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Critique d'album

julie


my anti-aircraft friend


(13/09/2024 - Atlantic - Grunge / Shoegaze - Genre : Autres)
Produit par

1- catalogue / 2- tenebrist / 3- very little effort / 4- clairbourne practice / 5- knob / 6- thread, stitch / 7- feminine adornments / 8- ill cook my own meals / 9- piano instrumental / 10- stuck in a car with angels
Note de /5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Quand la lumière jaillit des ténèbres"
Arthur, le 16/06/2025
( mots)

Depuis le comté ensoleillé d’Orange, en Californie, nous vient ce groupe sobrement intitulé julie. Un power trio comme on n’en fait plus, dont la puissance nécessite en fait de se protéger les tympans lorsqu’on va les voir en concert.


Cette onde de choc consiste en fait en un savant mélange de grunge et de shoegaze, on pourrait dire art rock, qui sans exagération aucune est du genre à vous secouer très fort si vous n’y êtes pas préparé. Si vous y êtes préparé, alors vous savez pourquoi vous aimez ça. Si l’est admis de penser que les artistes venus de Californie transpirent le soleil et la bonne humeur, on pourra aussi se laisser surprendre par l’esthétique sombre du groupe et de sa musique. Des paroles qui reflètent souffrance et confusion viennent se mêler à des refrains brutaux qui emmènent avec eux une tornade de pédales d’effets, créant de la sorte une atmosphère opaque dans laquelle noyer ses propres peines.


Voilà le genre de choses que nous propose ce premier album, une déferlante de violence où résonne la douceur chagrinée de deux voix : celle de la bassiste frontwoman alternant avec celle du guitariste. Elle, elle a une grande présence et joue des riffs très lourds avec cordes à vide et potards poussés à fond tandis que lui en rajoute une couche avec ses propres mélodies saturées d’effets. Des mélodies saturées, d’accord, qui explosent généralement au cours des refrains furieux, mais non moins sensibles et élégantes. Elles sont toujours amenées avec originalité, que ce soit avec par un accordage alternatif ou un jeu décalé sur une partie inhabituelle du manche, par exemple tout près du chevalet. Comme ça sonne bien ce genre de choses quand on sait manier le potentiel créatif d’une guitare électrique. N’oublions pas malgré tout que cela reste du grunge, il faut aimer le bruit et – surtout - les sifflements d’instruments.


Le tout est emmené par une batterie impeccable, qui en live joue tout près du public, qui soutient et organise parfaitement le chaos sonore de julie. Encore une fois, le son de ce groupe est comme une tornade qui charrie des tas de sentiments sur son passage. Principalement celui de ne pas se sentir tout à fait à sa place, d’être un peu étranger à sa propre réalité, même si lorsqu’on est sensible à ce genre de propos, on se sent parfaitement à l’aise en écoutant julie.  


Même si my anti-aircraft friend ne synthétise pas toute l’énergie sombre des premiers singles du groupe, il reste néanmoins une première œuvre cohérente et à l’image de ses auteurs. Depuis "catalogue" qui fait une bonne introduction jusqu’à "stuck in a car with angels" on découvre un univers où la noirceur n’est pas étrangère à la fantaisie, où le détachement dans l’attitude s’allie à une profonde envie d’en découdre dans la musique. En tout cas, c’est ce qu’on croirait entendre à travers tout ce vacarme. Le caractère de cet album ce sont aussi par exemple ces intéressantes transitions sous forme de parasitages hantés qui débouchent sur des ambiances plus intimistes comme sur "knob", quoiqu’on ne soit jamais loin du méchant refrain. Un son épais entrecoupé de passages mélodiques (sorte de clair-obscur), c’est le côté un peu emo de ce groupe, qu’on salue davantage pour son esprit grunge, à raison, bien que la construction des morceaux puisse sembler parfois assez technique.


Dans le fond, c’est surtout grâce à sa fabuleuse personnalité ainsi qu’à son énergie, même teintée de tristesse apathique, que cet album a toutes ses chances d’ouvrir à plus long terme de nouvelles perspectives pour le grunge, le shoegaze ou tout autre style sorti des ténèbres.

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