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Interview Florent Marchet


Emilie, le 11/05/2011
Comme au badminton, ou face à un feu rouge en pleine côte supersuper pentue, on a parfois le droit à deux essais et/ou deux départs. Vous comprendrez (peut être) donc, que cette interview avec Florent Marchet, est le fruit d'une session de rattrapage. Après une première rencontre très riche et sympathique lors du Printemps de Bourges, et un dictaphone mangeur d'interview, (il avait certainement senti que j'avais très envie d'échanger de nouveau avec l'artiste au pantalon moutarde ... oui mon excuse tient la route), nous revoilà face à face. Nouvelle date, toujours dans le Berry, nouvelle rencontre, (presque) nouvelles questions, dictaphone K.O. cassé piétiné et enterré, questions prêtes, chrono lancé ... Florent Marchet et son Courchevel Orchestra : round 2


Comment définirais tu, ou différencierais tu, tes trois albums, à savoir Gargilesse, Rio Baril et Courchevel ?

Trois destinations différentes .. la première on va dire plus boisée, plus onirique, la deuxième plus sous forme de faits divers, plus Berry Républicain (ndlr : journal départemental), et la troisième destination peut être plus 'tour de France'. Ce sont trois albums différents, le premier plus pop, le deuxième est très folk, Rio Baril est quelque chose d'assez romanesque, il y avait toute une histoire avec un personnage qu'on suivant du début, de 11 ans à 40. Le troisième je ne sais pas.

On a raison de voir nos patelins berrichons dans le titre ''Rio Baril'' ?

Oui forcément, car je me suis inspiré de ce que je connaissais, de ce qui me stimulait aussi. L'écriture c'est une affaire de désir finalement, on parle de ce qu'on connait ou de ce qu'on fantasme. Il y a une phrase de l'écrivain Arnaud Cathrine que j'aime bien ressortir parfois, et qui dit que ''pour écrire il faut deux secrets dont un qu'on ne connait pas''.

A Bourges je t'avais cité une phrase lue dans un article sur toi, ''Amer, vicieux et beau'', et tu t'étais posé la question sur 'vicieux'. Je suis donc allée chercher les définitions : 'marqué par le vice' ; 'exécuter avec ruse pour tromper', 'défectueux' ou 'débauché, libertin'. Où te retrouves tu ?

La deuxième ! Ruser pour donner une seconde lecture, j'aime bien les seconds ou troisièmes plans, ça permet de revenir sur des choses. J'ai toujours aimé ça, comme me tromper sur une première rencontre, quand tu rencontres quelqu'un où tu dis 'il n'a pas l'air sympa, je le sens pas', et après au final tu l'apprécies beaucoup.

Pour cette nouvelle tournée, je te cite ''Pourquoi cette moustache affreuse, et ce pull ridicule ?''

Je n'ai pas de réponse à cette question … En fait le truc est que l'on sort un album, puis il se passe deux ans de vie où on fait plein de choses, et au bout de ces deux ans on retrouve le public, sauf que ce public, ou les médias, vous reprennent là où ils vous ont posé. Mais entre temps il y a eu de la vie, c'est un peu comme si on avait perdu de vue quelqu'un pendant deux ans. Entre temps j'ai eu une barbe .. j'ai eu une moustache .. (rires), et après j'ai eu les cheveux courts, les cheveux longs, on change sa garde robe, enfin la vie tout simplement.


Mélangé quand même à Courchevel …

Mais en fait, Courchevel est une photographie de ma vie, où j'ai beaucoup écouté de compositeurs comme Michel Magne, Colombier, dans une ambiance très 70's. J'ai regardé beaucoup de photos d'enregistrements de ces périodes là, parce que c'est ce qui m'intéressait au moment où je faisais l'album. Et puis peut être qu'inconsciemment, quand je rentre dans une friperie, eh bien ce pull là m'attire parce que c'est ce qui me plait à ce moment là, des matières très seventies tout simplement. Ce n'est pas une idée réfléchie, je suis arrivée avec des habits très très différents pour la séance photo, et puis en fait à chaque fois je retournais sur ce truc, je me disais 'ouai je le sens plus avec ce pull là', je ne savais pas pourquoi ..

