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Interview : Nadeah


Emilie, le 21/05/2012
Assise les yeux fermés, les chaussures à la main, Nadeah attend devant le box interview mon arrivée. Grand sourire, elle se lève et me rappelle combien je suis petite, ou combien elle est grande. Dans quelques heures elle sera sur la scène du Phénix pour présenter des morceaux de son album Venus gets even, et ce pour la première fois à Bourges. Rencontre entre filles et en toute décontraction, confessions, rimmel à la main et escarpins sur la table basse.

''J'aime bien les soutiens gorges, le maquillage et les fleurs, mais ce n'était pas mon but dans cet album''


Ton album ''Venus'' c'est un album de femme pour les femmes ?

Non j'aime bien les soutien-gorges, le maquillage et les fleurs -rires mais ce n'était pas mon but avec cet album. Je cherchais deux choses : premièrement avoir le courage de défendre un projet musical par moi même, parce que je me cachais toujours le soir avec mon groupe quand on était en collaboration. Quand je suis arrivée en France les gens voulaient m'écrire des chansons mais ça ce n'est pas moi. Donc là je faisais mon truc, soit tu aimes soit tu n'aimes pas, mais au moins c'est moi. Et la deuxième chose est que toute les expériences dont je parle sont des choses difficiles. Je pense que le seul moyen de transformer ça est de trouver la beauté, trouver l'amour et en faire sa revanche. On peut changer n'importe quoi du moment qu'on a une bonne vision et un peu de distance. ''J'aime bien les soutiens gorges, le maquillage et les fleurs, mais ce n'était pas mon but dans cet album''


La chanson ''Odile'', c'est un peu toi ? C'était une façon de te présenter en ouverture d'album ?

Dans un sens oui, mais je ne savais pas que très souvent quand on écrit, enfin moi en tout cas avant cet album, c'est un peu inconscient. Je ne savais pas ce que j'écrivais et pour les trois quarts de cet album j'avais des idées, je savais ce que je voulais. Mais le titre ''Odile'' est venu instinctivement. Le premier job que j'ai fait quand j'étais jeune, pas du tout dans la musique, j'étais hôtesse d'accueil et la femme du patron s'appelait Odile. Et moi je la trouvais incroyable parce qu'elle était efficace, belle, elle gérait tout. Et j'ai remarqué que beaucoup de femmes qui savent gérer tout ça n'avaient pas la capacité de gérer l'amour. C'est très spécial tu vois, c'est comme si c'était soit l'un soit l'autre. Donc Odile c'est l'image d'une femme très active très puissante ..


Là pour ''Odile'' la chanson est partie d'une femme que tu connaissais, mais comment naît une chanson en général chez toi ?

Généralement je tourne autour des femmes et l'amour. L'amour de l'autre la plupart du temps pour un homme ou pour une femme, ça dépend des préférences. Dans chaque chanson tu as toujours quelque chose à dire sinon pourquoi tu le chantes ? Sinon chante dans ton placard et amuse toi bien -rires. Quand j'écris ce n'est pas parce que je me dis ''oh mon dieu je dois créer une connexion énorme'', en fait je ne sais pas trop comment ça naît. C'est juste que je me sens mal, je ressens quelque chose donc je fais. Après on regarde et on se demande ''qu'est ce que j'ai envie de dire ? Quels sont les sentiments que j'ai envie de partager ou que j'invite à explorer ?''. Parce que c'est ça, je peux aller dans plusieurs directions mais si vous ne voulez pas venir, c'est votre choix, si vous voulez venir les portes sont grandes ouvertes.


''On peut changer n'importe quoi du moment que l'on a une bonne vision''


C'est un peu une sorte de ''thérapie'', un moyen de te libérer de ce dont tu n'as pas vraiment conscience finalement ?

Je crois que c'est un peu thérapie, un peu clairvoyance ! C'est un moyen de te rappeler les choses … La dernière chanson qui va sortir là s'appelle ''Nobody but you'' et les paroles sont ''nobody can love you like you do'' donc ''personne ne peut t'aimer autant que toi'', et je pense que ça doit être comme ça. Je l'ai faite parce que je cherche un peu à gauche à droite un peu partout chez mes petits amis un moyen de me réparer mais ça ne marche pas ! -rires


Et tu as commencé à écrire pourquoi, comment ?

Oh le premier texte c'était pour un garçon, j'avais 12 ans ! Le deuxième parce que j'avais très mal tout le temps, j'avais la vie un peu tordue, j'étais très jeune, c'était pour m'exprimer. En fait j'avais tellement peur des gens que c'était le moyen de faire une connexion. Je ne parlais pas, j'avais des problèmes d'anorexie .. A l'époque chanter était le seul moyen de m'exprimer. J'ai commencé à chanter avec quelqu'un, on m'a dit ''c'est pas mal''. C'est ce garçon qui m'a appris la guitare. Il est mort maintenant, il y a un morceau sur l'album d'ailleurs qui s'appelle ''Even Quadriplegics Get the Blues'', et en fait il est mort parce qu'il a recommencé à se droguer. Enfin bref, après ça je me disais ''il faut que je refasse de la musique'', je savais mais je ne voulais pas le dire aux gens. Donc je suis partie d' Australie.


