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Critique d'album

Ahab


The Coral Tombs


(13/01/2023 - - Doom - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Prof. Arronax' Descent Into The Vast Oceans / 2- Colossus Of The Liquid Graves / 3- Mobilis in Mobili / 4- The Sea as a Desert / 5- A Coral Tomb / 6- Ægri Somnia / 7- The Mælstrom
Note de /5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Vingt Mille Lieues bien vénères"
François, le 24/04/2024
( mots)

Tout passionné du second XIXème siècle a forgé son imaginaire dans l’œuvre de Jules Verne, bercé par ses prévisions et ses inventions futuristes auxquelles l’esthétique steam-punk doit tant – et auxquelles l’art cinématographique (ou télévisuel) a si mal rendu honneur (à ce titre, la bande-dessinée a fait beaucoup mieux – voir Hauteville House). En 2023, c’est du côté de la musique qu’on trouvera enfin le plus bel hommage à l’œuvre du romancier visionnaire : Ahab, dont le nom reprend un personnage d’Hermann Melville (Moby-Dick), décide de mettre en musique l’épopée du professeur Arronax en adaptant Vingt Mille Lieues sous les mers à la sauce "nautik doom", dérivé océanique du "funeral doom".


L’immersion (pardonnez le jeu de mots) commence dès la pochette qui met en scène l’enterrement de Nemo dans un univers steam punk et retro-futuriste, et s’approfondit tout au long des sept pistes qui naviguent entre 6 et 12 minutes (la plupart du temps autour des dix minutes), seule durée apte à figurer la lenteur sous-marine. Tout le génie du groupe se dévoile dès "Prof. Arronax’ Descent into the Vast Oceans" qui nous amène à franchir violemment le premier palier vers les profondeurs – à grand renfort de chant guttural et des cris grâce au soutien du groupe de Black Metal Ultha, d’un riff très brutal et de percussions intempestives -, avant que notre sous-marin se stabilise, porté par les eaux, dans un flottement arpégé au chant éthéré quasi incantatoire à mesure que la lenteur s’accentue, pour commencer un trajet seulement ponctué de mélodies de guitare enivrantes et de notes sporadiques.


La volonté d’Ahab de figurer les différents épisodes du récit par la musique, est d’un résultat admirable. Sur "Colossus of the Liquid Graves", le Doom pachydermique et le contraste chant guttural/chant clair en notes tenues, évoquent à la fois le monstre tentaculaire et le machinisme infernal du Nautilus, magnifiquement mis en image dans un clip en stop motion. La devise du sous-marin, "Mobilis in Mobili", est assez proche de la première piste, avec en plus l’ajout de bruits et une ambiance de calme avant une tempête effrayante (grâce au riff en bourdon et au chant d’outre-tombe) – même les phases apaisées demeurent mystérieusement angoissantes.


Echo du vertige de l’océan dépeuplé, "The Sea as a Desert" est la plus belle pièce de ce chef-d’œuvre. Légèrement orientalisante et hypnotique, elle a le chant pour unique progression, avant que sa phase saturée retombe dans une seconde partie cotonneuse où les notes éparpillées permettent de ressentir le vide des abysses, calmes mais terrifiantes. C’est là que le capitaine Nemo est enseveli par son équipage dans un cimetière sous-marin, avec pour ultime parade un défilé funéraire interminable (représenté sur la pochette) et bercé par le mélancolique "A Coral Tomb".


Ahab affiche à nouveau son goût pour les titres en latin avec "Aegri Somnia", du nom du chapitre à la fin duquel Arronax ingère des "substances soporifiques" qui l’entraînent dans des cauchemars hallucinatoires. Le morceau réinvestit le canon du groupe avec quelques passages épiques et mélodiques accompagnés d’un riff puissant bien trouvé, puis une deuxième partie très instrumentale et planante (qui renoue avec le riff principal dans un dernier temps). En guise de final, "The Maelstorm" (sur lequel les Anglais d’Esoteric font une apparition) reprend également l’esthétique caractéristique de l’opus avec brio.


Il faudra évidemment se mettre en condition pour aborder cet album d’Ahab, dont les caractéristiques esthétiques peuvent heurter de prime abord (chant guttural, lourdeur des riffs, lenteur et longueur des compositions) mais ce voyage musical immersif en vaut la peine, tant ce projet absolument réussi rend honneur à l’œuvre de Jules Verne.


À écouter : "Prof. Arronax’ Descent into the Vast Oceans", "The Sea as a Desert", "Aegri Somnia"

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