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Sélection Albumrock : rétrospective 2025


Franck, le 29/12/2025

Tout au long de l’année, Albumrock met en lumière de nouveaux talents de la scène rock française à travers sa rubrique La Sélection.

 

Vous avez été nombreux à nous faire parvenir vos réalisations, et nous vous en remercions chaleureusement. Elles nous ont permis de découvrir une multitude de groupes et d’artistes talentueux, évoluant dans des univers musicaux aussi riches que variés. Une nouvelle preuve de la vitalité et de la diversité d'une scène qui ne demande qu’à être explorée.

 

Les choix n’ont pas été simples, tant la qualité était au rendez-vous. Aujourd’hui, nous sommes fiers de revenir sur les groupes sélectionnés en 2025.

 

Bonne lecture et bonne écoute... 

 

Les lauréats 2025

Trigger King - The Giant Rooster EP (rock)


Formés en 2021 à Mulhouse, les rois de la gâchette ont mis du temps à dégainer et délivrent enfin leur premier E.P après des années passées à écumer les scènes françaises. L'attente valait le coup avec 5 titres qui mélangent habilement les influences canoniques du rock des 70's avec les sonorités alternatives héritées des années 90. Le groupe déploie une énergie bouillonnante dès l'entame et alterne les titres revigorants aux mélodies prenantes et efficaces, à l'instar du très accrocheur "Butterflies", tout en soignant des atmosphères plus douces comme sur la jolie ballade "Reaching for The Moon" qui met parfaitement en valeur le chant charismatique de Georges Baramki. Le tour de force de cet E.P réside assurément dans son morceau conclusif, "Riding High", son introduction éthérée laissant place à un riff tranchant jusqu'à ce solo de wah-wah baveuse qui enjolive un final très expansif. Avec une telle réussite, les Français peuvent même se permettre de coller un poulet géant sur la pochette, c'est dire !  


 

Two Trains Left - Probably For Nothing (pop-punk)


Comme tout revient un jour, le pop-punk connaît un second souffle, porté par une nouvelle génération inspirée par les figures emblématiques des années 90/00 comme Blink-182, Sum 41 ou Simple Plan. Parmi cette scène en plein renouveau, Two Trains Left réhabilite les codes du genre avec une fraîcheur et une maîtrise technique des plus appréciables. Après deux EP, le combo parisien nous propose ainsi son premier album (en autoproduction), une réalisation emplie de bonnes ondes et de nostalgie euphorisante. Refrains accrocheurs, guitares saturées, tempos effrénés, mélancolie adolescente : tous les ingrédients sont au rendez-vous, mais transcendés par une production soignée, des influences variées et surtout une belle brochette d’invités qui apportent chacun une touche personnelle à l’ensemble. Un disque rafraîchissant et sincère, qui prouve que le genre a encore de beaux jours devant lui.


 

Witchorious - Witchorious (doom metal)


Petit retour en 2024 pour évoquer le premier album de Witchorious, trio originaire de Seine-et-Marne, que nous recommandons vivement aux amateurs de musiques ténébreuses, à la croisée du stoner, du doom et du sludge. À l’image de sa très réussie pochette aux effluves occultes, la musique du groupe se montre assez jusqu’au-boutiste : ambiance poisseuse et maléfique, son écrasant, section rythmique explosive et chant abrasif oscillant entre le saturé et le guttural. Le trio sait toutefois tempérer cette lourdeur par des passages plus posés et l’intégration d’un chant féminin aux accents presque incantatoires. On appréciera aussi les influences variées qui traversent l’album, notamment sur l’excellent "Catharsis", aux élans progressifs plus marqués, riche en ruptures imprévisibles et en variations d’intensité. Un premier essai solide et habité, qui laisse entrevoir un avenir des plus prometteurs pour Witchorious.


 

Sex Shop Mushrooms - God Doesnt Exist (grunge)


Alors que le courant revival a largement exploré les années 70 et 80, il était inévitable que certaines formations finissent par s'attaquer aux années 90. Le retour en force du grunge n’était qu’une simple question de temps. Si certains groupes - comme Fatima - ont bâti un pont évident avec la scène historique de Seattle, tout en flirtant volontiers avec la lourdeur du doom et ses riffs sabbathiens, Sex Shop Mushrooms se présentent, eux, comme un véritable rappel de ce qu’était le grunge originel : guitares poussées au maximum de leur saturation, riffs obsédants, voix enragée, mélodies simples mais furieusement salvatrices dans leur puissance fédératrice. Le jeune groupe parisien a encore du chemin à parcourir pour affirmer une identité vraiment personnelle - il ne suffit pas d’être provocateur pour être grunge - mais il réussit haut la main l’exercice du premier album. Pas une seconde n’est perdue pour en mettre plein les oreilles, entre quête continue de lourdeur sonore et moments de pur défoulement aux élans punk rageurs. Un premier essai prometteur, qui donne clairement envie de découvrir ce que le quatuor a dans le ventre une fois lancé sur scène.


