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Interview The Bewitched Hands


Pierre, le 03/12/2010
Depuis la sortie de leur premier album, Birds & Drums, difficile de passer à côté de The Bewitched Hands. Erigé un peu vite par la critique au rang de révélation indie folk de la rentrée, le groupe est pourtant loin de prendre la grosse tête. Albumrock a rencontré les six Rémois, dans leur loge, avant de monter sur la scène de l’EMB Sannois. Dans la pièce, il règne une ambiance légère, de celles qui rappellent que The Bewitched Hands est avant tout une bande de pote. Les uns sirotent une bière et se marrent, les autres sont déjà retournés à leur guitare alors que les balances viennent de finir. Beaucoup de rigolade, un peu de professionnalisme aussi lorsqu’Antonin demande à ses camarades : "bon, les gars, on fait ça bien. Qui veut rester pour l’interview ?" Ben (guitare/chant) et Baptiste (batterie) quittent finalement le navire pour laisser Antonin, Marianne, Sébastien et Nicolas se prêter avec humour et franchise au jeu des questions.


Albumrock : Pouvez-vous nous raconter les débuts de The Bewitched Hands ?

Antonin (guitare/chant) : Le groupe a commencé il y a… (silence) j’allais dire quinze ans (rire), cinq ans dans un bar à Reims. On fait tous de la musique ensemble depuis le lycée, on a eu des groupes à droite à gauche. Un soir, on s’est retrouvé dans un bar pour jouer tous ensemble parce qu’on avait jamais l’occasion de le faire. Chacun a ramené ses morceaux, et tout le monde jouait les compo des autres. Le truc s’est super bien passé et on a eu envie de le refaire une deuxième, une troisième fois. On a tourné comme ça un an à Reims et dans la région. Pendant cette période, on pouvait être jusqu’à dix sur scène. Ca a été le vrai point de départ. Et puis on a fait la reprise de Tonight de Yuksek qui a bien marché. Grâce à ça on a rencontré les gens avec qui on bosse maintenant. Dans la foulée il y a aussi eu les Transmusicales (2008, ndr) et c’était parti.

Vous venez d’amputer une partie de votre nom de scène, (anciennement The Bewitched Hands On The Top Of Our Heads, ndr), pourquoi ?

Antonin : A l’origine la maison de disque nous a appelé parce qu’ils avaient du mal à communiquer avec notre nom. En même temps, on avait déjà commencé à réfléchir un peu et on s’est aperçu qu’à chaque fois que notre nom était cité, il était écorché. Les gens n’arrivaient pas à le prononcer.

Sebastien (guitare/clavier/chant) : Il faut avouer qu’il était lourd à porter (rire).

Antonin : Dans l’histoire du groupe, ce nom c’était le projet solo de Ben (guitare/chant). A l’époque, il écoutait vachement de groupes des années 70’s, il avait choisi un nom à rallonge un peu dans cet esprit. Quand on a créé le collectif, on a gardé son nom. Désormais, c’est un vrai groupe à six, donc il y avait une volonté d’affirmer une nouvelle identité.

Nicolas (basse) : A une époque on se retrouvait souvent à trois groupes sur les prod, les gens ne comprenaient pas, ils pensaient qu’ils y avait : The Bewitched Hands, On the Top et Of Our Heads. C’était un peu n’importe quoi. (rire)

Le 8 novembre, vous étiez au Zénith de Paris pour le festival des Inrocks, c’est impressionnant pour un jeune groupe comme vous ?

Antonin : On avait déjà fait le Zénith de Strasbourg en première partie des Stooges et du Brian Jonestown Massacre. On s’était un peu planté, c’était une grande scène et on avait essayé d’occuper tout l’espace. Alors qu’à Paris on a joué très proches comme sur une petite scène, on était assez relax en fait. Le risque quand tu n’es pas à l’aise sur une grande scène c’est qu’au bout d’un moment tu regardes tes pompes. Là, on a réussi à ne pas se monter la tête sur le fait que c’était une grosse scène. Mais, c’est vrai que jouer au Zénith de Paris c’est assez énorme. Le premier concert que j’ai vu là-bas c’était Nirvana en 1994. Ca fait bizarre.

Sur l’album, le son est très fouillé, avec un mixage très axé sur les harmonies vocales. C’est pas trop dur à retranscrire sur scène ?

