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Interview Nebula


Maxime, le 31/01/2009
Il existe un lieu magique reliant Los Angeles, Seattle et Detroit. Sauf qu’il n’est répertorié sur aucune carte et qu’il se trouve dans la stratosphère. Formé il y a plus de 10 ans par deux ex-membres de Fu Manchu, Nebula a confronté depuis ses débuts le meilleur de ces grandes capitales du rock : garage tellurique, grunge sous amphét et envolées lysergiques sous influence West Coast. Un parfait hybride qui fait songer à des Stooges se prenant pour Blue Cheer, branchant ses instruments sur les pédales d’effet de Mudhoney. Une obsession vintage puissamment mise au service d’une fougue toute contemporaine. A l’arrivée : une flopée d’EP, quatre albums hautement recommandables et un solide culte underground jamais démenti malgré de fréquents changements de personnels. Désormais renforcé par Rob Oswald (ex Karma To Burn) derrière les fûts, le combo d’Eddie Glass (chant, guitare) s’apprête à affronter sereinement sa nouvelle décennie d’existence avec une double salve de fin d’année : un EP lysergique (Heavy Psych) et la parution tant attendue de leurs Peel Sessions. Malgré 11 ans d’activisme et des passages sporadiques en Hexagone, le trio n’avait presque jamais fait escale à Paris. Cette tournée avec Monster Magnet fut l’occasion de réaliser l’un de leurs rares entretiens francophones. Causerie impromptue avec l’un des ténors du stoner. Photos live : Moonlight666


Qui dit légende underground dit disques uniquement disponibles en import. Et donc personne en France pour les promouvoir et organiser une interview. Un mois avant à la date, on décide donc d’y aller au culot en envoyant sa requête sur le site du groupe. Surprise, c’est un Eddie Glass charmant qui répond quelques heures plus tard, avec un chaleureux accord de principe. Quelques semaines plus tard, on échange nos numéros de téléphone. Rob nous explique la veille que le groupe aura déchargé et balancé tôt, ce qui laisse l’après-midi pour réaliser l’entretien. Fantasme absolu, on espère pouvoir bloquer le groupe une heure pour une interview fleuve, monstre, totale. Initialement, l’entretien devait se composer en deux parties : la première sur l’actualité brûlante du groupe, la seconde retraçant leur discographie complète, de Let It Burn à Apollo, en quête de riches anecdotes. Pas moins de 45 questions furent fébrilement ébauchées. Bien entendu, tout ne se passera pas comme on l’avait espéré.

Le jour même, le groupe reste injoignable, ni au téléphone, ni sur son myspace. La nuit vient de tomber depuis peu et on se décide à aller faire le pied de grue sur place. Arrivé sur les lieux, personne ne semble au courant de l’interview, et les musiciens restent introuvables. Il est finalement près de 19 heures lorsque l’on croise Eddie Glass en charmante compagnie devant l’entrée de la Loco. L’homme est en gilet de velours, pattes d’éph, petite écharpe nouée autour du cou, comme échappé d’un recueil de photos sur le San Francisco acide de la fin des années 60. Rapide prise de contact, puis passage éclair dans les loges enfumées où l’on surprend les membres de Monster Magnet en paisible discussion. On retrouvera Rob Oswald dans la salle en train d’installer le merchandising, la clope au bec. Tom Davies (basse) reste aux abonnés absents. Glass nous propose alors de rester dans le coin pour guetter son apparition. Puis il retourne vers sa brune compagne pour lui lancer "Okay, let’s do our thing". Et là on comprend qu’il ne va pas s’absenter un quart d’heure…

On tuera le temps en aidant un brin Oswald, puis en discutant avec Davies enfin de retour pour causer de ses origines mi-anglaises, mi-galloises. Un échange s’improvise avec l’un des membres du staff de Monster Magnet sur l’odeur des pochettes de CD, lequel semble avoir une préférence pour les produits Sub Pop. L’ambiance est conviviale et mollement affairée. L’horloge n’en finit pas de tourner, et on voit l’interview se réduire à peau de chagrin de minutes en minutes. Il est finalement un peu plus de 20 heures lorsque les premiers spectateurs pénètrent dans la salle. Eddie Glass apparaît enfin, tout guilleret. Les Pilgrim Fathers commencent alors juste leur set que l’on pénètre à nouveau dans les loges. Cette fois-ci, tout le monde est bien là. Le chanteur est accueilli par son bassiste d’un œil lubrique : "Alors, vidé ?" - "Ouais, deux fois !" S’ensuit un rapide échange sur les différentes façons qu’ont les femmes de jouir que l’on a un peu de mal à suivre. L’homme ayant goûté aux plaisirs de la nuit parisienne, il se visse une clope post-coïtale bien méritée et se penche sur le magnéto. Transmission begins

Un boulot à plein temps


Monster Magnet est l’un des premiers groupes avec lesquels vous avez tourné. Quel effet ça fait de les retrouver tout ce temps après ?
Eddie Glass (chant, guitare) :
C’est super ! En fait, nos tournées avec Monster Magnet remontent à avant Nebula, quand je faisais encore partie de Fu Manchu. Ça devait être aux alentours de 1993. On a refait quelques dates communes depuis, ça nous a pas mal aidés à nous lancer. On est très contents de les retrouver pour cette tournée, on a donné de très bons concerts jusqu’ici.