Donc tu n'as pas du tout écrit Courchevel en te disant ''je veux une peau d'ours, un décor vintage ..''

Ah non non ça se fait au fur et à mesure, c'est un travail que j'ai fait avec Guillaume Cousin, qui a fait la scénographie. On se voyait très régulièrement, on parlait de plein de choses, il y avait des photos de Anthony Goicolea, un photographe new-yorkais, qui a souvent des personnages pris sur de la moumoute blanche, puis je ne sais pas, ça me parlait .. J'ai eu envie de ça, et voilà le scénographe a rebondi là dessus en disant 'une moumoute blanche on pourrait en faire un tapis', bref ça se fait sur six mois, on ne sait plus qui a trouvé l'idée de quoi. Je pense que, pour résumer, quand on est dans une atmosphère, dans un projet, un album, on vit vraiment avec. Moi j'ai vécu pendant un an et demi avec, dans ces histoires là, ces cartes postales, il y avait beaucoup de photographes qui m'inspiraient à ce moment là, des films également, donc on baigne dans une atmosphère et on ne se rend même plus compte, ça devient de l'intuition. Et donc on fait des choix parce qu'on est vraiment plongé là dedans, et ça devient très logique. Ça ne peut pas se faire du jour au lendemain, ça devient ce qu'on appelle une cohérence, et je n'ai pas de problèmes avec la moustache (rires), car je sais que j'ai été en accord avec mon intimité et c'est très important. Tout ce qui est autour, les photos etc, c'est une extension de l'album, et c'est hyper important de continuer à être cohérent. Je dois me sentir sur scène comme quand je me sentais lorsque j'ai enregistré l'album. Je me sens chez moi, et si demain je me fais les cheveux verts et que je me sens chez moi, ben c'est bien, et ça ne me posera pas de problèmes non plus.


Et l'écriture de Courchevel vient de quoi ? Une envie, une pulsion, … ?

Je ne sais pas. Non je ne sais pas, j'ai pris ma guitare un soir, comme je fais très souvent, j'ai gratouillé, et puis des phrases sont sorties, 'courchevel, courchevel', je me suis 'ah tiens'. Puis j'ai continué une troisième, quatrième phrase, et ça en a fait une petite chanson. On ne sait pas pourquoi. Et on ne cherche surtout pas à savoir pourquoi, parce que sinon on n'aime pas. Surtout je ne veux rien savoir.


J'ai écouté un remix très spécial l'autre nuit, ''Benjamin'' remixé par DJ Zebra .. Comment est né ce titre ?

C'est moi qui ai demandé. En fait Zebra m'avait invité pour toute une tournée, 'Zebramix', on avait fait des gros festivals comme les Vieilles Charrues, il y avait Oxmo Puccino, Polar, enfin on était plusieurs, et il y avait des invités comme M, Ours, enfin bref. On venait chacun chanter deux chansons, et il avait retouché mes morceaux, et ça m'avait amusé de jouer sur des chansons par exemple du premier album .. enfin on a fait toute une tournée ensemble, c'est quelqu'un que j'ai apprécié, et donc naturellement pour ''Benjamin'' je me suis dit 'tiens si je proposais à DJ Zebra sa vision de la chanson'. J'ai demandé également à Benoit de Villeneuve, un autre compositeur que j'aime beaucoup, donc il y a une autre version. C'est amusant de confier les clefs de son album à quelqu'un d'autre ...



Merci à Célia, Michele, Christelle, et surtout à Florent Marchet pour supporter les méchants dictaphones et les Emilie honteuses.


Son site officiel


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