↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.

Araban, surf'in Vulcanie...


Christine, le 23/06/2011
Ça sent la fin de saison musicale en Vulcanie Et voici qu'Araban nous invite à faire la fête avec ses potes ce samedi soir à la Coopé. Un moment idéal pour les rencontrer et prendre un cours de surf avant l'été...pas besoin de plancher (oui, facile)....Yohann, Clément, et Robin (le quatrième larron est au boulot) ...vont tout nous expliquer, et puis aussi faire le point sur les quatre premières années du combo, partager leur ressenti sur le Printemps de Bourges (Découvertes 2010), et nous entrainer dans les rouleaux festifs de leurs amitiés musicales . Interview réalisée à la Coopérative de Mai, le 11 mai 2011.

Bonjour Araban ! Vos balances viennent de se terminer, merci de me recevoir.


Dites, sur votre MySpace, vous semblez avoir des problèmes de géographie...vous dites être originaires de Vulcanie.... Araban, ça vient d'où ?

De Thiers. On s'est connus au lycée à Thiers, et on répète encore à Thiers.

Depuis combien de temps le groupe est-il constitué ?


A quatre ça fait presque 4 ans, nous étions trois six mois avant...

Quand on parle de votre musique, on cite souvent le Western, Sergio Leone, Ennio Morricone, pourquoi....?


Parce qu' il y a un rapport direct avec nous, ça fait partie des choses qu'on aime, toute cette culture autour du cinéma Western et de la musique qui va avec. Ça a toujours été, c'est ce genre d'univers qui nous plait. Et comme on aime aussi faire du rock'n roll, on a essayé d'allier les deux.
Et c'est pour ça qu'on parle de nous comme ça. Peut être moins maintenant, mais sur les premiers morceaux il y avait un truc vraiment Western spaghetti.

Et si je devais prendre un cours de Surf Music....?


Il faudrait que tu saches jouer avec une corde !
La Surf music, c'est parti...la légende dit que c'est parti du guitariste Dick Dale, qui aurait joué un morceau (c'est lui le dit, en fait ! il a dit dans un magazine que ça n'aurait pas du s'appeler le Surf, ça aurait du s'appeler le "Dick-dale"), bref ce guitariste a joué un morceau sur une corde en trémolo, des aller- retours sur une corde, répétés, ça fait un bruit de "tatatatatata....", comme une course, comme une mitraillette. S'il y avait quelque chose de vraiment typique dans le Surf, ce serait cette technique spécifique, et puis après viendrait le son, les réverbérations, qui étaient sensées imiter le son des vagues qui déferlent.
Et il faudrait remettre tout ça dans le contexte : les années 60, les teenagers américains, la Californie, et toute la culture qui va avec...culture skate, surf, bord de plage.
Grosse culture aussi autour des îles, à l'époque, il y avait un engouement avec Hawaï, le développement des Tiki bars aux Etats-Unis, des bars avec une déco samoane, polynésienne, des sculptures sur bois, dans des noix de coco, les Cadillac Eldorado...

Au niveau des instruments, les groupes qui font de la Surf sont toujours constitués comme vous, deux guitares, basse, batterie ?


Il y a un élément de base, guitare/basse/batterie, mais on peut faire sans basse, avec un guitariste qui joue des parties de basse, et un accordage spécial pour avoir ce son. Tu peux y trouver aussi de la trompette...
En fait, le Surf est parti d'une base dans les années 50-60 et il a évolué jusqu'à maintenant. Il y a beaucoup de groupes qui font de la Surf music et qui ne jouent pas forcément comme on le faisait dans les 60's. Ils ont rajouté des éléments contemporains. On pourrait en parler avec un des groupes de ce soir qui font du Surf typique, les Gerrymanders, qui jouent en deuxième, c'est du Surf conventionnel.

Et le vôtre, il est teinté de quoi ?


Nous, c'est plus dans la composition des morceaux qu'on essaye de se détacher des archétypes de la musique Surf, dans des changements de tempo, des cassures, des ponts. On essaye de pallier le fait qu'il n'y ait pas de paroles, que ce ne soit pas une musique parlée par le fait que ce soit une musique riche instrumentalement.
Peut être qu'on se trompe, qu'il faut rester simple, simple ça marche...mais en tout cas on prend plaisir maintenant à inclure des riffs de métal dans nos compos Surf (et de l'afro beat) parce que ça fait remuer, c'est fait pour danser.

On sent parfois des sonorités orientales ...


Dans le surf conventionnel il y a un peu ces gammes là, gammes mineures, gammes arabes, diatoniques.

Vous êtes originaires d'Auvergne, qui n'est pas une région spécialement maritime, qu'est-ce qui vous a donné envie de faire ce genre de musique ?