 

Storminess - Sparks in the Nightfall (indie rock)


De grosses influences retro émanent de ce premier album du groupe originaire des Yvelines avec au premier plan une instrumentation très brute et vintage qui sent bon les sixties. On retrouve en particulier le tempérament ombrageux auquel le titre de l'album fait référence sur certains titres à la rythmique enlevée comme "Will I Ever Come Back Home" et surtout "The Joker". L'écoute de certains morceaux s'avère particulièrement envoûtante à l'instar de "Not My Kind", "I Will" et "I Belong To You" avec leur atmosphère brumeuse façonnée par les couches d'orgues et des lignes de guitares en apesanteur. C'est certainement dans ce dernier registre que le groupe est le plus séduisant et qu'on l'invite à creuser pour la suite !


 


 

Anasazi - Universe 25 (post-rock)


Pari réussi pour Anasazi ! Si le groupe de metal originaire de Grenoble n'en est pas à son premier essai, il sort en 2025 un opus entièrement instrumental dédié à Frédéric Thévenet, co-fondateur du groupe en 2004. Sous l'impulsion de Mathieu Madani (guitares, basse, claviers) et Anthony Barruel (batterie), ce nouvel album à l'orientation post-rock met davantage encore l'accent sur le développement d’atmosphères variées servies par de nombreuses variations d’intensité. On est ainsi happé dès les premières secondes de l'album par ce beau thème de guitare acoustique qui annonce des développements fulgurants entre passages lumineux et explosions électriques glaçantes. C'est bien dans les morceaux les plus longs que s'exprime tout le potentiel de l'album et son caractère très cinématographique, à l'image de l'angoissant titre éponyme qui brille par la lourdeur asphyxiante de ses lignes de guitare et ses massifs soubresauts rythmiques. Si se passer du chant de Mathieu Madani n'était a priori pas chose aisée, le groupe occupe l'espace avec une forte densité sonore et fait preuve de suffisamment d'inventivité dans la structure de ses compositions pour ne pas nous lasser. Une belle incursion dans le post-rock !  


 

INEIGE - Les Yeux Fixés Sur Le Soleil (trippy poppy rock)


Projet lancé en 2028 par Inès Es Sarhir, INEIGE a su, au fil des années, façonner un univers singulier et aboutir à un premier album (Les Yeux Fixés sur le Soleil) qui reflète pleinement son ambition créative. Imprégné d’influences variées, l'album oscille entre sonorités électroniques et textures organiques, portées par une section instrumentale audacieuse réunissant Jérémy Berthault (guitare, synthétiseurs), Mathias Berthault (basse) et Matthieu Couffrant (batterie). Entre envolées psychédéliques et expérimentations électroniques insolites, ce groupe originaire du Mans évoque par moments Susanne Sundfør, Björk ou encore Radiohead, sans pour autant se rattacher à une quelconque étiquette. Mais au-delà du choix du français – devenu rare dans ce registre –, c’est surtout par la prestation habitée et la voix pleine de nuances de sa leader qu’INEIGE se révèle véritablement captivant.


 

Attic Birds - Beyond The Waves (indie rock)


Trois ans après son premier album Let's Talk About People, Attic Birds revient avec six morceaux mélancoliques et solaires, nostalgiques et dansants, réunis sur son EP : Beyond The Waves. Le groupe lillois jongle habilement entre introspection et légèreté avec des sonorités indie, rock et pop rafraîchissantes. Cette dualité se traduit par des titres dynamiques teintés d'une douceur au spleen assumé comme sur "Don't Hold Me Back" où le synthé, la guitare et la voix créent une atmosphère poétiquement pop. L'écoute de l'EP, à la fois agréable et rapide, nous rappelle irrémédiablement nos souvenirs d'été et leurs différentes saveurs. Inspiré par Kings Of Leon, Radiohead, Foals, Two Door Cinema Club, Interpol et Editors, Attic Birds a néanmoins sa propre identité, enrichie par un univers cohérent et visuellement appréciable.  


