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Interview : Wine


Marc, le 14/07/2011
Les Normands de Wine avaient déposé leurs premiers titres sur Myspace il y a quatre ans de cela, déjà. Du temps où ce réseau social régnait en maître de cérémonie musicale et où les amis virtuels pouvaient s'avérer réellement précieux, un jour ou l'autre. J'ai connu Wine à cette époque mais je les avais perdu de vue depuis. A l'occasion de la sortie de leur premier album No Sweet Home, rencontre avec Adrien, l'un des leaders de ce quintette caennais, qui nous explique le parcours du groupe et les relations inattendues qui les ont couverts d'un rock inspiré de quelques accents stoner.


J'ai connu votre groupe il y a quelques années grâce à vos mots laissés sur la page myspace de Mark Lanegan, dont je suis fan également. Mais entre 2007 et ce premier album qui vient de sortir, avec une musique beaucoup plus musclée qu'à l'époque, que s'est-il passé ?
 
C'est marrant que tu nous aies connu grâce à ces quelques mots sur la page de Mark Lanegan, dont on est très admiratif, comme de tous les rescapés de la scène de Seattle.
Pour la petite histoire, on a commencé Wine à deux, Sophie et moi. Au début ce n'était qu'un projet parallèle à un groupe qui s'appelle "Jabberwockies" (groupe sous forte influence de Kyuss et autre desert rock). On avait envie, tout naturellement, de faire quelque chose de plus intime, plus sincère. Juste une guitare et deux voix. Peut-être un peu fatigué des gros riffs et d'influences trop présentes, mal digérées. J'enregistrai, à l'époque, tous les instruments (avec du matériel très cheap : vieille tascam analogique reliée à un vieux cubase, tout ça avec deux trois micros philips et Windows 98) et Sophie posait ses voix dans sa petite chambre U... On ne pensait pas aller plus loin. On était déjà content de faire écouter ça à nos potes. Les premiers morceaux sonnaient très folk et on a vite rajouté des guitares électriques et de la batterie (c'est notre vraie nature... la culture rock). On a vite eu envie de jouer avec nos potes et on a donc "réellement" monté le groupe une semaine avant notre premier concert.
On s'est retrouvés entre potes sur une même vision de la musique, la même envie d'exprimer nos émotions sans se ranger dans un style particulier. Juste le désir de jouer de manière brute et le groupe Wine s'est vraiment imposé comme ça, après que les autres musiciens aient rejoint le noyau. Les styles de jeu de chacun ont nourri le projet, de là une musique plus musclée est née.

Vos influences sont évidentes à l'écoute de No Sweet Home (PJ Harvey, Mark Lanegan ou QOTSA et le desert rock...) mais comment avez vous réussi à enregistrer avec Mathias Schneeberger (producteur et musicien, notamment pour Mark Lanegan, The Twilight Singers, Sunn O))) ou Fatso Jetson) ?
 
C'est Mathias himself  qui nous a trouvé sur le net. Il est clair que c'était une putain de bonne surprise pour nous. Il nous avait envoyé un message après nous avoir écouté grâce à nos "amis" myspace, qui étaient pratiquement les mêmes pour lui, donc coup de pot quoi... Et tout ça deux jours avant d'aller jouer aux Charrues (vainqueur du tremplin "jeunes charrues") au moment même où l'on commençait à chercher avec qui bosser sur notre premier album. Sur le moment je pensais qu'un mec me faisait une blague (je connaissais évidemment son nom.. que j'avais lu sur des pochettes de Lanegan, Electric Wizard etc...).
 
Il a son studio à L.A mais il est venu en Normandie ?
 
Il était co-gérant d'un studio (il me semble) à L.A, et vu notre petit budget il nous a proposé de venir au Rancho de la Luna (et tout ça à petit prix), mais on ne pouvait pas se permettre d'aller aux States (vraiment pas les thunes). Au final on a enregistré au Loko studio (RIP), dans l'Orne, en décembre 2009, avec Mathias pendant 2 semaines. On l'a nourrit, hébergé, et on lui a gentiment bourré la gueule avec du bon vieux calva. Haha !
 
Vous a-t-il laissé libre ou a-t-il eu une grande influence sur le résultat final de vos morceaux et sur l'atmosphère globale de l'album ? 
 
