↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

Manfred Mann's Earth Band


Solar Fire


(30/11/1973 - - Rock progressif - Genre : Rock)
Produit par

1- Father Of Day, Father Of Night / 2- In the Beginning, Darkness / 3- Pluto the Dog / 4- Solar Fire / 5- Saturn, Lord of the Ring / Mercury, the Winged Messenger / 6- Earth, The Circle, Part 2 / 7- Earth, the Circle, Part 1
Note de 4/5
Vous aussi, notez cet album ! (14 votes)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 3.0/5 pour cet album
"Manfred Mann's Earth Band rejoue l'harmonie des sphères"
François, le 26/03/2023
( mots)

L’histoire du rock est riche en paradoxe, et Solar Fire en est l’un des plus beaux exemples. Manfred Mann’s Earth Band s’était taillé un petit bout de succès, mais restait un groupe principalement connu pour ses reprises et ses réinterprétations de titres issus du répertoire de son leader, déjà joués sous son nom ou avec Chapter Three quelques années plus tôt. La particularité du combo était bien sûr de réarranger tout cela à la sauce progressive, une dynamique de plus en plus importante dans leur esthétique, qui prend un coup d’accélération en 1973 avec Messin’ puis Solar Fire. Néanmoins, les albums de Manfred Mann’s Earth Band avaient quelque chose d’impersonnel, et initialement, Solar Fire ne devait pas faire exception à la règle puisqu’il s’agissait d’une adaptation rock de l’œuvre classique The Planets de Gustav Holst. Si par ses aspects conceptuels et ses emprunts à la musique savante (sur le mode d’ELP avec Pictures at an Exhibition), le groupe indiquait bien sa volonté de prolonger un peu plus son esthétique progressive, il devenait en revanche plus arrangeur que compositeur.


Or, pour de simples raisons de droits, ce qui devait être l’œuvre la plus impersonnelle du combo devint au contraire le premier album presqu’intégralement composé par leur soin.


Ne pouvant plus intégrer des passages du travail de Gustav Holst, dont on ne trouve de traces que sur un single ("Joybringer"), les musiciens durent reconsidérer leur album-concept autour des planètes en travaillant leurs propres compositions. Il y a bien une exception, l’incontournable reprise de Dylan, ici "Father of Day, Father of Night", considérablement augmentée (on passe de moins de deux minutes à près de dix minutes) et interprétée de façon plus lente et progressive – en un mot, méconnaissable. Une magnifique entrée en matière doublée d’une démonstration de force, en particulier le solo de guitare intense et le final bombastique.


Une fois les pérégrinations dylaniennes de circonstance accomplies, nous sommes transportés au milieu de l’univers sombre et du concept intersidérale par "In the Beginning, Darkness", un titre hard-rock convenu par très loin de Blue Öyster Cult, dont on retient surtout le pont soul-funk cosmique qui accompagne le très bon solo. Depuis notre navette musicale, nous ne pourrons pas visiter tous les astres. Nous n’atterrirons que sur Pluton, au détour d’un jeu de mots médiocre ("Pluto the Dog") et d’un instrumental laissant perplexe (surtout pour les aboiements), ainsi que sur Saturne et Mercure ("Saturn, Lord of the Ring / Mercury, The Ringed Messenger"), une nouvelle fois à l’aide d’une pièce instrumentale lancinante et parfois inquiétante, plus convaincante (notamment pour la partie "Mercury") sans être exceptionnelle.


C’est au plus proche de notre Soleil que nous trouverons des mélodies plus lumineuses ; "Solar Fire" ressemble parfois au Heavy-prog’ à la Uriah Heep mais reste plus décontracté (ce riff presque funky !) et planant. Et puisqu’on n’est jamais mieux que chez soi, le retour sur Terre nous permet d’être placés en orbite dans un pur registre progressif, parfois expérimental et jazzy ("Earth, the Circle, Pt 2"), ou plus léger voire grotesque ("Earth, The Circle, Pt 1"), un final en deux parties qui tout en se laissant bien écouter, demeure tout juste au niveau moyen des productions du style à l’époque.


Nous sommes loin de partager l’enthousiasme de ceux qui considèrent Solar Fire comme l’un des meilleurs albums de Manfred Mann’s Earth Band, si ce n’est leur apogée, et il nous semble même que le combo ait ici montré ses limites quand il doit tout prendre en main. C’est d’ailleurs la reprise de Dylan qui s’avère être le titre le plus remarquable, sans trop de concurrence. Le groupe fera mieux à l’avenir et pour tout dire, était déjà plus convaincant avec Messin’ – bien que moins connu, c’est pourtant vers celui-ci que nous vous renvoyons.


A écouter : "Father of Day, Father of Night", "Solar Fire"

Commentaires
DanielAR, le 26/03/2023 à 15:12
C'est vraiment génial de relire l'histoire a posteriori parce que je la découvre avec 50 années de décalage. Solar Fire a été le premier album à retenir l'attention des petits rockers grâce à un (relatif) battage médiatique. A titre d'exemple, je n'ai aucune souvenir d'une chronique de Messin' et je ne suis même pas certain que l'album se soit retrouvé dans les rayons de "nos" disquaires. Manfred Mann souffrait d'une image négative parce que le groupe était considéré comme has been à cause de ses productions "popisantes" des années '60. Pour nous, c'était un groupe de vieux, un miroir du passé. Solar Fire a remis les pendules à l'heure. Faute de documentation fiable, certains pensaient qu'il ne s'agissait pas du même groupe que celui qui interprétait, par exemple, Doo Wah Diddy. Discussions à n'en plus finir autour des premières bières en cachette et des premières cigarettes chipées chez les parents...