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Critique d'album

Curved Air


Phantasmagoria


(00/04/1972 - Warner Bros - Rock progressif - Genre : Rock)
Produit par Curved Air

1- Marie Antoinette / 2- Melinda (More Or Less) / 3- Not Quite The Same / 4- Cheetah / 5- Ultra-Vivaldi / 6- Phantasmagoria / 7- Whose Shoulder Are You Looking Over Anyway / 8- Over And Above / 9- Once A Ghost, Always A Ghost
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Le sommet du groupe qui n'a jamais été aussi progressif et ambitieux"
François, le 10/03/2023
( mots)

Il y a les groupes maudits, ceux qui naissent sous une étoile peu favorable, sur la carrière desquels le mauvais œil a dardé ses regards … Et il y a ceux qui ne font rien pour solliciter le destin et se perdent dans des luttes intestines qui ressemblent à du sabotage en bonne et due forme. Curved Air est de ceux-là.


En effet, la formation pionnière de la scène progressive, qui développe une esthétique à la fois pop et classicisante, est minée par les frictions terribles qui entachent la relation entre le violoniste Darryl Way et le claviériste Francis Monkman, les deux leaders du groupe aux côtés de la chanteuse Sonja Kristina. Le conflit était tel que les deux musiciens s’étaient partagé les deux faces de Second Album (1971), une division des taches qui se retrouve sur leur troisième opus sorti en 1972, Phantasmagoria.


Au regard de cette situation interne catastrophique, on sera d’autant plus étonné du résultat final de ce nouvel album, qui est peut-être le plus réussi et sans aucun doute le plus progressif. En guise d’illustration, deux longues pièces sont à mettre relief. Il y a d’abord "Marie-Antoinette", camélien sur les bords et plutôt raffiné dans ses variations. Ensuite, "Over and Above", le plus long titre de l’album, commence sur une introduction à la Gentle Giant pour dérouler un jazz-rock orchestral qui n’aurait pas dépareillé sur The Grand Wazoo – violon en plus. Le groupe n’a jamais proposé une musique aussi complexe et élaborée que sur ce dernier titre.


L’album possède même un côté expérimental, que ce soit la démonstration au violon sur "Cheetah", la courte reprise de leur tube "Vivaldi" aux claviers stridents ("Ultra-Vivaldi"), ou le bizarroïde "Whose Shoulder Are You Looking Over Anyway ?" tout droit sorti d’une œuvre de krautrock.


Pour autant, Curved Air n’abandonne pas son côté plus accessible, avec par exemple le très beau pop-song folk "Melinda" aux ambiances Renaissance (entre le violon et le clavecin), quitte à se placer sous la houlette progressive – on citera à ce titre le fanfaronnant et jazzy "Not Quite the Same" ainsi que "Phantasmagoria" où les claviers et le violon proposent des choses intéressantes. On mettra volontairement de côté "Once a Ghost, Always a Ghost", assez inclassable, qu’on dirait placé là comme une blague légèrement jazzy mais décalée.


Malgré cette indéniable réussite, le groupe se délite quand, de façon définitive, les deux frères ennemis finissent par ne plus se supporter et quittent le navire. Pour autant, Curved Air parvint à continuer d’exister sous la houlette de Sonja Kristina et de Mike Wedgwood, au prix de son identité progressive. Affaire à suivre.


À écouter : "Melinda", "Not Quite the Same », "Marie-Antoinette", "Over and Above"

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