Nada Surf - Eiffel

Les voilà enfin les fameux DVD des deux petits protégés de Labels. Les voilà enfin parce que ces enregistrements sont issus des Eurockéennes de Belfort de l'été dernier, ce qui commence à faire, et parce qu'on les annonce depuis déjà un moment. A noter que ceux-ci sortent en parallèle de deux albums live tout aussi attendu.

Avoir des concerts en DVD, c'est bien. Cela permet d'apprécier les artistes à leurs justes valeurs ou de se rendre compte à quel point c'est triste d'avoir raté de tels événements. Mais quand le live en question est un show auquel vous avez participé en première loge, c'est-à-dire dans la fosse, c'est encore plus magique. Les concerts de Nada Surf et d'Eiffel étaient parmi les plus immanquables de ce dimanche sous le soleil Belfortain. Et donc, nous y étions, eh eh!

Eiffel

Mission difficile pour le combo de Romain Humeau, puisque il s'agissait d'ouvrir la journée de concert sur la scène de la plage. Une mission réussie sans difficulté. Les guitares acérées et les cris hystérique de Romain ont eu raison de l'espace, qui au bout de quelques minutes n'affichait plus que des têtes, qui se mirent vite à s'agiter. Le concert est à la hauteur des habitudes du groupe, avec peut-être un peu moins d'intensité que dans une petite salle, mais avec toujours autant de générosité, de mimiques grimaçantes, de saut, et de qualité qu'à l'accoutumée. On notera un version explosive (comme d'hab !) de "Te revoir", avec lequel le groupe tient en haleine son public. La réalisation a aussi laissé l'intégralité du show, et le discours un peu hasardeux mais honnête de Romain qui pointait du doigt un hélicoptère pour dénoncer l'hypocrisie de l'état envers les intermittents du spectacle. On regrettera que l'organisation du festival n'ait pas laissé plus de temps à Eiffel, le DVD ne propose que 10 chansons, ce qui fait tout de même peu.

Nada Surf

Quand on a vécu la conférence de presse de Nada Surf qui précédait le concert, que l'on a pu juger de la sérénité de ce groupe d'une gentillesse rare, que l'on a vu Daniel Lorca dans le festival à causer avec une demoiselle à 20 minutes à peine de son concert, on peut vous assurez que celui-ci à une saveur particulière. On se dit "Waow... ce groupe !", et on aurait vraiment envie d'être à leur place.

Malgré ce côté bon enfant, les trois New-yorkais avait bien décidé de mettre le feu sous le chapiteau en cette fin d'après midi. Leur set est une sorte de best-of mélangé au dernier album (Let go), et les "Popular" et autre "Hyperspace" ne manquent pas de faire envoler la foule, et un nuage de poussière étouffant dans lequel plus d'un on laissé leurs bronches. Lors d'un mini discours, Matthew s'en prend à George W. Bush et félicite la France d'avoir un système d'intermittents inexistant aux USA tout en soutenant leur cause dans ce festival devenu militant. A noter aussi la fameuse reprise de l'Aventurier d'Indochine qui a eu son succès, à tel point que personne ne semblait avoir entendu les bafouilles du chanteur dont il rit lui-même.

En conclusion, ces deux DVD regroupent deux concerts tout simplement excellents. On regrettera quand même qu'il n'y ait aucun bonus (photo, clips, autres extraits ?), surtout quand on connaît la capacité de contenance des DVD. A croire qu'il faut déjà rentabiliser les frais de l'achat des rushes auprès des Eurock.