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Vieilles Charrues 2008 : morceaux choisis


Nicolas, le 28/07/2008

Jeudi 17 Juillet

Ca y est, j'y suis ! Par chance, le temps est splendide. Et même en cette saison, ça n'était pas gagné d'avance : il n'y a qu'à voir l'édition de l'an passé où les festivaliers avaient dû acclamer Arcade Fire en pataugeant dans la boue. Ambiance bonne enfant, l'affluence est vraiment énorme, mais heureusement l'organisation est au poil. Seuls quelques problèmes de file d'attente pour la pose des bracelets-passes de 4 jours peuvent agacer certains impatients. Bon, moi, je n'ai pas ce soucis puisque je suis seulement de passage : je n'ai plus qu'à me fondre dans la foule pour atteindre la scène Glenmor où se déroulent les hostilités du jour...

BB Brunes


On commence en douceur avec les bébés rockeurs parisiens. Autant le dire tout de suite, ce n'est pas pour eux que j'ai fait le déplacement. Mais bon, après tout, pourquoi ne pas jeter une oreille à ce phénomène garage rock français qui est loin de faire l'unanimité ? Arrivée sur scène tranquille du trio, qui entame rapidement un set finalement pas si inintéressant. L'instrumentation est bien maitrisée, mais il est vrai que la présence scénique d'Adrien Gallo n'est pas encore exceptionnelle. Les chansons s'enchainent, c'est quand même énergique mais la foule ne se remue pas vraiment. Quelques fans reprennent en coeur "Dis-Moi", le soleil brille, l'ambiance est à la détente, et ce petit rock français s'écoute en dilettante, comme un agréable apéro en terrasse en attendant un plat de résistance plus consistant.

Motörhead


Là, on rentre vraiment dans le vif du sujet. Avec Motörhead, c'est face à des icônes du rock que l'on se retrouve. Quand on pense qu'ils ont alignés 19 albums, 19 brûlots incendiaires assaisonnés à la sulfateuse rotative, et ce en plus de 30 ans de carrière, on se dit que, des groupes comme ça, on n'en croise quasiment plus de nos jours. Et on se prend presque à rêver de ce qu'aurait pu donner Led Zep en 2008 si John Bonham était toujours parmi nous. Mais pour l'heure, l'ami Lemmy est sur scène et il a sorti la grosse artillerie, sous la forme de 12 amplis Marshall empilés les uns sur les autres et disposés pour servir de toile de fond au trio. "Hey you, we are Motörhead and we play rock'n roll !", vocifère Lemmy Kilmister de sa voix éraillée dans son micro haut perché, juste avant de balancer la sauce. Le choc est violent, le volume est à fond, chaque coup de médiator nous envoie une balle de calibre 12 en plein plexus, chaque frappe de baguette explose nos tympans. Ouhh, ça décoiffe. Mais il n'y a pas que des décibels dans ce rock bien bourrin, habile mélange de hard et de punk joué à la manière des groupes de heavy metal, on sent une rage, une âme, une grande force émotionnelle. Le public ne connaît visiblement pas les chansons (moi non plus, d'ailleurs), mais tout le monde pogotte joyeusement en headbangant de concert. Trop jeunes pour apprécier vraiment, sans doute, comme le fera remarquer - non sans une certaine ironie - un Lemmy néanmoins ravi de plaire à la nouvelle génération. L'affaire est rondement menée, les gaillards font plus qu'assurer à leur poste respectif, Phil Campbell change six fois de guitare et décroche des solos à se rouler par terre de bonheur, et Mikkey Dee rivalise en rapidité et en puissance derrière ses fûts. Un peu trop primaire, peut-être, mais pour sûr terriblement efficace. Cette fois-ci c'est sûr, le public est chauffé à bloc.

Ben Harper and the Innocent Criminals


Puis c'est au tour de Ben Harper d'investir la scène de Glenmor. Je ne l'ai jamais vu auparavant en live, mais la flatteuse réputation qui le précède ne laisse présager qu'un grand moment, et c'est peu de le dire. Pourtant, le début de la prestation est plutôt en demi-teinte, illustré par ses plus récents titres interprétés aux côtés de son groupe, avec en point d'orgue le fameux "Diamond On The Inside" repris à tue-tête par la foule. Le calme s'est installé après la furie Motörhead, les festivaliers ondulent placidement au rythme du reggae-rock, respirent la cool attitude, ça et là on commence à sentir quelques odeurs de cannabis. Et puis, petit à petit, l'ambiance commence à croitre. Ben s'assoit sur sa chaise, attrape une de ses Weissenborn et commence un récital de plus en plus incroyable, technique, sensible, d'une richesse sonore fantastique, il régale la foule de ses solos démentiels. L'applaudimètre commence à exploser, et derrière moi je commence à entendre des "La vache, il est trop fort ce type !". Et ça continue dans le crescendo, Ben Harper livre alors une version rallongée hallucinante de "With My Own Two Hands", ponctuée de parties solo de chaque membre du groupe dont le fabuleux bassiste obèse Juan Nelson. A chaque morceau on croit qu'on a atteint le meilleur, mais l'artiste ne cesse de nous surprendre encore et encore. Au total, on a droit à plus de 1h30 de pur bonheur, un instant magique encore trop court à mon goût, que rendent encore plus attrayant l'incroyable présence magnétique du maitre ainsi que sa grande humilité. Et c'est une assemblée au poing gauche levé qui explose de joie sur la reprise finale déjantée de "Diamond On The Inside", qui paraissait si convenue quelques instants avant. Ben Harper sait bien cacher son jeu... et quel artiste ! Sans conteste le grand moment de ce festival.

Babyshambles


Pour conclure en beauté, quoi de mieux que le personnage déjanté de Pete Doherty et ses Babyshambles ? Pourtant, difficile de passer derrière Ben Harper et sa brillante prestation. Surtout quand, visiblement, l'état de fraicheur de l'intéressé n'est pas des plus optimal. Le grand dadet déboule sur scène d'un pas chancelant, saluant l'assemblée d'un "Good morning England" des plus dohertiens, avant d'entamer une prestation correcte mais sans plus. Le set privilégie largement Down In Albion au détriment du pourtant bien meilleur Shotter's Nation, c'est dommage. Pour le reste, on ne s'ennuie pourtant pas le moins du monde : le groupe se défonce autant qu'il peut, les guitares claquent de belle manière, l'ambiance est bien au rendez-vous et la foule s'esclaffe face aux pitreries de Pete qui vacille, tournicote, chancèle, saute et se réceptionne comme il peut. Il manque même de se viander méchamment de la scène en tentant de rattraper son galurin. Puis il s'assoit, descend sa bière d'une traite et brandit le trophée vide face à des groupies aussi éméchées que lui qui hurlent de plus belle. "Killamangiro" succède à un "Delivery" fort apprécié, mais c'est encore "French Dog Blues" qui met vraiment le feu à la prestation avec ses changements de rythme successifs. Au final, Doherty se marre, balance son micro, shoote dans sa guitare, renverse les micros et s'affale sur une des caisses. Show assuré, mais pour la musique... au fait, ils se reforment quand, les Libertines ?
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