
Kaiser Chiefs
Education, Education, Education & War
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1- The Factory Gates / 2- Coming Home / 3- Misery Company / 4- Ruffians On Parade / 5- Meanwhile Up In Heaven / 6- One More Last Song / 7- My Life / 8- Bows & Arrows / 9- Cannons / 10- Roses


Kaiser Chiefs 2014, c est comme du pain de mie sans rien dessus,  ça a du mal à passer. Eux qui représentaient la Grande Bretagne côté  classe populaire : le foot, le fish and chips, les tenues improbables,  les refrains de masse et la gouaille qui va bien... Kaiser Chiefs n'est  plus. Garçons cherchent identité. Les anglais semblent en effet en  mauvaise posture suite au départ de Nick Hodgson, le compositeur en  chief. Si vous cherchez le groupe originel, vous le trouverez plus  certainement sur sa compil Souvenir, car c'est tout ce  qu'il en reste.
La déchéance d'un  groupe en dix chansons, du Maxïmo Park qui aurait picolé... Pas facile de s'enfiler Education, Education, Education & War sans s'offusquer. L'album  précédent s'intitulait The Future Is Medieval (mais quel futur nom d'un  chien?!). Savent-ils au moins quelle voie emprunter? Celle de Ricky (de  voix) a aussi changé d'ailleurs... Finalement est-ce qu'on parle bien de Kaiser Chiefs? C'est à y perdre son anglais tant l'image du  groupe a subi une profonde mutation. La plus manifeste  réside en l'allure du chanteur qui a perdu du poids, des cheveux  jusqu'à en être méconnaissable lui aussi. Peut être que son admission  récente dans l'émission musicale aux gros fauteuils rouges qui tournent y  est pour quelque chose. Faisons le calcul: - un batteur/compositeur -  dix kg + une place au jury de The Voice, ça donne quoi? Beaucoup de  talent en moins, à n'en point douter. Pourtant on leur demandait pas  grand chose depuis la dernière fois, où ils n'avaient déjà pas été  foutus de choisir seuls les titres à éditer (l'auditeur devait se  composer lui-même son album en piochant dans une liste). 
Ils  auraient pu tenir le cap quoi, faire perdurer leurs hymnes qu'on  appréciait, surtout en été, dans les festivals ou les barbecues, en  brayant des "lalalalala nanana"... Si on décortique un peu cet album,  désormais on rigole jaune. "Boss and Arrows" a des relents de Stone et Charden, "One More Last Song" des échos d' une Laroux qui se serait  intoxiquée avec sa teinture... Les repères du groupe de base se  retrouvent peut-être seulement dans les accords au synthé. Mais c'est  cheap tout ça car noyé dans un tas de mélodies mal finies et bien trop  expédiées façon My Chemical Romance, c'est dire. Quoi d'autre?  Le  premier single "Coming Home" ressemble à une chanson de boys band... inévitablement on y vient, tellement l' ensemble de Education, Education, Education & War est caricatural. Et "Roses" enfonce une dernière  fois le clou de la médiocrité en bonne dernière. Seul un titre, UN seul  peut s'avérer digeste et chief-iens : "Ruffians Are On Parade", triste. L'ensemble est finalement davantage délavé que réellement changé, il y a eu comme une  erreur de programmation dans la machine à laver des Kaisers .
Se  maintenir, se renouveler ou se perdre? C'est la grande question à  laquelle se confronte un groupe qui fonctionne à chacun de ses nouveaux  disques. Le manque de discernement est sans doute ce qui a le plus  manqué aux Chiefs à l'heure où il faut se presser un peu plus fort le  citron si on ne veut pas disparaître parmi le magma de la scène  anglaise, en constante ébullition. C'est dommage parce qu'on les aimait  bien, mais cet arrière goût d' inquiétude flottait depuis la dernière  fois et on n'est finalement pas si étonnés du dénouement ridicule de  cette affaire. Les Kaiser Chiefs n'ont jamais rien sorti d'exceptionnel,  et on ne leur en demandait pas tant, mais entre le divertissement et  l'imposture la frontière est mince, et a malheureusement été franchie  ici.



















