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Interview The Howling


Maxime, le 25/11/2006

On est pas des papys grunge...

- La pochette de Desert Songs est un hommage à Kyuss. Vous vous revendiquez avant tout comme un groupe de stoner rock ?


Julien : Je sais pas… (à l’assistance) Est-ce qu’on se définit comme un groupe de stoner ?
Médéric (dubitatif) : Pour se donner un genre ? Moi, personnellement, je ne me sens pas stoner dans l’âme.
Julien : Il faut dire que dans la langue anglaise, le terme stoner est plutôt synonyme de junkie, d’un mec qui est totalement défoncé. A priori, il n’y a pas de lien avec la musique. Un peu comme le grunge avec la scène de Seattle, ça sert surtout de bannière pour rassembler des groupes qui ont un son commun, mais on se définit avant tout comme un groupe de rock, tout simplement, qui aime Kyuss comme Tool… On reste assez ouvert.

- En marge du stoner, quelles sont vos influences ?



Julien : Moi, niveau chant, mon grand modèle reste Mark Lanegan. J’aime énormément ce qu’il fait, sa voix, son timbre, cette puissance qu’il dégage du fin fond de ses tripes… Musicalement, j’aime beaucoup Black Sabbath, récemment, je suis revenu à Slayer. Mais j’aime aussi beaucoup des groupes plus pop comme Dead Can Dance, R.E.M., les Beatles aussi…
Médéric : Moi, c’est Tool. Tool avant tout (rires).
Guillaume : J’ai pas vraiment d’influences particulières, vu que j’écoute de tout. Mais j’aime beaucoup le rock américain ; l’album Burn de Deep Purple, c’est ma référence absolue. Mais je peux passer de Red Hot Chili Peppers à Santana, à Queens of The Stone Age. J’apprécie énormément The Smashing Pumpkins, Tool, The White Stripes…
Médéric : ...Nirvana ("Smells Like Teen Spirit" est en train de passer dans le bar)
Guillaume : Mais tout ce qui nous rassemble, c’est véritablement le rock 90’s.

- La scène stoner francophone, c’est une famille, une mafia ? Vous vous connaissez, vous vous entraidez ?


Julien : Ca s’organise. Pas mal de groupes sont en train de se rassembler, à Paris ou ailleurs. Comme il y a peu de groupes français qui se voient étiquetés stoner, on a tendance à se repérer assez vite. Il y a Junkyard Birds à Toulouse, Zoe à Calais, Jabber Wockies sur Caen. Sur Paris il y a Moleskin, Dry Can, Alcohsonic, Loading Data qui sont vraiment en train de se faire un nom. En parallèle au revival de la scène british avec les Naast, Les Second Sex… c’est une autre vague de rock qui se met en place, avec des influences plus américaines, un son de guitare plus lourd, des voix plus « mâles ». Pour moi, tout ce qui se rapporte à la scène british est plus féminin, avec des voix plus aigues. On est en train de monter une association, Arachnorock, un projet d’Alcohsonic à la base, afin de rassembler toute cette scène heavy rock. On espère faire des concerts en commun, monter une compilation, obtenir des partenariats…

- Mais, selon toi, ce regain d’intérêt pour le rock dont bénéficie en France Second Sex et compagnie peut -il vous être bénéfique, même si vous n’êtes pas du même style ?


Julien : Quand quelque chose bouge sur le plan culturel, il ne faut jamais dire d’emblée que c’est pas bien. Ça permet aux gens et aux médias d’avoir un œil sur le rock aujourd’hui. Il faut reconnaître le mérite des groupes comme The Parisians d’y avoir cru à fond et d’avoir ouvert la brèche. Il ne tient qu’à nous d’ouvrir un créneau un peu différent et d’attirer les regards sur un autre type de rock.

- Et tu penses qu’il y a un vrai public en France pour ce type de rock, sachant que des formations comme Fu Manchu, Nebula ou Monster Magnet snobent souvent notre pays lors de leurs tournées ou que Clutch vient jouer devant 50 pelés ?



Guillaume : Je pense qu’il y a un public pour tout, de toute façon. Je ne vois pas pourquoi il n’y en aurait pas pour notre style de musique. Je persuadé de ne pas être le seul à écouter ce genre de rock. Même si à l’heure actuelle tout est encore un peu frileux, je pense sérieusement que ça va bouger.
Julien : Je pense que le public est tout à fait motivé pour aller voir des groupes qui ont notre son. Le problème, c’est qu’il faut qu’on se rassemble, qu’on s’organise, il faut que l’info parvienne au public. Si les Brats ou les Second Sex ont du succès, c’est parce qu’ils sont avant tout très bien organisés. Ils ont commencé dans des caves à Odéon qui contenaient 40 places, et ça a finit à la Cigale avec Pete Doherty. Ils y croient, et ils ont réussi à faire monter un buzz, non seulement autour d’un groupe, mais autour d’une scène entière. C’est ce qu’on doit faire, et à notre niveau, on n’en est encore qu’aux balbutiements. Il faut qu’on travaille ensemble pour se faire connaître. On a quelques atouts comme Loading Data. Voilà un groupe qui pourrait connaître une carrière internationale.

- Comment vous expliquez cette explosion de groupes stoner francophones à laquelle on assiste depuis quelques années ? Le succès des Queens of The Stone Age ? Une nostalgie du rock 90’s chez une partie du public ?


Julien : Un peu des deux. C’est vrai que Queens of The Stone Age a permis de remettre le hard rock au goût du jour. J’ai encore une citation du Monde à propos des QOTSA en tête : "Enfin un groupe qui nous fait aimer le Hard Rock". Ca m’a fait marrer, cette remarque de cul pincé… Mais la difficulté, c’est de ne pas seulement se revendiquer des 90’s, mais de remettre ces influences au goût du jour. Il faut proposer quelque chose de neuf, de personnel, tourné vers l’avenir. On n’est pas des vieux grunges de 40 ans (rires moqueurs chez le reste du groupe). Non, mais quand on voit les gars d’Alice In Chains sur scène aujourd’hui, on l’impression de rentrer dans le musée du grunge…
Médéric : Ca dépend de tes influences musicales. Tu vois, les Pearl Jam ne se reposent pas sur leur héritage, tout comme Neil Young…
Julien : Mais pour les gens, Pearl Jam reste avant tout le groupe de grunge des années 90. Moi, je veux surtout qu’on nous considère comme un groupe de 2006. J’ai pas envie qu’on nous dise : "Putain, les gars, vous faites remonter la pendule !"
Médéric : C’est clair ! (rire général)
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