Fin 2006, votre batteur Ruben Romano a quitté Nebula. C’était un pilier du groupe depuis le début. Avez-vous pensé à splitter dans un premier temps ?
E G :
Non, parce qu’il nous avait préparés à son départ plusieurs mois à l’avance. Il s’est marié, il a eu un gosse. Depuis quelques tournées déjà il nous disait que c’était la dernière fois qu’il partait sur les routes avec nous. On a eu le temps d’y faire face.

Et donc, Rob, comment as-tu rejoint le groupe ?
Rob Oswald (batterie) :
Je vadrouillais à Los Angeles de groupes en groupes, et je voulais me casser de cette ville. Je me suis retrouvé à un concert de Nebula, que je connaissais déjà depuis quelques temps, et un pote m’a dit qu’ils cherchaient un batteur. Alors je me suis mis en contact avec Eddie et on s’est rapidement entendus.

Qu’as-tu fait entre le split de Karma To Burn et ton arrivée dans Nebula ? J’ai un trou dans ta bio…
R O :
Eh bien, Karma To Burn s’est terminé en 2000. Ou en 2001, je me souviens plus… Et j’ai commencé à prendre de l’héroïne, pendant deux ans. J’ai rejoint Queens of the Stone Age pendant deux semaines, viré à cause de l’héro. J’ai bougé de droite à gauche, je me shootais encore plus. Je suis arrivé à Los Angeles, raide accro, et je suis entré en cure, en 2003. Ça m’a bien pris deux ans pour décrocher. Et trois ans après environ, je me suis retrouvé avec ces types. Et voilà…
E G (rires) : Fin de l’histoire !
R O : Oui, c’est un peu le trou noir de mon histoire perso.

Et ça explique donc les trous dans ma bio…
R O :
Ouais, je suis désolé, c’est moche, mais c’est la vérité. Je me shootais à mort, mec ! Ça m’a éloigné de la musique, ça bouffait tout le reste. Parce que quand tu es à fond dans cette saloperie, ça devient un boulot à plein temps. Impossible de faire autre chose. Maintenant je suis à fond dans la musique et c’est mieux que jamais. Je reprends vraiment plaisir à jouer. Pas autant que je voudrais ni autant que j’en aurais besoin, mais c’est super.

Vous arrivez avec un nouvel EP, Heavy Psych, alors je vais pinailler, mais pourquoi juste 6 titres ?
Tom Davies (basse) :
Parce que c’est un EP !

Je veux dire : pourquoi pas un album, format 10 titres et tout ?
E G :
En réalité ça s’explique par le fait que Rob venait juste de rejoindre le groupe. On avait deux tournées prêtes et lui se retrouvait avec 4-5 albums à digérer, une soixantaine de chansons à apprendre. Donc tout le temps qu’on n’a pas passé sur les routes était consacré à répéter et à gagner de la cohésion. Du coup, on s’est retrouvé avec peu de temps disponible en studio. On avait écrit plus de 6 titres, de quoi remplir un album en fait, mais c’est tout ce qu’on a eu le temps de boucler. Mais on compte bien finir tout ça dès que la tournée sera terminée.

Avec Rob, Nebula garde ses fondamentaux mais avec une nouvelle énergie. Comment s’est passé l’enregistrement en studio ?
E G :
Exactement. C’est le même nom, mais c’est un nouveau groupe. Et on s’en est vraiment rendu compte en studio. Pour Apollo, j’ai dû me charger de la batterie, vu que Ruben était déjà sur le départ et qu’il passait la majeure partie du temps à se consacrer à son gosse plutôt que d’aller enregistrer en studio (Eddie Glass était batteur avant de se consacrer à la guitare pour Fu Manchu NDLR). Donc, à part Tom qui se chargeait de la basse, j’ai presque dû réaliser ce disque en solo. Avec Rob, désormais on est un vrai groupe, on peut davantage se consacrer à la musique en se reposant les uns sur les autres.