Le lac d'Aydat ! (haut lieu de villégiature pour les clermontois, ndlr)
C'est surtout Guillaume qui écoutait beaucoup de Surf, c'est lui qui nous a fait découvrir cette musique.
Après on écoute tous des choses assez différentes, on teinte notre musique de tout ce mélange.
Au début du groupe on a été influencé par un groupe qui s'appelle les Volcanoes, et c'est cette imagerie qui nous a interpellé et nous a ramené à l'Auvergne...on avait une chanson "Haroun Tazieff", on a essayé de créer un imaginaire qui correspondait à l'endroit...

Puisqu'on parle de vos chansons, les titres vous allez les chercher où ? parce que "Maçon le jour, Dalida la nuit"...et celle sur "Tom Pope" (membre des ElderBerries), qu'est ce qu'il vous a fait ?


Rien ! c'est un hommage justement...
Les morceaux, on ne se prend pas vraiment la tête, comme il n'y a pas de paroles, on peut se permettre de mettre un peu n'importe quoi, faut que ce soit évocateur pour nous, que ce soit fort, que ça nous fasse marrer, et puis je crois que ça fait marrer aussi les gens.
Pour "Maçon le jour Dalida la nuit", on avait un morceau qui n'avait pas de titre et on est tombé sur une émission où il y avait un gars qui était maçon le jour et Dalida la nuit, c'est devenu le titre de la chanson, ça ne va pas plus loin !

Vous avez un parcours musical particulier, une formation ?


Tous les trois on fait l'école de musique depuis qu'on est gamins, pas forcément dans les instruments dont on joue maintenant d'ailleurs : Clément faisait du cor d'harmonie, Yohann dans les percussions, et moi pianiste. Il n'y a que Guillaume qui ait commencé la musique en même temps que le groupe. Oui, formation très classique à la base.

Et les CD? trois sont déjà sortis, vous avez un projet en cours ?


Un projet d'avoir un projet !
Jusqu'à présent on faisait une tournée en fin d'année et cette tournée était le prétexte à faire de nouveaux titres, les enregistrer et les diffuser sur notre tournée, on a toujours fonctionné comme ça, une tournée, un enregistrement, des nouveaux morceaux, un nouveau set.... Et maintenant on s'est rendu compte que ça nous mettait dans une certaine précipitation, qui était efficace quand on était très proches les uns des autres, on se voyait tout le temps, et ça marchait bien comme ça, ça fusait, on n'avait pas forcément de recul. Et puis cette année, on fait moins de concerts, on se voit moins, on répète moins...., et du coup on a envie de prendre notre temps, de faire quelque chose de plus réfléchi...plus arrangé, d'arriver à un résultat qui soit plus satisfaisant, et pour l'auditeur, et pour nous, pour avoir une démarche aussi un peu différente.

En fait vous voulez vous poser en studio ?


Oui, prendre le temps, ne pas faire dans la précipitation. A chaque fois on enregistrait en quatre jours, en ayant appris les titres la veille.

Vous avez un label ?


Non, tout est auto produit, c'est l'huile de coude le label ! "Huile de coude Records !"

Donc, pas de tournée prévue pour l'instant ?


Non, cette année c'est la pause, les obligations professionnelles de chacun nous y obligent.

Mais la scène vous aimez ça, ça se sent...et puis, vous la partagez souvent avec d'autres groupes, c'est toujours très festif...


Oui, ça correspondait à une époque à notre ambition de vouloir collaborer avec des gens, de ne pas rester figé dans un style, d'expérimenter, beaucoup. La scène, on a commencé par ça, dans des bars, et ça ne nous quitte plus. Et puis on a beaucoup, beaucoup, joué. Nous ne sommes pas un groupe de studio, même si on a une rigueur d'instrumentistes, on préfère se lâcher sur scène. J'ai des retours, des critiques de gens qui n'aiment pas du tout le surf, qui n'écouteraient jamais ça, et qui trouve pourtant nos concerts intéressants, ils aiment les regarder aussi parce que ça dégage quelque chose.
Il y a plein de gens qui nous disent que nos CD ne valent rien et que c'est sur scène que tout se fait. Il est vrai que quand tu écoutes un groupe de Surf, tu ne reste pas à écouter le CD, c'est plus une ambiance.
Et puis les concerts on aime ça parce que c'est aussi le prétexte à faire la fête, on est des fêtards, et jouer tout seul, c'est "relou"...on aime bien parler musique avec d'autre groupes. Les gens qu'on va voir ce soir, ce sont des gens rencontrés lors de tournées.

C'est vous qui avez fait la programmation alors ce soir ?


A l'origine, Araban and Friends, c'est le concert que l'on faisait en rentrant de tournée, c'était la clôture de deux semaines de débauche, de concerts, d'énergie sur scène, de sortie de CD .
Ce soir, ça nous tenait à coeur de faire notre prog et de faire découvrir ce que nous on a vécu en tournée, sur deux ans pratiquement, j'espère que ça va plaire.

Qu'est-ce que l'on va entendre comme style ce soir ?


