
Blind Ego
Liquid
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1- A Place In The Sun / 2- Blackened / 3- What If / 4- Not Going Away / 5- Never Escape The Storm / 6- Tears And Laughter / 7- Hear My Voice Out There / 8- Quiet Anger / 9- Speak The Truth


Liquid est le troisième album de Kalle Wallner, guitariste honoraire de l'illustre groupe de rock progressif allemand RPWL, dont il ne reste d'ailleurs actuellement plus que le W (Wallner donc) et le L (le chanteur Yogi Lang). S'émancipant de l’institution bavaroise afin de donner libre cours à son inspiration, Wallner ne se fixe aucune barrière sur cet album en conviant pas moins de trois chanteurs et trois bassistes différents ainsi qu'une flopée de musiciens issus de la scène progressive allemande : Sylvan, Subsignal ou encore Panzerballet. Le camarade de toujours, Yogi Lang, assure quant à lui son rôle derrière la console à défaut de prêter sa voix aux accents gilmouriens.
Résolument moins progressif et plus agressif qu'un album de RPWL, Liquid alterne les ambiances en fonction du grain de voix de chaque chanteur avec pour leitmotiv un jeu de guitare très dynamique qui relève le sel de compositions relativement classiques.
Les titres les plus métalliques comme "A Place in the Sun" et "What If", habillés par la voix puissante du Suédois Erik Blomkvist, doivent ainsi beaucoup à l’inventivité des riffs à la six-cordes, qu'il s'agisse de la vélocité des lignes mélodiques ou des effets de pédale pour colorer des soli belliqueux. Ne bénéficiant pas d'un tel traitement guitaristique, "Tears and Laughter" et "Here My Voice Out There " pâtissent d'un manque de finesse dans l’exécution des riffs et s'avèrent trop classiques dans leur construction pour retenir l'attention. Dans le même esprit le morceau épique de l'album s'avère finalement décevant malgré un joli thème décliné d'abord en version acoustique puis avec plus de mordant. Les développements mélodiques du couplet et du refrain peinent malheureusement à se montrer à la hauteur de cette belle entame et le solo conclusif ne permet pas de relever l'ensemble. Tout le contraire de l’instrumental "Quiet Anger" qui se permet de briller avec son excellent jeu de basse assuré par Heiko Jung, bassiste de Panzerballet, énergique en slap puis mélodieux à souhait.
Ce sont finalement les morceaux plus apaisés qui sont les plus marquants, portés par le chant accrocheur du leader néerlandais de Subsignal, Arno Menses, sur un "Not Going Away" sombre et groovy, tendu comme jamais sur des refrains et surtout sur l'imparable "Blackened". Ce morceau est assurément la grande réussite de Kalle Wallner, tube en puissance qui mêle sensibilité acoustique des couplets, gimmick pre-chorus astucieux pour mieux introduire un refrain fédérateur et un solo magistral. Un sacré titre au potentiel addictif énorme qui surpasse de loin toutes les autres compositions de l'album, même si la power ballade conclusive "Speak the Truth" emmenée par Aaron Brooks tire également son épingle du jeu.
Aussi plaisante soit-elle, la carrière solo de Wallner ne laissera pas forcément un souvenir impérissable si ce n'est avec cet album qui recèle l'incontournable "Blackened", titre immédiatement accrocheur qui saura plaire au plus grand nombre et pourquoi pas ramener dans le giron du rock alternatif et progressif de nouveaux amateurs.
