Il avait déjà bien en tête nos morceaux en arrivant en France. Il est d'abord resté 3 jours pour répéter avec nous avant d'enregistrer et a proposé ses idées. On a gardé certaines qui collaient avec l'esprit des morceaux et oublié d'autres que l'on aimait moins. Dans l'ensemble il aimait les morceaux et nos idées d'arrangements. C'était donc libre.
Les moments un peu compliqués, pour une première fois en studio, sont ceux où il se laissait porter par une inspiration de dernière minute (ah le vin...) pendant l'enregistrement sur certains titres. Par forcément du goût de tout le monde... Dur pour nous d'avoir le recul nécessaire et de lui dire non. Le résultat est tout de même satisfaisant.


L'album est assez sombre, il y a même quelques accents de rock noir façon Nick Cave dans "Dark River" et "Waiting For the Bus". Les paroles influencent-elles ensuite la musique, vice versa, ou il n'y a pas de règles dans votre façon de faire ?
 
La composition des morceaux part de mélodies trouvées à la guitare et de lignes de chant qui se dessinent peu à peu. La recherche de paroles ne vient qu'à la toute fin et sont inspirées par la musique, l'ambiance qui se dégage d'un morceau. Il n'y a pas vraiment de règles... C'est ce qui est excitant dans la musique.
 
En tout cas la production de l'album est quasi parfaite. C'est riche sans trop en faire. Vous en êtes fiers non ? 
 
Il y a toujours des choses que tu aimerais modifier, mais oui, nous sommes fiers de ce premier album... Nous sommes encore un groupe jeune, donc assez satisfait du rendu. Une expérience assez éprouvante, aussi bien physiquement que psychologiquement. On y a appris beaucoup de choses et on sait par exemple qu'il y en a certaines qu'on fera différemment pour le prochain.

Mario Lalli (parrain de la scène stoner de Palm Desert) a même gratté quelques cordes pour vous sur "Death Breath" ? 
 
Alors ça c'était la cerise sur le gâteau... Mathias est assez proche de toute la QOTSA family ainsi que de la scène desert rock. Il a fait écouté à Mario (avec qui on avait déjà quelques contacts via le net) et il a tout de suite dit ok pour jouer sur un titre (qu'il a choisi). C'est un gars super cool qui aime juste faire de la musique avec ses amis proches, sans prétention. Mais tous les groupes dans lesquels il participe sont extras. On est fan de Fatso Jetson. On attend de jouer avec eux en Europe et peut-être même de participer sur un titre d'un futur album ... 
 
Entre la verte normandie et le desert rock il y a un monde. Ce doit être pour vous un mirage devenu réalité de faire un album de ce genre ?
 
On a beaucoup écouté de stoner, doom, mais on est fan de rock 70's, de Nirvana, PJ Harvey, Portishead etc... Des groupes qui nous touchent. On ne pense pas avoir fait un album de desert rock... On a juste fait la musique qui nous correspond à un moment donné. On se rapproche de plus en plus de ce que l'on veut faire et on a déjà envie de réenregistrer un EP.


Il y a très longtemps que je n'ai pas entendu un aussi bon album rock d'un groupe français. Justement parce que rien ne sonne français chez vous. C'est volontaire ou c'est naturel ?
 
Merci. C'est naturel... Nos influences sont là mais on s'exprime le plus sincèrement possible sans barrière de styles : stoner... pop... rock... peu importe.
 
Ce n'est pas forcément la musique idéale pour percer en France ? Peu vous importe tant que vous faites ce que vous aimez j'imagine ?
 
Exactement. On se prend déjà beaucoup la tête pour exprimer le plus sincèrement ce que l'on a au plus plus profond de nous. Pour ce qui est de percer, je crois que l'on verra ça plus tard. On ne veut pas que le côté professionnel entre en ligne de compte dans notre musique. On galère avec nos boulots respectifs, on ne laissera personne pourrir l'un de nos seuls exutoires avec de faux questionnements de music business.

Avec un album aux accents stoner mais avec la voix de Sophie, le groupe arrive à être sensuel en même temps que brutal. C'est ce que vous voulez transmettre sur scène également ? 
 
On espère réellement se détacher de la musique stoner. On écoute aussi du vieux AC/DC mais on se sent très loin de ça. On a juste besoin de faire une musique qui nous ressemble... Pas envie d'être un groupe à l'américaine avec un gros son. Sensuel et brutal ça nous va. 
 
Justement, quand aurons-nous l'avantage d'entendre en live ce No Sweet Home ? Des concerts prévus pour la rentrée, ou même avant ?
 
Pour l'instant on se concentre sur des dates à la rentrée (Septembre). L'album est déjà en vente via Bax Records et sur internet. On a hâte de défendre cet album sur scène très prochainement.


Remerciements particuliers à Adrien, Will et Amarande.

http://www.myspace.com/winemoon
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