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Actualité

La lente mort du heavy metal


Etienne, le 14/02/2016

Vient de paraître chez Observer un article des plus intéressants qui traite du vaste phénomène du déclin du heavy metal. Intitulé "The slow death of heavy metal", Bryan Reesman fait l'état des lieux d'un genre en fin de vie. Court résumé :

Reesman y aborde la mort récente des pontes du genre (Lemmy, Jeff Hanneman, Dio) et pointe du doigt la disparation des festivals majeurs de heavy metal aux États-Unis (l'Ozzfest notamment). Seul le Mayhem fait encore bonne figure au pays de l'Oncle Sam.

Évidemment, Reesman aborde le manque total de communication des plateformes "mainstream" (radios, TV) sur le heavy metal et le fait que les radios ne se contentent que de passer "de la pop anémique et du rock pour hipster". Petite charge au passage.

Étonnament, même les quelques figures de la grande scène metal actuelle mettent à mal le genre : Brent Hinds, le guitariste de Mastodon, a récemment déclaré : "Je déteste jouer du heavy." Enfin, dans un contexte plus général, Gene Simmons de Kiss (groupe archi-culte aux États-Unis) a avoué que pour lui, "le rock [était] mort".

Et même si le genre inspire encore énormément de groupes actuels, ce sont bien les pontes du heavy qui trustent toujours l'ensemble des têtes d'affiche des grands festivals européens, ce qui ajoute au déclin du heavy cette épineuse problématique de stagnation, de vivre dans un passé sans écho intelligible au XXIème siècle. Ce manque total de courage de la scène heavy renvoie à une nouvelle catégorisation peu flatteuse du genre, passant de "reliques sonores nostalgiques" à "vielleries juste bonnes pour la poubelle".

Si l'article a une certaine tendance à dégommer l'industrie musicale et ses aspirations mercantiles vomitives (maisons de disques omnipotentes, ventes massives de disques indispensables), celui-ci regorge de témoignages de qualité : Dani Filth (Cradle of Filth), Slash, Zoltan Bathory (Five Finger Death Punch) ou encore Rob Halford viennent ajouter leur grain de sel à ce constat.

Ce dernier reste d'ailleurs sceptique sur le devenir de la musique, déclarant qu'"aujourd'hui les gens écoutent la musique d'une manière complètement différente. Ils ne prennent plus le temps de se poser 30 minutes et d'écouter un disque... Qui sera le prochain grand groupe de heavy metal, c'est impossible de savoir."

Si l'importance accordée au témoignage de Bathory est complètement disproportionnée au vu de la piètre qualité musicale de Five Finger Death Punch (groupe pourtant adulé aux US), Reesman évoque aussi l'émancipation massive de tous les sous-genres de heavy metal et tient à saluer la qualité des sorties de Baroness, Periphery ou encore Ghost qui offrent au genre un sursis même si ces groupes ne s'inscrivent pas directement dans la lignée du heavy pur et dur.

Reste que si les américains semblent bouder le heavy depuis quelques années, c'est bien dans les pays émergents (Europe de l'Est, Amérique du Sud) et autres nouvelles puissances (Chine, Russie) que le message révolté porté pendant longtemps par le metal semble trouver un écho salvateur. Un vent de révolte dont les États-Unis auraient bien besoin aujourd'hui selon l'auteur.

Un papier franchement intéressant, à la signature américaine marquée on ne va pas se mentir, mais qui a le mérite de poser les bases d'un constat qu'on ne peut que corroborer.

L'article en intégralité (et en anglais donc) est ici.


Source :
Commentaires
Erwan, le 15/02/2016 à 15:23
Ah oui l'article en lui-même, le travail est vraiment bon et cerne bien le sujet. Il a le mérite de poser la question de ce qui adviendra, surtout en festival, quand les grosses têtes d'affiches habituelles ne seront plus là. Mais je suis persuadé qu'aujourd'hui un gros festival pourrait se remplir en ne proposant que des groupes d'une génération plus jeune, sans grosses figures de 60 ans et plus. Poser un Parkway Drive, un Ghost, en tête d'affiche, c'est l'avenir. Dans l'article il parle d'Avenged, si Avenged gère son prochain disque correctement, on sera face à une nouvelle grosse pointure américaine. D'ailleurs y'a dans l'article des témoignages de gens qui ont bien compris ce manque d'inspiration et le côté cyclique des choses. On a quand même des bons groupes de hard rock à l'ancienne aujourd'hui, avec un côté beaucoup plus mélodique (The New Roses, nouvel album bientôt, miam miam), le heavy et le hard sont jamais bien loin l'un de l'autre.
Etienne, le 15/02/2016 à 13:37
Oui je suis d'accord avec toi Erwan, tous ces discours du genre "le rock est mort" c'est un peu facile. Surtout quand tu t'appelles Gene Simmons, que t'as plus sorti un disque potable depuis Creatures Of The Night en 82 et que ça fait 15 ans que tu fais ta tournée d'adieu... Mais l'article présente quand même bien et c'est clair que le heavy (attention l'article parle exclusivement de la mort lente du HEAVY) est dans le creux de la vague. Mais ça reviendra ça c'est sûr !
Erwan, le 15/02/2016 à 11:09
J'ai toujours détesté les "le rock est mort", mais le hard américain tel qu'on le faisait dans les années 70-80 est bien dans le mou pour l'instant c'est sûr. Mais c'est aussi la faute des groupes, parce-que les groupes n'inventent rien. Five Finger Death Punch c'est clairement un groupe qui pond le même disque tous les deux ans. Slash dit qu'il a l'impression que même les groupe de heavy essayent d'être "top 40", mais c'était le cas avant aussi. C'est juste qu'avant, les gens aimaient le heavy et que le heavy était naturellement "top 40", mais aujourd'hui le heavy c'est ennuyeux parce que y'a plus rien qui se crée d'intéressant. Mais pour autant, le rock est tellement pas mort ^^ C'est juste qu'aujourd'hui, les vrais créatifs se trouvent dans le stoner, le doom, le blues rock, et même dans le hardcore/easycore. Le hardcore, ce sera pour nous ce qu'a pu être le punk pour une ou deux génération avant. Dans 10 ans on verra peut-être des mecs reprendre le punk et le heavy et en faire quelque chose de bien. En fait, ça va arriver j'en suis sûr.