donc ça nous forçait à y revenir, à chercher, chercher encore. Ça plus les répétitions... en fait une grande partie des morceaux à été élaborée par étapes. Après, en particulier, il y a quand même "Lali" qui est l'un des morceaux sur lequel on a le plus travaillé. On avait fini l'album, on avait même trouvé un label, et après on est reparti en studio refaire "Lali" parce qu'on voulait encore changer des éléments. C'est vraiment le morceau sur lequel on a le plus bossé.
Martin : Firla a une approche assez intuitive des choses. Déjà, quand tu vas avec lui en studio, tu peux arriver à midi et n'en resortir qu'à sept heures le lendemain matin ! Son credo, c'est "je ne sais pas ce qu'il manque, mais j'ai la sensation qu'il manque quelque chose et qu'on peut aller plus loin". Et donc il nous pousse à chercher, à pousser un morceau dans une certaine direction, à être moins timide. Après, nous, en tant que groupe, ça fait dix ans qu'on existe. On a des réflexes, des routines, et c'est vraiment bien d'avoir un mec qui te sorte de tout ça...

...Qui te déstabilise ?
Simon : Oui, qui te casse tes habitudes.
Martin : Non mais "déstabiliser", c'est le mot. Parce que, certaines fois, il nous a proposé des pistes que l'on n'a pas toujours pigées immédiatement. Et ce n'est que bien après que l'on a capté ce qu'il avait voulu nous faire comprendre.



On vient de parler de "Lali". C'est un morceau qui a une très forte personnalité et une force émotionnelle assez rare. Vous en avez pris conscience rapidement ?
Martin : On savait qu'il était particulier.
Simon : On l'a su assez vite, parce que dès qu'on faisait écouter nos démos à des gens, c'est sur cette chanson qu'il y avait le plus de réactions. Donc on a su très tôt que ce serait un morceau important, on ne savait pas exactement comment. Mais en même temps, comme on sentait qu'il était important, ça le rendait un peu dangereux, un peu énervant. Parce que sur celui-là, il fallait absolument assurer. Tu vois, il y a des morceaux qu'on a écrits pour l'album mais qui ne sont pas réussis, qu'on ne joue plus et qui ont complètement disparu. A l'inverse, il y avait en tout deux ou trois morceaux sur le disque pour lesquels on était sûr qu'il ne fallait pas se planter. Mais c'est cool, on est vraiment très content du résultat.

Par rapport à votre premier disque, l'album est plutôt hétérogène en terme d'ambiances, entre acoustique, guitares plus saturées et pointes synthétiques. C'est quelque chose que vous avez particulièrement recherché, ou ça s'est fait naturellement ?
Martin : Non, ça s'est fait naturellement.
Simon : Si tu veux, on avait conscience de l'homogénéité du premier disque, parce qu'elle avait été recherchée. Et... effectivement, on nous l'a un peu reproché sur ce premier album...
Martin : ... ce qu'on comprend tout à fait...
Simon : ... oui, on le comprend bien, parce qu'on avait voulu faire un album homogène. Là, pour ce disque, on voulait aller dans une direction différente. Après, les programmations, les guitares acoustiques, les synthés, c'est juste notre parcours logique de musiciens en cinq ans. En répet', on avait pas mal d'idées. Et puis c'est aussi le travail d'Alex, qui a cette façon de traiter chaque morceau dans ce qu'il est, et pas du tout dans un contexte global. Pas tout de suite, en tout cas. Du coup, il poussait chaque morceau jusqu'à ses extrémités pour voir jusqu'où il pouvait aller, sans chercher à regarder si la piste trois et la piste quatre allaient bien ensemble. Donc tout était assez affirmé.
Martin : En fait je pense qu'il y a trois choses. D'abord il y a les influences. On a considérablement élargi la palette de ce que l'on écoutait, notamment de l'électro, des trucs plus folks... Après, pour la diversification des instruments... c'est presque du hasard. La guitare acoustique, il y en avait déjà sur le premier album, et on s'est dit qu'on allait en mettre sur scène. Du coup on a commencé à répéter certains morceaux en acoustique, et ils se sont développés avec cette couleur. Le synthé, pareil, il y en avait déjà sur "Someday If I Want To", donc on a décidé d'acheter un synthé pour travailler ces morceaux en répet'. Pour la programmation, c'est tout bête : on a commencé à en utiliser parce que j'avais eu un petit accident et que je ne pouvais plus jouer de batterie. Et enfin, le troisième élément, c'est Alex. Il a su saisir notre envie de changement. Tu disais tout à l'heure qu'il fallait nous déstabiliser, et c'est ce qu'il a fait. Mais il nous a aussi donné confiance, il nous a poussé à aller jusqu'au bout de nos idées. Par exemple, on voulait mettre de l'acoustique dans certains morceaux, mais on n'osait pas en mettre de bout en bout. Lui, il nous a vraiment poussé à le faire...
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