Fire Warriors

Les voilà, Ils montent sur scène, chemises, saxophone, souliers vernis, guitare, pantalons à pince, contrebasse. Moins de 45 secondes plus tard, on a arrêté de se demander ou est le batteur et on est scotché par ces trois olibrius, définitivement rock and roll. C’est pas si facile d’être aussi déjanté. Pas facile de pratiquer le dérapage contrôlé avec autant de classe. On se prend leur musique en pleine poire, mélange improbable et rigolard d’harmonies vocales léchées et d’arrangements survoltés, la fécondation in vitro des Beach Boys par les Beastie Boys dans le verre à whisky-coke de Frank Zappa. Avec leurs arrangements dérangés, tout en virages frein à main, toujours à la limite de la sortie de route, ces cascadeurs prennent un malin plaisir à brouiller les pistes : pas vraiment facile de leur coller une étiquette… Un road-movie traversant une amérique fantas(ma)tique, passant d’ambiances noires et blanches à un technicolor saturé. A coup de Beat Box à bouche ils déclenchent d’irrésistibles ondulations du bassin, d’incontrôlables sautillements, puis nous basculent dans une ambiance à la Nick Cave avant de dynamiter un vieux standard Rock an Roll… Si c’est de la fusion, alors c’est façon Tchernobyl, réaction en chaîne incontrôlable…