Quand on écoute certains de vos titres, on se dit qu’ils pourraient facilement donner lieu à des jams d’un quart d’heure. Quelle part prend l’improvisation dans votre travail de composition ?
E G :
Beaucoup au début, quand j’ai une idée qui part autour d’un riff, mais une fois que je trouve un truc, je m’y tiens. Je l’enregistre sur un 8 pistes et on en fait ensuite une chanson. On ne jamme pas vraiment dessus, ni en studio, ni en live. Nous ne sommes pas un jam band.

Problèmes de tuyauterie


Votre disque s’appelle Heavy Psych. C’est un terme qu’on emploie quelques fois pour évoquer ces groupes de la fin des années 60 et du début des années 70 comme Blue Cheer, Jimi Hendrix, Hawkwind, Atomic Rooster, Wizards From Kansas, Power Of Zeus, etc… C’était une volonté de vous inscrire dans cet héritage ?
T D :
Oui, définitivement, pour moi en tout cas. C’est un hommage à tous ces groupes que tu as cité et qu’on adore.
E G : Oui, en partie. C’est aussi un terme que pas mal de gens qu’on a rencontré ont utilisé pour décrire notre musique. Mark Arm de Mudhoney est venu nous voir une fois en nous disant : "Whaouh, ce que vous faites les gars c’est vraiment du rock lourd et psychédélique !" Dicky Peterson de Blue Cheer et Iggy Pop en ont fait de même, donc on a choisi de garder le terme. Au final, il définit assez bien ce qu’on fait.

Alors, est-ce que vous prenez ça comme un compliment si je vous dis que vous êtes le Blue Cheer des années 90 et du début de ce nouveau millénaire ?
E G :
Euh, merci mec, mais Blue Cheer n’est pas vraiment mon groupe préféré, même si j’aime beaucoup ce qu’ils font. Dicky Peterson nous aime bien, il a assisté à quelques concerts qu’on a donnés et on projette une tournée commune en avril. Tu connais leur guitariste Randy Holden ?

Oui, il a également joué dans un très bon groupe, The Other Half.
T D :
Ouais, un putain de groupe !
E G : Exactement. Eh bien j’ai une anecdote à son sujet. Mon boulot régulier, c’est la plomberie. Je vais dépanner les gens qui ont un problème de tuyauterie (on ignore si le double sens passe autant en vo NDLR). Une fois je suis allé chez Randy Holden, sans savoir que c’était lui, pour lui réparer ses chiottes. Et là-dessus on commence à discuter. Il me dit : "Tu sais, je jouais avant dans un groupe, Blue Cheer." Et moi : "Ah Merde ?! Vous êtes Randy Holden ?" On s’est mis à jammer, à discuter de musique, de fringues, de coupes de cheveu, de drogues...
R O : Ah, on y revient ! (rires)
E G : Au final, on n’a jamais réparé ses chiottes mais on espère pouvoir jouer ensemble. Pour l’instant, rien de concret n’a encore été fait.



Je voudrais avoir votre sentiment sur cette étiquette stoner rock qu’on vous a toujours accolé. De Dave Wyndorf à Josh Homme, je ne connais aucun musicien qui aime le terme. Vos impressions sur la question ?
R O :
Ça m’a toujours fait halluciner ce terme…

Karma To Burn était considéré comme stoner même si vous ne veniez pas de Californie mais de Virginie…
T D :
Ouais il y en de partout des groupes de stoner. Comment il s’appelle déjà ce groupe suédois… Dozer ?

Oui, il y a aussi Spiritual Beggars, Honcho, Mushroom River Band. Il y en a en Angleterre, en Allemagne, même en France !
T D :
On est vraiment loin de la Californie là…
E G : Tous ces groupes sonnent tellement différemment, à la fin on se demande bien ce que le terme stoner est censé représenter. Je me rangerais plutôt sur la ligne de Dave, si le terme te plaît alors, ok. Moi ce n’est pas le terme que j’utilise, j’appelle juste ça du rock. Comme je te l’ai dit, du heavy psych, ça me convient assez. Mais tu sais, ça ne m’ennuie pas qu’on dise que je joue du stoner. Je ne vais pas dire que le terme est à chier comme Josh, je m’en fous en fait. Si un type qui aime le stoner aime Nebula, je trouve ça cool, non ?

Oui, oui, l’important est d’aimer Nebula.
E G :
Voilà.

Vous apparaissez dans le documentaire Such Hawks, Such Hounds, qui se focalise sur beaucoup de groupes différents mais qui ont en commun ce son heavy et psychédélique. Existe-t-il encore une réelle scène de ce genre aux USA aujourd’hui ?
E G :
Oh oui, depuis pas mal de temps. Ça remonte aux premiers disques de Kyuss, de Fu Manchu, et ça continue encore aujourd'hui. Du coup, quand le terme stoner est arrivé vers 97, on était tous un peu surpris. On était du genre à dire : "Attendez, c’est pas nouveau, ça fait 10 ans qu’on joue comme ça !" Franchement, pour moi, le stoner est plutôt synonyme d’une nouvelle forme de heavy metal avec des groupes comme High On Fire ou Orange Goblin. C’est pas le genre de musique qu’on pratique.

