
Red Fang
Muder The Mountain
Produit par
1- Malverde / 2- Wires / 3- Hank Is Dead / 4- Dirt Wizard / 5- Throw Up / 6- Painted Parade / 7- Number Thirteen / 8- Into The Eye / 9- The Undertow / 10- Human Herd


Pour le moment, on ne peut pas dire que le nom de Red Fang évoque grand  chose en France, mais cela risque peut-être de changer très  prochainement. D'une part parce que le groupe s'apprête à ouvrir pour  l'ensemble de la tournée européenne de Mastodon d'ici quelques semaines  (avec un passage à Paris auquel s'ajoutent deux concerts solo à Nantes  et Toulouse), d'autre part parce que les barbus de Portland commencent à  se frayer lentement mais sûrement une place substantielle sous le  soleil écrasant du metal à affinité stoner, et ceci avec une conviction  qui fait réellement plaisir à voir.
Red Fang fait partie des  multitudes de sections d'assaut US qui ne prétendent pas inventer quoi  que ce soit, mais qui font le boulot, et qui le font bien. A l'écoute de  ce deuxième album mais premier véritable album studio (l'éponyme  n'étant qu'un recueil de leurs deux EP), une multitude de références  vient en tête. On pense à Kyuss, bien sûr, dans ces riffs âpres et  caillouteux qui salissent avec délectation les cavalcades pachydermiques  de "The Undertow", mais aussi au versant plus pop des Queens Of The  Stone Age, guitare robotisée et organe cool sur "Human Herd". Et plus  encore : on retrouve sur ce disque les riffs sépulcraux d'Alice In  Chains sur "Throw Up" et les voix viriles et le metal gras et crissant  de Mastodon (au choix : "Malverde" ou "Dirt Wizard"). Que de bonnes  références, assurément. Loin de se lancer dans une pâle imitation, la  bande à Bryan Giles embrasse à pleine bouche le rock lourd et fait  copuler différentes tendances modernes pour en ressortir un stoner  musclé et mélodique ("Wires", légèrement psyché et très travaillé),  couillu et flamboyant ("Hank Is Dead"), tout en démontrant une énergie  enthousiasmante dans le malaxage d'un binaire brutal éructé à pleins  poumons ("Painted Parade"). Mieux : Red Fang envoie du bois même  lorsqu'il se fait bluesy et hardeux sur les bords ("Number Thirteen") ou  lorsqu'il reluque la disto inhumaine de Black Sabbath ("Into The Eye").  Si les quatre hommes aiment la simplicité, ils ne rechignent pas non  plus à développer le discours quand il le faut, à moduler le tempo en  plein titre ou à se faire des petits breaks ludiques à l'occasion.  Murder The Mountain réalise ainsi le parfait paradoxe d'un album qui,  fondamentalement, n'a rien de révolutionnaire, mais qui sait très  rapidement se rendre indispensable.
Ainsi on aura désormais à  l’œil le quartet natif de l'Oregon et on ne manquera pas de vous en reparler  dès qu'un nouvel album pointera le bout de son nez. En attendant,  essayez d'aller les voir en live dans les prochaines semaines : vous ne  devriez pas regretter votre déplacement. Et repassez-vous encore Murder The Mountain  dans les meilleures conditions possibles : les fenêtres ouvertes et le  volume de la chaîne hi-fi poussé au maximum. Sensations durables  garanties. Comme quoi, le climat réputé plus froid et humide de Portland  semble être une bonne alternative au désert de Mojave pour continuer de  battre le fer brûlant du stoner rock...






















