My Concubine
La Tangente
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1- Comme Knox Johnston / 2- Les numéros de beaux salauds / 3- La tangente / 4- Les sorcières de Salem / 5- Divin Loser / 6- Perdus en hiver / 7- Ecoloving système / 8- Le hasard et la nécessité / 9- Ex hippie / 10- A vif / 11- Maudit petit ange
Délicieuses contrées du spleen-rock, embarquement immédiat. Prendre La Tangente et s’abîmer, au choix, dans les abysses marins, dans les vapeurs d’alcool ou s’abîmer, tout simplement et douloureusement. My concubine, combo parisiano-londonien aux allures badines mais aux productions chiadées, avec ce deuxième album, creuse l’écart, prenant la tête autant qu’ils se mettent en marge. C’est ennuyeux, mais l’ennui, c’est la source qui abreuve leur pop-song mélancolique, épaisse, liquoreuse sans être sirupeuse, éthérée sans être clinique. S’ils s’en foutent, Eric Falce et Pascale Kendall en tête, de faire différemment, c’est probablement qu’ils font mieux. Mieux que La position du tireur couché, cousins burlesques jamais élégants, perdus par cette même filiation à Gainsbourg qui sublime My Concubine. C’est qu’ici elle n’écrase rien, ne parade pas, ne cherche pas à s’assumer dans le second degré d’une variété sixties. Ici, tout n’est que désordre et beauté, détresse calme et volupté.
Onze titres comme autant de pellicules, univers cinématographiques développés en sépia et éclairés dans le brouillard, écrits avec goût, chantés avec classe par deux voix sibyllines glorifiant les médiocres et leurs déficiences. Presque un album-concept, baudelairien dans l’esprit, qui aurait dû propulser nos dandys mélancoliques vers une reconnaissance logique. Mais n’est pas clinquant qui veut. Le brillant son mât de My Concubine attendra leur troisième opus pour connaître une méritée consécration.