 

Mezzo Pazzo - Ctrl+Z (rock)


Le quatuor originaire de la Louvière et de Mons sort un second album diaboliquement efficace mené tambour battant sur une flopée de riffs ultra accrocheurs. Inspiré par le rock alternatif des années 1990 et prenant pour thème la société numérique ainsi que ses dérives et ses excès, Ctrl+Z secoue l’auditeur et le plonge immédiatement dans un véritable sentiment d’urgence. L’album s’écoute d’une seule traite dans une vraie continuité, de la claque saturée de "Sweet IlluZion" au gimmick sombre et électrisant de "SilenZio" en passant par les montées en arpèges de "The Great ReZet" et la montée en puissance de "Back to the PreZent", sans jamais perdre de vue une fibre mélodique qui fait mouche. On apprécie la présence de titres plus apaisés à l’image de l’hybride "SpiritZ Dance" qui mêle sonorités acoustiques et électriques et surtout des belles ballades "AnydaZs" et "Fading EchoeZ" (ce solo conclusif!) qui permettent de découvrir une autre facette du groupe. Avec ce second album très réussi, Mezzo Pazzo s’impose sans contestation possible comme un des meilleurs représentants de la scène rock wallonne.


 

The Burning Fingers - Revenge (blues rock)


Après un EP live et un premier album studio, Revenge (11 titres) est le troisième effort de The Burning Fingers, un quatuor de blues rock du Sud de la France mené par le guitariste Sébastien Cauquil. L'opus démontre avec bonheur qu'à l'ère de l'IA, il subsiste - fort heureusement - des musiciens courageux qui mettent leurs mains dans le cambouis pour fabriquer de la musique organique et profondément humaine. Avec ses qualités notables et ses petits défauts. Même si certains boulons mériteraient d'être mieux ajustés ou serrés, le moteur de Revenge est puissant et fait honneur à ses influences "classic rock". Réservez une écoute attentive à ce groupe créé en 2013 parce qu'il ne lui manque pas grand chose pour glaner quelques étoiles de plus et accéder à un niveau supérieur. Et là, tout deviendra possible ! Keep on blues-rockin', people !


 

Lifeboats - Blossom Serenade (punk rock hardcore)


A l'écoute des premières secondes de "Untrustful", difficile de ne pas penser aux Melvins. La saturation est au rendez-vous et le punk flirte ici avec le metal. Sur ce point, les habiletés vocales du chanteur sont impressionnantes. L'atmosphère sombre bien maîtrisée de ce premier morceau suffit à retenir l'attention. On découvre alors  "Old Habits" et "Way Out" qui mettent en opposition une brutalité réjouissante avec des refrains proches du pop punk. Même constat sur "Tears Me Up" qui véhicule peut-être même encore plus d'énergie. Autre contraste, l'écart entre l'esthétique de la couverture et celle de la musique, couleurs chaudes et petites fleurs (on parle tout de même d'une Blossom Serenade) contre émotions violentes en pleine expurgation. Tout ça donne envie d'en entendre plus de ces canots de sauvetage qui semblent aller non pas sur une étendue placide mais bien sur un flot déchaîné !  


 

TARDIS - For a While They Lived Together in a Treehouse (Indie rock / grunge)


TARDIS profite depuis 2016 de la proximité entre la France, la Belgique et le Luxembourg pour faire vivre au sein de son quatuor pluriethnique un indie rock universel estampillé 90s’. Leur troisième long format, For a While They Lived Together in a Treehouse, ne déroge pas à la règle et déploie son éventail d’influences chères aux milléniaux. La voix de Ben rappelle tour à tour Brian Molko ("How to Blow Up a Timeline", la similitude est troublante) et Billy Corgan, tandis que Julie, telle une Kim Deal des temps modernes, donne vie à l’ensemble derrière sa quatre cordes, plaçant avec tact ses chœurs subtils mais déterminants. La véritable force du groupe réside dans ses mélodies, qui imprègnent durablement le subconscient, soutenues par une dynamique parfaitement maitrisée. Les éclats grungy ("Your Princess is in Another Castle", "Kiss All The Bees") se fondent harmonieusement et sans peine avec les pièces plus aériennes ("Cut Here", "The Dangerous Lives of Altar Boys", que l’on compte parmi les plus belles trouvailles du disque), le long de ces 55 minutes bien ficelées. Le tout est enrichi de touches inattendues, où xylophone, mélodica et orgue Hammond apportent une fraîcheur bienvenue, rendant chaque écoute plus captivante et attachante.


 

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