Antonin : Ce n’est pas du tout le même travail. Il y a deux démarches différentes. Avant d’enregistrer, on jouait déjà la plupart des morceaux depuis longtemps. Il a fallu les adapter pour le disque. Et il y a les morceaux créés pour le CD qu’il a fallu réécrire pour le live. On n’essaye jamais de faire en concert ce qu’on fait en studio, ce n’est pas possible. En studio, tu peux te permettre de faire cent voix, des tas d’effets. Au final, c’est plus le problème inverse qui s’est posé : comment faire revivre sur le CD des morceaux qui ont déjà vécu en live.


Votre premier album a été très bien accueilli par la critique. Comment voyez-vous ce plébiscite des médias spécialisés ?

Sebastien : C’est un peu à double tranchant. Une réaction positive entraîne souvent une réaction de fort rejet derrière. A mon avis, les éloges et les critiques nous concernant sont un peu exagérés. La presse aime bien mettre en avant son protégé ou à l’inverse casser du sucre sur les nouvelles coqueluches.

Antonin : C’est la plus mauvaise chose qui pourrait nous arriver de se prendre la tête. Ca serait arrivé quand j’avais 16 ans, j’aurais peut-être pas eu le même sang froid. L’âge te fait relativiser. Cela dit cette exposition nous permet de tourner, de faire des disques donc c’est bien pour nous.

On peut lire un peu partout que vous êtes les Arcade Fire français. Vous en pensez quoi ?

Antonin : Je n’arrive pas à comprendre, je n’aime pas Arcade Fire.

Nicolas : Moi ça me fait super plaisir.

Sebastien : Je trouve que ça s’adapte à certains morceaux mais pas à tous, sur "Work" c’est assez vrai par exemple.

Antonin : Si à partir du moment où tu chantes à plusieurs sur des morceaux tristes, tu fais du Arcade Fire... Ces mecs sont vraiment dans le premier degré, le truc triste, larmoyant, ils portent le poids du monde sur les épaules. Nous on est plus joyeux sur scènes. Nos références sont plus du côté Pavement, Nirvana, ou les Pixies.

Nicolas : Arcade Fire, ils sont quand même vachement plus beaux que nous (rire).


Vous vous définissez souvent comme un groupe de scène. Vous prenez aussi du plaisir en studio ?

Antonin : Carrément, on adore les deux. On passe beaucoup de temps en studio à enregistrer, bien plus d’ailleurs qu’à répéter. On a un petit studio à Reims, c’est un peu notre laboratoire. Tout le monde compose, apporte ses idées et ses qualités de musiciens. Vu qu’on se connaît tous depuis longtemps, qu’on a les mêmes cercles de potes, ça se passe naturellement.

En ce moment, la presse parle beaucoup de la scène rémoise autour de vous, The Shoes, Brodinsky ou Yuksek. C’est une réalité ou une création des médias ?

Sebastien : Bah, oui ces groupes existent bien ! (rire). Plus sérieusement, il y a une vraie cohésion à Reims. Après, on ne sait pas forcément comment ça se passe dans les autres villes.

Antonin : La force de cette scène c’est que tout le monde collabore en venant d’univers musicaux différents. Par exemple Yuksek apporté à notre album un vrai sens du mix. A Reims, quand tu bloques sur une chanson tu peux appeler les mecs des Shoes ou Yuksek pour avoir un avis, un coup de main. Cet éclectisme est une grande richesse. Et c’est vrai que c’est assez nouveau. Avant les groupes restaient un peu dans leur coin.

"Hard To Cry" est un peu le morceau de bravoure de l’album. Il y a une histoire particulière qui se cache derrière cette chanson ?

Sébastien : C’est vrai qu’il y a quelque chose avec cette chanson. Elle n’est pas dans une progression classique, elle change du basique couplet/refrain.

Antonin : On tournait avec cette chanson depuis longtemps avant de l’enregistrer. Quand on est rentré en studio, on avait plein de pistes différentes. L’idée était de faire un morceau long, un peu progressif. Le début avec des voix qui se répondent a cappella, c’est une idée que j’aime bien. Ensuite la puissance du crescendo qui donne sa force au morceau, elle est en partie due au mixage de Yuksek. Il a un vrai sens de la mélodie pop, il est très bon pour construire les morceaux.

Photos : Mélanie Elbaz
Myspace du groupe
Chronique de Birds & Drums
Compte-rendu de concert de The Bewitched Hands à Sannois
En savoir plus sur The Bewitched Hands,
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