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Chronique DVD

Tambours du Bronx - Fukushima mon Amour


Format son : Stéréo, Dolby Digital
Format image : DVD
Langue : Français

Sorti le : 10 octobre 2011
Distribution : At(h)ome / Wagram / Cheveux longs Idée courtes


Setlist :

1- Contraste / 2- Cargo / 3- A L'ombre / 4- Crash rythm trash / 5- So fresh / 6- No control / 7 - Head on a plate 8 - Speed machine / 9 - Nostalic / 10- Mixture / 11- Pnaumothorax / 12- Tempête / 13- Groove for requiem / 14- Fever / 15- Experience / 16- Extreme/ 17- Delirium / 18- Noki / 19- Acid train / 20- Aktivtonkor / 21- Big Foot
"Les Tambours du Bronx dans son salon ... On y est presque, à quelques bidons près"
Emilie, le 15/03/2012
( mots)

Faire passer l'émotion d'un concert à travers un DVD n'est d'emblée pas facile. La ferveur de l'instant disparaît presque automatiquement, le son bien que passant par des baffles et leur caisson n'est plus autant magique, et seul dans son canapé le spectacle peut devenir vite ennuyant. Il faut donc trouver une alternative à ceci, et proposer quelque chose de plus qu'une simple captation basique - l'aspect visuel étant déjà développé sur scène pour ce groupe, il aurait presque suffi d'appuyer sur record et admirer ses hommes en rythme tapant sur leurs bidons. Mais aller plus loin est tout l'enjeu d'un bon dvd musical, et c'est ce qu'a réussi à faire l'équipe des Tambours du Bronx avec Fukushima mon Amour, bien que le niveau soit placé haut tant ils sont explosifs sur scène, et tant ce qu'on ressent est indescriptible.


L'ouverture composée de grandes flammes symbolise plutôt bien l'ambiance du groupe aux racines terre de feu, et c'est d'ailleurs un thème qui sera maintenu au fil des chapitres, tout comme cette interlude en parallèle où l'on retrouve nos hommes dans un atmosphère bleuté, installés dans une usine. Les couleurs chaudes s'opposent aux couleur froides, la brutalité de l'instant s'oppose au sérieux d'une usine aseptisée, la chaleur de leur son face à la brutalité. La beauté de la simultanéité parfaite des mouvements des bras ou des corps des seize hommes est fidèlement retranscrite à l'image, les jeux de lumière sont mis en valeurs par les plans des caméras disposées aux quatre coins de la scène. Cet éparpillement des visionneuses permet un regard beaucoup mieux placé et curieux sur les instruments électroniques en fond de scène, pas toujours bien visibles de la fosse. Elles nous font également voyager entre et autour des musiciens, et le luxe de la captation se tient ici, dans cette mobilité devenant actrice, en plus d'une qualité sonore difficilement critiquable. Les plans suivent la rapidité et l'énergie délivrée par les morceaux joués, tout est en cohérence et là pour aider l'immersion.


Côté foule, on entend plus facilement des cris imbibés de testostérone, bien que la gente féminine ne soit pas absente, comme peuvent en témoigner les différents témoignages passé en audio pendant l'instant ''rappel''. Commentaires sur lesquels je ne peux m'empêcher de rebondir en lançant à mon ordinateur des ''exactement'' ''ça c'est sûr !!'' ''ah oui quand même, 40 fois vus en concert'', ''han, oui oui le petit blond décoloré, … je vois bien''. Une femme reste une femme, et l'agitation de tous ces corps torse nus et ces dos tatoués pour certains font que l'attention se dirige de temps en temps ailleurs que sur les bidons déglingués. Lorsque cette attention ne sait plus où se poser et commence à se mettre en veille, une interlude ''confession dans le camion'' apparaît et rompt l'éventuelle monotonie qui commencait à s'installer. On en retrouve quatre dans cette captation qui devient alors presque un reportage, et on y découvre l'espace de quelques minutes les pensées, remarques, ou aveux des musiciens du Bronx, faisant alors preuve de sincérité, d'humilité et de sensibilité. Eh oui, les acteurs des Tambours ne sont pas seulement des personnages virils tapant sauvagement sur des bidons de façon animale quoique non dénués de tension sexuelle.


Autre spécificité de ce DVD, les petits films tournés dans l'usine présentée en début, en parallèle parfait avec le live filmé à Toulouse. Les musiciens sont en costumes dans un décor froid et parfaitement propret, et l'on constate avec admiration que les gestes sont parfaitement identiques. Plus le film avance et plus le jeu dans cet usine est travaillé, de l'eau est ajoutée sur les bidons (''Tempête''), un jeu de contraste au néon violet est ajouté rendant le spectacle, splendide ("Delirium''), et sur ''Noki'' l'eau est remplacée par le feu. Ce jeu développé en annexe permet au spectateur de ne pas se lasser d'une seule représentation, et lui permet de se régaler visuellement. La prestation se termine sur un morceau survolté, le bouquin final d'un spectacle haut en énergie, un fin sans fin où la fin n'est pas la fin, un noir avant de repartir de plus belle, sans une once de fatigue après près de 2h de coups sur des bidons amochés. Il y a tant de détails à décortiquer, de gestes à admirer, de son à analyser qu'il est difficile de s'ennuyer avec ce Fukushima mon amour, les intermèdes vidéos sont de judicieuses alternatives, certainement nécessaires à ce dvd qui aurait pu paraitre longuet sans cela. De plus, l'énergie transmise par les Tambours du Bronx est tellement puissante sur scène qu'il est difficile de ne pas la recevoir au visage, on se prend au jeu de la rythmique des percussions et du feu présent sur scène.


Des critiques peuvent poindre mais il ne faut pas oublier cette remarque idiote : ce que vous avez sous les yeux n'est qu'un DVD, et même si vous êtes plusieurs à le regarder, l'énergie d'un concert n'est absolument pas retranscriptible. Une fois ces éléments bien accepté, il est possible de dire sans grimacer que cet effort des Tambours du bronx est réussi, et que ces performances scénique restent toujours aussi admirables. On note la référence à Marguerite Duras pour le titre du double CD-DVD, clin d'oeil à la poésie bien que brutale coincée entre les bidons des Tambours du Bronx ?
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