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Interview Black Rainbows


Maxime, le 04/12/2007
Surprise, l’un des meilleurs disques de stoner rock de la rentrée était italien. Sous l’égide des frenchies de Longfellow Deeds, ces compatriotes d’Ufommammut ont livré un Twilight In The Desert bouillant, bréviaire de heavy rock vintage où célébrations du désert et du hard rock seventies s’ébattent d’un même mouvement. Des riffs hargneux venus de Black Sabbath, un psychédélisme menaçant hérité d’Hawkwind et un sens du groove inspiré par les morceaux monolithiques des coyotes de Kyuss, le cocktail n’est certes pas inédit mais fonctionne ici à merveille. Il n’en fallait pas plus pour que nous allions nous entretenir avec Gabriele (chant, guitare), tête de proue d’un power trio bien décidé à ne pas laisser le monopôle du stoner à l’européenne à ses comparses scandinaves.


Peux-tu nous présenter le groupe ? Quand et comment l’aventure Black Rainbows commence-t-elle ?
Durant l’été 2005, alors que je jouais encore dans mon ancien groupe Void Generator, je me suis mis à composer quelques chansons seul, pour mon propre plaisir. Ensuite j’ai terminé mon cursus à l’université et décidé de prendre quelques jours de vacances dans ma maison de campagne. Là-bas j’ai commencé à triturer mes titres, et j’ai alors trouvé le son que j’ai toujours voulu avoir. J’ai appelé deux amis, Luca Giancotti (basse) et Tommaso Moretti (batterie), pour jammer un peu.

"Je pense qu'en ce moment on vit la meilleure période pour le stoner rock italien"

Nous avons joué toutes les chansons de l’album jusqu’à ce qu’elles nous conviennent. On a enregistré le disque de février à avril 2006 et au même moment j’ai décidé de quitter Void Generator pour me consacrer totalement à Black Rainbows. Comme Luca et Tommaso continuaient de bosser sur leurs propres projets, j’ai commencé à rechercher d’autres musiciens pour composer un nouveau line-up. Dario Epifani à la basse et Daniele Conti à la batterie m’ont rejoint, de très bons musicos. Avec eux on a pu améliorer encore notre son et donner un nouvel impact live à la musique du groupe.

Un groupe italien signé sur un label français, vous êtes le parfait exemple d’un groupe à l’heure de la mondialisation ! Comment as-tu rencontré l’équipe de Longfellow Deeds et pourquoi as-tu choisi de travailler avec eux ?
Une fois l’album quasiment fini j’ai commencé à rechercher un label. Des labels spécialisés dans ce type de musique, il n’y en a pas de masses, ça je ne te l’apprends pas ! Longfellow Deeds était l’un de ceux qui m’avaient répondu. J’ai vu les groupes avec lesquels ils travaillaient et j’ai immédiatement demandé à bosser avec eux. J’ai discuté avec Xavier (label manager de Longfellow Deeds) et il a proposé un bon deal. Ce qui est positif c’est que même si on ne s’est jamais vu de visu, on correspond souvent par mail, pratiquement tous les jours. Entretenir un dialogue constant est primordial. Des labels où l’on ne vient jamais te demander ton avis sur rien, j’en connais un paquet !


Comment s’est passé l’enregistrement de Twilight In The Desert ?
J’ai commencé par poser des prises directes en guitare/voix juste pour voir ce que ça donnait. Ensuite j’ai contacté Tommaso et Luca pour qu’ils enregistrent chacun leurs parties. Après quelques jours j’ai rajouté mes guitares et le chant, tout cela dans mon studio personnel (Channel 5). Après ça j’ai amené mes bandes à mon ami Pino Santamaria, un producteur assez reconnu par chez nous et qui travaille pas mal avec des groupes pop italiens. En trois jours, tout le boulot était achevé mais quand on a signé avec Longfellow Deeds, l’album devait être masterisé. Donc je suis allé voir un autre ami dans un plus gros studio à Rome. Un bon mastering, voilà le secret !

Twilight In The Desert est assez varié. Comment élabores-tu tes chansons ? En jammant en studio ou au contraire en t’inspirant de la forme que tu leur donne en live ?
La plupart du temps je crée mes chansons à la maison. Je prends ma guitare, je fredonne, je joue juste pour le fun, en essayant de trouver la ligne mélodique qui puisse développer ma compo de la meilleure façon possible. De temps à autres je me réveille le matin avec un riff dans la tête qui ne me lâche pas tant que je ne l’ai pas fixé sur bandes ! Généralement pas mal d’idées sortent de notre local de répètes : Daniele commence avec un riff de batterie, je le suis et la basse renchérit, et ainsi de suite… On ne jamme pas beaucoup en concert, on préfère rester focalisés sur la chanson.

Es-tu fier de ton album ou penses-tu qu’il aurait pu être encore poussé dans d’autres directions ?
Comme toujours, tu n’es jamais complètement satisfait par ton travail. Sur le moment, tu peux être déçu par tel ou tel aspect de la production ou de l’enregistrement de ton disque, mais une fois le tout terminé, tu regardes un peu en arrière et tu te dis que les choses ne se sont pas si mal passées que ça. En terme de promotion, aucun souci. Le groupe est encore récent et nous avons réalisé déjà pas mal de nos objectifs. On est très contents.