Dans l'album il y a deux facettes de toi, une assez calme et une assez énergétique. Dans laquelle te sens tu le mieux ?

Dans les deux, je suis bipolaire -rires. Non dans les deux, je crois comme tout le monde, on ne peut pas rester tout le temps soit l'un soit l'autre. Et les soirs sur scène je peux faire les deux très facilement, continuer de changer mais comme tout le monde je pense.

''Mon but est de créer une connexion humaine, c'est vraiment ce que je cherche''


Est ce que la scène est un moyen pour toi de t’exalter ?

Mon but est de créer une connexion humaine, c'est vraiment ce que je cherche. Parfois on est plein de peur et la connexion ne se fait pas, ça fait une barrière. Quand j'ai peur je retombe dans une attitude théâtrale tu vois, c'est bien mais je préfère avoir le courage d'aller un peu plus loin et j'espère que le public a ce même désir.


Tu fais tes textes, mais est ce que tu composes aussi ?

Oui, je fais les guitares et le piano

Et est ce que tes musiciens t'apportent dans la création ?

Oui ! C'est eux qui font le travaille sur scène. Mais pour moi ça a été important, pour cet album en tout cas, que tous m'aient aidée.


Et sur scène il y a de l'improvisation ou tout est géré et calculé ?

Il y a des moments où il y a l'espace pour improviser, moi j'adore quand les musiciens me surprennent, me choquent. Je n'aime pas quand c'est trop carré, quand je vais voir un artiste et qu'à chaque concert aux mêmes moments il dit la même chose. Même si tu racontes la même histoire, tu peux le faire différemment tu vois, il faut jouer avec la réalité de cette énergie qui existe à cet instant précis, cette nuit là entre toi et le public présent.


Ça rend le concert unique quelque part

Oui voilà, et c'est très intéressant et important car il y a des gens qui viennent vraiment à chaque concert, et moi je le sais ça donc je suis obligée de faire autrement. Ajouter des chansons par exemple, j'aime bien ces petits changements, j'ai toujours fait ça sinon j'ai l'impression que je ne fais pas bien mon boulot.

''J'aime bien toutes les choses qui m'arrivent en France''


Ton album a l'air de bien marcher, tu te rends compte un peu de ce qui se passe autour ?

J'en sais rien ! Je continue à écrire plus de chansons mais quand j'ai vu que la Cigale était remplie, je me suis dit que c'était bien. Quand je suis arrivée en fait, il y avait tous les sièges tu vois, et je me suis dit ''oh mince, ils ont vendu aussi peu …''. Mais je me suis souvenu que Charlie Winston, son premier concert à la Cigale était assis, donc qu'il n'y avait 400 personnes et ça m'a soulagée -rires. Mais après ils ont enlevé les sièges donc j'étais contente, ça s'est bien rempli et ça c'est excitant.


Mais tes concerts ont l'air de bien marcher en général !

En fait, où j'ai déjà joué ça marche car les gens connaissent. C'est beaucoup de bouche à oreille donc pour les petites villes c'est plus délicat, ils n'ont pas forcément entendu à la radio ou quoi. Le prochain single sort jeudi (NB : le 24 avril), c'est ''Nobody but you'', tu iras regarder ! J'en suis très fière. C'est un français bien doué qui l'a fait, il s'appelle Dominique Rocher, c'est un acteur et je joue avec. J'avais peur de le faire parce que je me disais ''oh mais t'es nuuulle'', je n'aime pas les chanteuses qui veulent faire des comédies ça m'énerve, mais là c'est très bien. Et le clip c'est une relation, à l'envers.


Pour finir, tu es déjà venue au Printemps de Bourges ?

Non ! Du coup je suis ouverte, je ne connais pas du tout. Mes musiciens sont français donc ils connaissent et savent comment ça se passe, ils me disent que c'est très important. Je suis allée me promener mais pas trop parce que déjà avec mes talons c'est difficile -rires, et puis il faut s'installer, faire les interviews, en gros on reste entre le Phénix et ici (ndlr : les box interviews se trouvant juste derrière le chapiteau du Phénix). Mais après j'irai me promener, sûrement pour voir Baxter Dury.



Merci beaucoup à Nadeah pour cette agréable rencontre, ainsi qu'au Printemps de Bourges et à Cinq7/Wagram.

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Photos de Jean-Philippe ROBIN
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