Depuis quelques années, on voit l’apparition de nouveaux groupes psychés comme Black Mountain, Dead Meadow, The Black Angels, Comets On Fire qui ne sont pas labellisés stoner, pas en France en tout cas…
T D :
Comment on les appelle alors ?

Généralement on dit juste que c’est du rock psychédélique. Vous en pensez quoi de cette nouvelle génération ? Vous vous sentez proches d’eux ?
E G :
Je les trouve super, je me sens plus proche d’eux que des groupes qu’on labellise comme stoner habituellement. Comme eux, on est assez psyché, mais avec un background très rock. Les gens se trompent lorsqu’ils associent le stoner avec l’image de mecs amorphes, défoncés tout le temps. Au contraire, on communique beaucoup plus d’énergie.

Enregistrer, tourner... notre boulot, quoi


Quelques unes de vos chansons apparaissent dans des compilations ou des bande-son de jeux vidéo consacrés au skateboard. C’est un sport que vous pratiquez ?
T D :
Ouais, depuis mon enfance…
E G : Oui, on fait tous du skate dans le groupe. Avant Fu Manchu, je jouais avec un skater professionnel, Neil Blender, avec lequel j’ai fondé Olivelawn. Du coup à cette époque j’ai traîné avec pas mal de skaters qui se sont fait connaître dans les années 80-90 comme Tony Hawk ou Mark Gonzales. Comme ce sont des amis ils ont été assez sympas pour inclure quelques titres de Nebula dans leurs compiles.

Vous avez produit et sorti vous-mêmes cet EP. Vous avez aussi connu beaucoup de labels, pratiquement un par album. Est-ce qu’aujourd’hui avec l’avènement du numérique vous considérez que vous pouvez vous passer des services d’un label ?
E G :
En effet, on a produit cet EP nous-mêmes, mais il est distribué en Europe par Sweet Nothing/Cargo qui se charge également des Peel Sessions. Par contre on n’a pas de label actuellement aux Etats-Unis… Je ne sais pas… Je ne saurais pas répondre à ta question de manière catégorique. Il y a des pour et des contre de chaque côté. Si tu n’as pas de label, tu touches plus d’argent directement, tu es libre, tu sors un disque quand tu veux. Mais en revanche un label te permet de décrocher des interviews dans des magazines, de faire parler de ton groupe. Sinon, tu dois te trouver toi-même un attaché de presse.

Donc vous êtes à la recherche d’un label en ce moment ?
E G :
Aux USA oui, on est en contact avec quelques uns, on négocie encore. Pour l’Europe, on reste avec Sweet Nothing.

Après la tournée, c’est quoi le futur ? Enfin un nouvel album ?
E G :
Mettre en chantier un nouvel album, la tournée avec Blue Cheer…
T D : On espère revenir en Europe cet été. On prépare une tournée avec Brant Bjork aussi.
E G : On projette aussi d’aller en Australie. Enregistrer, tourner, notre boulot, quoi.


Ça commence à s’agiter dans les loges. Les Pilgrim Fathers viennent de finir leur set et le groupe commence à se préparer, le temps d’échanger encore quelques mots. On cause de la scène de Palm Desert, et des musiciens de Kyuss qu’Eddie Glass connaissait à l’époque (le premier EP de Nebula, Let It Burn, a été enregistré au Rancho De La Luna avec la complicité de Scott Reeder), de la proximité du groupe avec la scène grunge ("On vient plutôt de là que du stoner, on a rencontré Jack Endino dès l’époque de Olivelawn, et c’est en toute logique qu’on l’a retrouvé lorsqu’on a formé Nebula. On a aussi pas mal tourné avec Mudhoney, ces types sont devenus des amis"). Mais le temps presse et bientôt le groupe doit quitter les lieux. On n’aura donc pas parlé des Peel Sessions, ni de l’album solo d’Ed Mundell (guitariste de Monster Magnet), pour lequel Eddie Glass devrait retrouver sa place derrière les fûts. Le chanteur nous propose de continuer l’interview après le concert mais le groupe restera introuvable, à nouveau perdu dans la nuit parisienne. Reste à savourer les hautes vertus énergétiques de Heavy Psych et des Peel Sessions en attendant leur prochain retour en terres hexagonales qu’on espère le plus proche possible.


Nebula sur albumrock

le myspace du documentaire Such Hawks, Such Hounds

http://www.nebulamusic.com
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