Pour Araban and Friends, on invite à chaque fois des groupes différents, on ne fait jamais jouer les mêmes.
Ce soir il y aura les Mr Gerrymanders, un groupe de surf traditionnel, les Plastic Invaders, qui ouvrent la soirée, les Electrics Suicide Club, un groupe de Strasbourg, Expérimental Tropic Blues Band, les stars du rock' n roll liégeois, et enfin il y a DJ Stel-R et Alexia Satana, encore des Belges, c'est une soirée sous le signe de la Belgique !
Pour finir sur les amis, il y avait cette semaine la semaine de la moustache à Clermont-Ferrand. Le patron du Bikini (bar de Clermont-Ferrand, ndlr)a demandé à ce qu'on remette la coupe de la plus belle moustache lors de cette soirée, merveilleuse idée!
Araban and Friends, ce n'est pas que musical, ça inclue beaucoup de gens, c'est pour faire une grosse fête et nous sommes contents que ce soit à la Coopé, ils nous ont aidé, on y a fait l'année dernière des résidences pour répéter en parallèle du printemps de Bourges.

Alors justement, ce Printemps de Bourges, l'année dernière, comment ça s'est passé, c'est un bon souvenir pour vous ?


Pas sur tous les points...l'atmosphère du festival....c'est très crevant, on est énormément sollicités . Par rapport aux "Découvertes", il y a un gros tabac. On a eu 3 jours particuliers : deux jours de résidences ici avant, on a bossé à fond, filage à 19h00, et nous sommes partis directement à Bourges, pour jouer sur les 25 ans du réseau Printemps. On a joué à 1h00 du mat, on est rentré tard à l'hôtel, le lendemain il fallait être à 8h à la salle pour faire les balances, on n'avait pas dormi depuis plusieurs jours... on a passé la journée à zoner sur le festival, à courir à droite à gauche pour les interview, il fallait regarder, téléphoner, c'était jamais au même endroit.. .
Mais surtout, c'est un festival de professionnels, dans la salle sur les 4 à 500 personnes, il n'y a que des gens avec des pass. Si ça leur plait, ils vont peut être applaudir et rester, si ça ne leur plait pas ils se cassent et voilà. Et nous ce n'est pas du tout ce à quoi on s'attendait. Dans les loges, les autres groupes étaient dans l'esprit compétition, personne ne se parlait, on avait l'impression que les gens étaient venus là pour jouer leur carrière.
Par contre, nous avons été très bien accueillis par les personnes du réseau Printemps, Marcelle Galinari est une femme super, elle a tout fait pour que l'on passe trois bonnes journées, et on a passé trois bonnes journées, on a vu des supers concerts.

On ne crache pas dans la soupe : être choisis aux pré-sélections, partir à Bourges... nous étions très contents ! Mine de rien, ça nous a quand même permis de faire quelques festivals derrière et de rentrer dans des catalogues tourneurs, c'est très très bien, mais je pense qu'on se faisait totalement une autre idée de ce qui aller se passer. Peut être que si on s'était un peu renseigné sur l'ambiance...
On a fait des festivals différents, avec des grosses têtes d'affiches, ou des trucs plus indépendants ou carrément roots, pas de soucis, on s'amuse à chaque fois...Mais il est vrai qu'il y a un gros réseau de fric, et ça nous a un peu dégouté...
Et puis de toute façon, les concerts avec un énorme public, ce n'est pas ce qui nous correspond. Nos meilleurs concerts ? la Laiterie à Strasbourg, c'était génial, la petite Coopé à chaque fois c'est bien. Pour que notre concert soit réussi, il y a des choses qui doivent se passer avec le public, quand t'es à trois mètres, c'est pas ce qui te motive le plus.

Il est vrai que là ou on vous sent bien, dans votre élément, c'est quand vous jouez dans la rue, pas de scène, quand vous pouvez vous déplacer...


Parlons en ! on a fait beaucoup de concerts comme ça, et on avait une réputation : " Araban, ces mecs là, ils peuvent jouer dans l'herbe, ils peuvent jouer ci ou ça..." (Avant nous n'avions pas de batterie complète nous n'avions qu'une caisse claire). On parlait tout à l'heure du Printemps de Bourges, et bien, on nous a sollicité sur des trucs comme ça "vous ne voulez pas venir jouer sur ce festival sur la pelouse?". C'est quelque chose qu'on a adoré faire une fois, comme à Europavox il y a 2 ans, 15 concerts en 4 jours, à se déplacer partout dans le festival.
Mais voilà, quand on l'a fait une fois, les gens se sont dit que ce n'était pas la peine de nous proposer des scènes, qu'on pourrait faire ça tout le temps, que ça nous dérangerait pas. Mais nous ne sommes pas un groupe de "pelouse" !

Mais ce soir ça va se payer ! ce soir, il y a des cheveux qui vont tomber. Tu verras, si tu es là, il va y avoir des surprises !
En savoir plus sur Araban,
Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !