↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

Shaka Ponk


Shaka Ponk


(16/06/2023 - Tôt ou tard - Geek rock - Genre : Rock)
Produit par

Note de 3.5/5
Vous aussi, notez cet album ! (2 votes)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 2.5/5 pour cet album
"Un clap de fin qu'on aurait aimé plus inspiré"
Chrysostome, le 19/04/2024
( mots)

En termes de notoriété, Shaka Ponk est sans conteste le plus grand groupe de rock français en activité. Activité qui se terminera cette année à la fin de la tournée d’adieu intitulée The Final F#*cked Up Tour, après vingt ans de carrière et un septième et ultime album éponyme paru l’an dernier. Sur celui-ci, les chanteurs s’essayent pour la première fois au français (deux tiers des titres sont dans la langue de Molière) et ça leur réussit tellement bien qu’on se demande pourquoi ils ne l’avaient pas fait plus tôt. Une musique résolument rock avec du chant en français, on pense immédiatement à Noir Désir, et on réalise (si tant est qu’on n’en était pas déjà intimement convaincu) l’influence immense qu’ont eu les Bordelais sur tous les groupes de rock hexagonaux qui ont suivi.


On sait le collectif très engagé dans la cause écologique et les textes en français rendent leur message plus compréhensible pour leur public, majoritairement francophone. Des textes militants peuvent être casse-gueule, mais Shaka Ponk s’en sort vraiment bien et trouve même quelques formules choc aussi réussies que marquantes (citons par exemple "quand il n’y aura plus rien et qu’on se dira qu’on est malins avec nos compteurs à copains" extrait d’ "Alegria").


Pour affirmer encore plus leurs convictions, le livret du CD est introduit par un texte de 10 pages remarquable d’Aurélien Barrau (ceux qui ont déjà écouté ou lu l’astrophysicien n’y apprendront probablement rien de nouveau, mais qu’est-ce que c’est bien écrit, et quelle capacité de faire le tour de questions aussi complexes en si peu de mots !).


L’album démarre sur les chapeaux de roue avec trois chansons d’une efficacité redoutable. Sur "D’essence" et "Dad’algorythm" tout est dit en moins de trois minutes : riffs de guitare cool, énergie, et vélocité au programme ; la première dans un style rock alternatif rageur, la deuxième dans un punk’n’roll bien plus enjoué. "Alegria", placé entre les deux, constitue le parfait contre-pied : ambiance plombée, synthés au premier plan et break dansant, le groupe ressort ses influences metal industriel. L’enthousiasme est malheureusement de courte durée. A partir du quatrième titre on perd en diversité (le metal industriel prend le dessus) et surtout les compositions baissent en qualité et cèdent un peu trop à la facilité. Certes, le groupe a un talent pour écrire des mélodies qui se retiennent tout de suite, mais celles-ci prennent trop souvent la forme de vers d’oreille désagréables de chansons commerciales (vous savez, ces tubes qui vous restent en tête dès que vous les entendez, mais dont vous n’avez qu’une envie, c’est de vous les sortir de la tête!). Le final "Resign" avec sa suite d’accords éculée (il s’agit de la progression d’accords la plus utilisée dans les tubes) en constitue l’exemple le plus probant. Deuxième carton rouge pour "13000 heures" et son refrain piqué à "L’Homme pressé" de Noir Désir (essayez de chanter "je suis un homme pressé" dessus, vous verrez, ça colle parfaitement!). "Tout le monde danse" a des airs de "Kashmir" au rabais et donne surtout envie d’aller écouter un bon vieux Led Zeppelin. Enfin, sur "Multiply" Shaka Ponk s’essaie au dance-punk sans convaincre. Les trois compositions restantes sont honnêtes mais pas transcendantes, la faute notamment à des sons de synthé manquant de subtilité.


Shaka Ponk finit donc malheureusement sa carrière sur un album plus décevant qu’enthousiasmant. C’est vraiment regrettable au regard des nouveaux défis relevés avec brio : chanter en français et écrire des textes engagés qui ne sonnent pas ridicules ni lourdingues. Leur réputation live n’étant plus à faire, reste à saisir votre chance d’aller les voir en concert avant la fin définitive d’un groupe qui aura marqué l’histoire du rock français.


À écouter : "D’essence", "Alegria", "Dad’algorythm"

Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !