Frànçois And The Atlas Mountains

La première chose qui frappe à l'écoute de l'album E Volo Love ce sont les rythmes qui sortent totalement du
binaire basique généralement utilisé dans le rock. Comment ces rythmes sont-ils arrivés?
Le binaire est bon quand il est doux.  Le binaire grosse caisse claire dans ta face me fait l'impression d'une musique militaire et figé. Le rythme peut être entraînant sans être une prison, c'est ce que permette les polyrythmies de la musique africaine.

En écoutant votre album j'ai eu l'impression d'un projet réellement construit qui tendrait vers le but de créer de la musique "liquide". Je ne me permettrai pas de vous demander de partager ma vision mais votre musique tend-elle effectivement vers un but? Y a-t-il un projet musical particulier qui ferait que vous écartez certains morceaux car ils ne collent pas avec votre "ligne artistique"?
C'est assez juste. J’entends le terme liquide de cette façon: adaptable, éternel, originel, qui soigne. Il y a un morceau qui était à l'origine du thème de "l'amour perdu" de l'album auquel j'étais très attaché, mais après l'avoir enregistré, sa forme enregistrée ne me faisait plus de bien, on l'a exclu de l'album.

Vous passez sans complexe du français à l'anglais pour chanter vos textes. Comment s'effectue le choix de la langue, est-ce simplement une question de sonorités?
Des fois j'habite en Grande-Bretagne, des fois en France. Je passe mon temps à échanger dans les deux langues. La chanson est un reflet de cette vie entre les deux cultures.

Qui est la deuxième personne qui chante sur "Cherchant des Ponts"?
Françoise Breut, une légende selon moi.

La production de l'album m'a rappelé celle du Yoshimi Battles the Pink Robots des Flaming Lips en ce que les sons arrivent comme "étouffés" par un coussin. Est-ce un choix particulier?
Oui encore une fois je déteste que ma musique vienne agresser l'oreille de l'auditeur, et aussi je déteste que les sons et les mélodies prennent l'attitude de quelqu'un qui cherche à se faire remarquer.

Vous semblez prêter beaucoup attention à la scène, notamment avec des chorégraphies plutôt drôles. D'où viennent-elles?
Du manque d'exercice qui s'accumule au fil de journées passées assis dans le van à attendre que le concert arrive.

Sur scène votre batteur n'a pas une batterie classique mais un certain nombre d'instruments tous plus étranges les uns que les autres. Est-il venu avec ou le kit s'est-il construit au fil de vos besoins?
Au début on tournait en train, puis en Berlingo, puis en Peugeot Boxer, et maintenant on loue un gros Mercedes. Les coffres des voitures sont devenus de plus en plus gros. Encore un fois il s'agit d'adapter son esthétique à ses moyens.

Où est-ce que vous placez les ambitions du groupe? Est-ce que vous pensez à la conquête du monde tous les matins ou juste à enchaîner encore quelques dates?
Je chercher à découvrir et à participer au monde du plus que je peux et la vie du groupe suivra cette envie.

Sur scène vous jouez pieds nus. Pour le confort?
Récemment je me suis trouvé une paire de chausson de kung-fu qui allie la souplesse des pieds nus et la propreté des chaussures. Le seul défaut c'est qu'elles sont Made in China.

Y a-t-il une question que je n'ai pas posée à laquelle vous rêvez de répondre?
Non, au contraire je passe mon temps à essayer de ne pas me poser trop de questions.

Je vous ai vu quand vous êtes passés à Rennes fin septembre en première partie d'Anna Calvi. Votre claviste a fait référence à Marquis de Sade qui était passé dans cette salle, et également à un groupe rennais qu'il appréciait, quel était ce groupe?
MONTGOMERY voilà un exemple de bon groupe français!