
Radiohead
Hail to the Thief
Produit par Nigel Godrich
1- 2 + 2 = 5 / 2- Sit Down, Stand Up / 3- Sail to the Moon / 4- Backdrifts / 5- Go to Sleep / 6- Where I End and You Begin / 7- We Suck Young Blood / 8- The Gloaming / 9- There There / 10- I Will / 11- A Punchup at the Wedding / 12- Myxomatosis / 13- Scatterbrain / 14- A Wolf at the Door


Il aura donc fallu attendre quasiment trois ans et deux albums, Kid A et Amnesiac,  pour que Radiohead réussisse enfin à digérer ses élans électro et se  lasse de tous ces bidouillages froids. Annoncé pendant un temps comme un  retour aux sonorités des débuts de l’aventure, Hail To The Thief  apparaît rapidement comme tout sauf une violente marche arrière. Car si  Thom Yorke et les siens se sont engouffrés aussi loin dans leurs  méandres expérimentaux, il ne fallait pas non plus espérer que cela  n’aurait pas de conséquence sur leur vision de la musique. Bien au  contraire. Pour élaborer cet album, le gang d’Oxford s’est débarrassé de  l’inutile pour ne conserver que ce qu’il a su faire de mieux depuis le  début des années 90.
 
 Ni rock, ni électro mais pas non plus vraiment pop, Hail To The Thief  fait voler en éclats les genres musicaux bien définis et apparaît  rapidement comme une des plus grandes réussites du groupe. Album  aujourd’hui incontournable de ces dix dernières années, tous genres  confondus, il n’est pas vraiment étonnant que certains considèrent  encore aujourd’hui cet ouvrage comme un best-of rempli de titres  inédits. Depuis OK Computer, le groupe n’avait jamais réussi à  atteindre de nouveau une telle maturité musicale. Chaque instrument,  chaque nappe d’électro, chaque égrènement de corde semble à sa place.  Chaque montée en puissance est parfaitement maîtrisée ("Sit Down. Stand  Up") et les ambiances vacillent et se renouvellent à chaque titre.  Passant sans état d’âme d’une élucubration aux beats assumés ("The  Gloaming") à une embardée pop enivrante de très haut niveau ("Go To  Sleep"), dépoussiérant les touches d’un piano pour se lancer dans une  complainte à l’impact calibré ("We Suck Young Blood") ou jouant la carte  de la composition sans faille ("There, There"), le groupe fait de cet  album un mille-feuilles sonore qu’aucune écoute massive ne pourrait  ébranler tant la richesse et la profondeur de l’ouvrage s’avoue immense.  Mais ce qui est encore mieux, c’est que Radiohead fait partie de ces  groupes dont on ignore tout de la suite. Et rien ne nous dit que leur  prochain album ne sera pas de nouveau une des meilleures productions de  ces dix prochaines années.





















