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Critique d'album

Psychonaut


World Maker


(24/10/2025 - Pelagic Records - Post Metal - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- World Maker / 2- Endless Currents / 3- You Are The Sky... / 4- ...Everything Else Is Just The Weather / 5- And You Came With Searing Light / 6- Origins / 7- All in Time / 8- Stargazer / 9- All Was Quiet / 10- Endless Erosion
Note de /5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Cosmique & primal"
Julien, le 13/12/2025
( mots)

C’est le genre de rencontre qui ravit le chroniqueur musical. Une promenade aléatoire dans le flux des morceaux proposés par la plateforme de streaming, et voilà qu’une pépite d’or éclate aux oreilles, surgissant au cœur de cette infinie escapade. L’accomplissement sera total lorsqu’on suivra la piste scintillante qu’elle trace jusqu’à sa source, qui prendra alors des airs de gisement cosmique, invitant à en explorer la substance.


Un fragment d’étoile déposé sur l’autel d’un rite ancestral : voilà le programme de ce troisième album, World Maker, proposé par le trio belge Psychonaut.
Si le premier regard posé sur cet étrange objet, oscillant stylistiquement entre post-metal et prog-metal, fut captivant, il perd rapidement de son éclat en raison d’une entrée en matière froide et franchement rebutante. La formation emmenée par le chanteur Stefan de Graef ouvre son disque sur sa face la plus insipide. Rarement il m’a été donné d’écouter un si bon album dont le morceau d’ouverture passe complètement à côté. C’est pourtant bien de cela qu’il s’agit avec ce titre éponyme, "World Maker", dont l'ADN progressif ne propose guère plus qu’une longue litanie sans relief, bien loin du jeu de nuances et des multiples facettes expressives que l’album déploie par la suite.


Passé cet écueil, il devient manifeste que, dans ses ambitions progressives, le trio originaire de Malines maîtrise pleinement son art. Mieux encore, ce registre se révèle profondément immersif, comme un voyage au-delà des frontières terrestres.
Le riff magnétique de "Endless Currents" ou le solo floydien éclatant sur "…Everything Else Is Just Weather" ne sont que des aperçus de la capacité du groupe à créer une atmosphère qui semble défier la gravité elle-même. Que ce soit par des sonorités subtiles et expansives, ou par des choix de production soigneusement orientés, tout invite à une ascension en lévitation vers l’infinité galactique. Dans cette optique, le choix de titres purement instrumentaux prend tout son sens : la délicatesse caressante de "All Was Quiet" ou la mise en tension glaçante qui fige la lévitation pour imposer la contemplation dans "Origins" offrent de véritables respirations au cœur de l’album. Elles permettront d’autant mieux d’appréhender la puissance dévastatrice que déploie Psychonaut lorsqu’il nous plonge dans les profondeurs de ses inspirations metal.


Au cœur de la sérénité sidérale, une force sourde continue pourtant de vibrer dans ce troisième opus. Sur "All in Time", le souffle de quelque chose d’immense affleure derrière la basse, dont le grondement laisse présager l’inévitable ; une tension qui vire au cauchemar lors du refrain, où la violence nous saisit sans préavis. Cette rage trouve son incarnation dans les hurlements habités de Stefan de Graef, véritables décharges primales. Quelle puissance ! Il y a là quelque chose d’animal, presque monstrueux, dans ces cris qui éventrent le silence. Une sauvagerie qui contraste avec les atmosphères aériennes du groupe, créant un équilibre saisissant entre quiétude cosmique et férocité viscérale.
Avec "Stargazer", cet art de la tension et du relâchement atteint son apogée : la guitare légère du couplet, presque indie rock, avance sur une rythmique saccadée comme sur un fil, avant qu’un refrain incandescent ne vienne déchirer l’obscurité et nous aspirer dans un tourbillon d’émotion brute. Plus loin cette construction déjà remarquable se greffe à une dimension psychédélique où les riffs tournent comme des vortex. La rythmique martèle, les voix tribales appellent, et la transe s’empare de nous. "And You Came With Searing Light" s’impose alors comme l’un des grands chocs musicaux de l’année.


Une fois le périple achevé, une conviction demeure : Psychonaut parvient à un équilibre rare entre un progressif ample et galactique et la férocité d’un metal qui gronde sous la surface.
Au centre de cette dualité éclate la voix de Stefan de Graef, dont les hurlements d’une intensité saisissante contrastent avec un chant clair profondément émouvant, parfois proche de la douceur mélancolique de Anathema.
L’album trébuche certes sur son morceau d’ouverture, et son dernier titre ("Endless Erosion") laisse une impression un peu attendue, mais entre ces deux extrémités, World Maker déploie une richesse sonore remarquable. Psychédélique, habité, traversé d’élans chamaniques, il confirme la maîtrise d’un groupe capable de conjuguer immensité atmosphérique et puissance brute.
Un voyage au presque parfait.


 


A écouter : "And You Came With Searing Light" (un must) ; "All in Time" ; "Stargazer"

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