
The Distillers
Coral Fang
Produit par
1- Drain The Blood (Album Version) / 2- Dismantle Me (Album Version) / 3- Die On A Rope (Album Version) / 4- The Gallow Is God (Album Version) / 5- Coral Fang (Album Version) / 6- The Hunger (Album Version) / 7- Hall Of Mirrors (Album Version) / 8- Beat Your Heart Out (Album Version) / 9- Love Is Paranoid (Album Version) / 10- For Tonight You're Only Here To Know (Album Version) / 11- Deathsex (Album Version)


La parité est rarement de mise dans le rock’n’roll. La faute à un milieu  ultra viril, où la pose, les tatouages et les excès ont souvent valeur  de code d’honneur. Quelques demoiselles parviennent heureusement à  prouver le contraire. Brody Dale, leader des Distillers, appartient à  cette catégorie de femmes insoumises. Ecorchée à vif, tatouée, elle  s’échine avec son groupe à construire un son violent et à brailler son  mal être. Les deux  premiers albums sortis en 2000 et 2002 en sont la  preuve. Coral Fang, troisième opus du groupe, voit le jour en  2003, dans une période tourmentée. Brody est alors en instance de  divorce avec Tim Armstrong, chanteur de Rancid, plus ou moins correct  avec la demoiselle, partie entre temps se réfugier dans les bras du  grand Josh Homme. Les insultes fusent. Parallèlement le groupe signe sur  une major, symbole de compromission. Attitude que les fans pointent  violemment du doigt. Comme pour leur donner raison, la maison de disque  censure vilainement l’artwork ornant la pochette du disque. La vierge  éventrée suspendue à une croix est remplacée par une troupe de gentils  animaux pour un résultat volontairement kitsch.  
 
 Tant bien que mal, la galette fini par arriver dans nos platines. Le  rageur "Drain The Blood" ouvre la danse et donne immédiatement le ton  d’une évolution surprenante. Terminé le bruit, les membres du groupe  s’évertuent désormais à livrer un son, plus rock que punk, construit et  riche en mélodie. Certes, Brody Dale sait encore cracher ses tripes,  mais elle a su parsemer la galette de chœurs aguicheurs et de ponts très  efficaces. Et ça fonctionne. Cette plus grande lisibilité dans les  morceaux permet à l’auditeur de (re)découvrir une des voix les plus sexy  que le rock ait jamais enfanté. Nourri à la cigarette et à l’alcool, le  timbre éraillé de Brody est une ode à l’insurrection et à la  sensualité. Furieux sur "Deathsex", puissamment érotique sur "Love Is  Paranoid" ou déprimé sur "The Gallow Is God", il est la pièce maîtresse  de Coral Fang. Autour de lui, guitares saturées, basses rondes et  rythmiques punk s’affairent à électriser l’air. La richesse des  arrangements et la qualité des mélodies apportent une belle profondeur à  l’ensemble. L’auditeur en recherche de sensations fortes en redemande,  depuis sept ans.



