Sur la pochette de votre album vous célébrez le désert, ce qui est une sorte de cliché que l’on associe souvent avec le stoner rock. Tu te considères comme faisant partie de ce mouvement ?
C’est peut-être un cliché mais tu as raison, la pochette est un hommage adressé à ce genre. Le style seventies, ce n’est pas que de la musique, c’est aussi un lettrage, un graphisme, un feeling. Bien sûr, nous pratiquons un style qui existe déjà mais nous n’avons aucune prétention d’inventer quoi que ce soit, juste de célébrer cette époque. Alors, oui, on peut définir cette musique comme stoner, mais elle est si variée que je préfère tout simplement parler de hard rock. Nous sommes également fortement inspirés par le heavy rock psychédélique, le desert rock, le space rock, le doom…

Votre son est principalement inspiré par bon nombre de groupes anglo-saxons des seventies (Blue Cheer, Hawkwind, Black Sabbath…) et tu chantes en anglais. Y’a-t-il des éléments purement italiens dans la musique de Black Rainbows ?
Je ne pense pas, parce que le rock n’a pas pénétré la culture italienne. Malheureusement, on n’en écoute pas tant que ça ici, tu dois toujours te tourner vers l’étranger pour trouver ton compte. A notre échelle, on essaie d’apporter aux gens le plus de rock possible !

Quels sont vos disques préférés, ceux qui ont changé votre vision de musiciens ?
Gabriele : Nous aimons toute la scène rock des sixties et des seventies. Du progressif au hard. On découvre des groupes tous le temps parce qu’à cette époque-là il y en avait des milliers. Parmi nos influences, tu trouveras des groupes comme Groundhogs, Patto, Captain Beyond, Cactus, Caravan, Black Sabbath, MC5, Blue Cheer, Hawkwind, UFO, Pink Floyd…
Dario : Ce sont des influences que nous partageons tous au sein du groupe. A titre personnel je suis également inspiré par le metal des années 80 comme Metallica ou Iron Maiden et par des bassistes comme Jaco Pastorius (bassiste de jazz américain) et John Paul Jones (Led Zeppelin).
Daniele : J’écoute beaucoup de rock alternatif comme Rage Against The Machine ou Primus, et pour les batteurs, j’adore Steve Gadd (célèbre batteur de jazz ayant notamment collaboré avec Eric Clapton, Joe Cocker ou James Brown) et Billy Cobham (pilier du jazz fusion).
Gabriele : De mon côté en tant que guitariste je penche du côté de Scott Henderson, Tommy Bolin, Mike Patto, Robben Ford et de bien d’autres. Nous n’accrochons pas sur un disque en particulier, nous aimons toute la scène, et on préfère toujours écouter toute la carrière d’un artiste pour mieux en comprendre la trajectoire.


Avec de telles influences vintage, comment parviens-tu à insuffler un peu de modernité à l’approche sonore de ton groupe ?
De mon point de vue il n’y a qu’à travers l’enregistrement que tu peux moderniser un peu le truc. La règle la plus généralement suivie est d’utiliser de vieux amplis à lampes et des instruments d’époque pour en reproduire exactement le son. Heureusement on a aujourd’hui la possibilité d’enregistrer avec un son de très bonne qualité sans forcément passer par tout ce matériel. Mais de toute façon notre but n’est pas de moderniser le son, juste de le développer le plus possible en utilisant le songwriting comme l’improvisation.

De France, on connaît assez mal la scène stoner italienne. Peux-tu nous affranchir un peu dessus ?
Parmi les principaux groupes je peux te citer Ufommammut, OJM, El Thule, Zippo, Alix, Doomraiser, Oak’s Mary… Je pense qu’on vit en ce moment la meilleure période du mouvement. Il y a beaucoup de groupes de très bonne qualité et qui n’on rien à envier à leurs collègues internationaux. La scène grandit beaucoup, les fans du genre se multiplient, des sites web se montent. Par exemple il y a The Perkele Family, qui est un site consacré au stoner-doom et qui a été crée par des musiciens du mouvement. Nous avons aussi de très bons labels comme Go Down ou Beard Of Stars. Niveau festival, il y en a qui se montent ça et là, avec des têtes d’affiche venues des Etats-Unis, d’Angleterre, d’Allemagne et qui accueillent des premières parties italiennes. Peut-être que tout cette scène restera underground, mais je ne cesse de voir de nouveaux gens s’y intéresser.

Vous avez déjà joué aux Etats-Unis ?
Non, malheureusement !


Une tournée en Europe, et plus particulièrement en France, est-elle prévue ?
Pour l’instant nous nous concentrons sur notre territoire, histoire de se faire un nom ici. Nous espérons pouvoir tourner en Europe le plus tôt possible mais pour l’instant notre priorité reste l’Italie.

Quel est votre meilleur souvenir de concert ?
Sans hésiter la fois où nous avons partagé l’affiche dans un club romain avec Michael Davis, le bassiste de MC5. On a ouvert pour lui avec OJM. Ça n’arrive pas tous les jours de jouer avec un des musiciens qui a écrit l’histoire du rock des années 60-70 !

Pour finir, quelle est la meilleure façon d’apprécier Twilight In The Desert ?
Avec une stéréo à lampes de 10000 Watts !


Remerciements à Xavier Menanteau et Gabriele Fiori

http://www.myspace.com/blackrainbowsrock
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