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Critique d'album

Gazpacho


Tick Tock


(27/03/2009 - HWT Group - Néo prog moderne - Genre : Rock)
Produit par

1- Desert Flight / 2- The Walk (Part I) / 3- The Walk (Part II) / 4- Tick Tock (Part I) / 5- Tick Tock (Part II) / 6- Tick Tock (Part III) / 7- Winter Is Never
Note de 4.5/5
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Note de 4.5/5 pour cet album
"Temps suspendu pour un nouveau chef d’œuvre des Norvégiens"
Quentin, le 01/10/2025
( mots)

Le 29 décembre 1935, Antoine de Saint-Exupéry décolle dans une tentative de vol longue distance de Paris à Saigon. Il s’écrase dans le désert libyen plusieurs heures plus tard avec son copilote et raconte des années plus tard son expérience de la soif et du désespoir dans un livre intitulé Wind, Sand and Stars. C’est cette histoire qui sert de base à Gazpacho pour livrer l’un de ses plus beaux albums.


En effet, si Night est souvent évoqué comme le point culminant de la discographie des Norvégiens, nous lui préférons personnellement son successeur. Le premier revendique des racines très progressives inspirées de Marillion, se livrant à une forme de torpeur hypnotique nourrie par des motifs mélodiques qui s’étirent à n’en plus finir tandis que Tick Tock s’avère en définitive plus concis et plus puissant.


Le groupe propose ainsi l’entame la plus véhémente de sa discographie avec un "Desert Flight" mené tambour battant qui nous fait sentir toute la puissance aérodynamique de l’avion de Saint-Exupéry. Le riff et la section rythmique sont particulièrement vigoureuses et Jan-Henrick Ohme se livre à un exercice de haute volée sur un registre très énergique à l’expressivité sans pareil, qui rayonne littéralement sur des refrains particulièrement exaltants (Matthew Bellamy peut bien aller se rhabiller). Le désert défile à toute vitesse sous la carlingue avec une intensité qui atteint son paroxysme après une belle montée en puissance qui succède à un pont atmosphérique parfaitement amené, de quoi lancer parfaitement cet opus.


Passé ce titre inaugural qui détone un peu dans l’univers du groupe, on retrouve toutes les caractéristiques de la musique des Norvégiens : des ambiances oniriques et contemplatives, un tissage mélodique délicat répété inlassablement en crescendo, un chant subtil et habité qui impressionne de par sa charge émotive et l’ampleur de sa palette vocale.


Le temps, concept central de ce cinquième opus, est appréhendé, disséqué sur deux longues suites qui constituent le corps central de l’album. Tout d’abord "The Walk", d’une durée de 13 minutes, qui relate la longue traversée du désert qui fait suite au crash de l’avion. Le titre évoque la perte de repères immanquablement ressentie à mesure que l’on progresse à travers les dunes. Le chant de Jan-Henrik Ohme, fragile et spectral, agit comme un guide dans ce cheminement éprouvant, tandis que les nappes de claviers de Thomas Andersen enveloppent le titre d’une brume éthérée et mélancolique et que Jon-Arne Vilbo dessine des lignes mélodiques fines à la mandoline et à la guitare acoustique. Le titre atteint assurément son point culminant avec un break arabisant absolument envoutant. Plus loin, un violon solitaire nous fait ressentir la beauté troublante des paysages de dunes balayées par le vent tandis que la voix magnétique de Jan-Henrik Ohme surgit une nouvelle fois pour introduire la seconde partie du morceau et nous emmener vers la conclusion vibrante de cette sublime première pièce maîtresse.


Le titre éponyme, d’une durée de 22 minutes et scindé en trois parties, fait encore plus fort. Le titre emploie toutes les ficelles progressives du groupe avec des thèmes qui viennent se fracasser par vagues successives et jouent entre les différences d’intensité dans un mouvement perpétuel de tension et de contraste entre fort et faible, violence et apaisement. Sous le battement sourd d’une horloge, la première partie du titre multiplie les moments poignants entre la torpeur mélancolique de l’introduction et l’acidité d’un riff central de guitare qui distille l’effroi et l’urgence de la survie, en passant par ces chœurs grégoriens qui éclatent en majesté. La section centrale prépare la charge héroïque finale avec ses passages lumineux et électriques avant l’embrasement final porté par un Jan-Henrik Ohme conquérant et lyrique à souhait.


Le pire, c’est que le meilleur est encore à venir avec la poétique ballade conclusive "Winter Is Never", somptueuse mélodie mise en valeur par un Jan Henrik Ohme en état de grâce, à la sensibilité quasi-divine. Voilà un morceau d’anthologie, chéri par le groupe et le public, qui fait office de conclusion à chaque concert dans une liesse collective.


Tick Tock est donc un magnifique album, digne successeur de Night, qui permet au groupe de se hisser au panthéon des meilleures formations progressives contemporaines. Grâce à Gazpacho, on peut enfin pleinement assumer aimer écouter de la soupe.  

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