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Critique d'album

Mammoth


The End


(24/10/2025 - BMG - Hard rock - Genre : Rock)
Produit par Michael

1- One of a Kind / 2- The End / 3- Same Old Song / 4- The Spell / 5- I Really Wanna / 6- Happy / 7- Better Off / 8- Something New / 9- Selfish / 10- All in Good Time
Note de 4.5/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Un album d'une efficacité redoutable qui donne envie de croire que le rock alternatif est à nouveau tendance !"
Chrysostome, le 10/11/2025
( mots)

En général, le critique n’aime pas trop faire part de son ignorance. Car puisqu’il écrit tandis que vous lisez, on aurait tendance à croire que c’est parce qu’il en sait plus que vous. Mais pour une fois, la spontanéité d’un coup de cœur inattendu l’emporte sur la volonté de paraître bien renseigné sur le groupe que je m’apprête à chroniquer. Je concède donc volontiers que, si Mammoth évoque aussitôt un nom illustre à bon nombre d’entre vous, ce n’était pas mon cas jusqu’à la semaine dernière.


En me rendant chez un disquaire pour acheter les dernières nouveautés que je tiens à avoir en CD (pratique de moins en moins courante à l’aire du streaming et de la livraison à domicile en 24h si on tient vraiment au support physique), j’en profite pour flâner et laisser mon regard s’attarder sur les différentes nouveautés en présentation. Une pochette de disque attire rapidement mon attention, et le nom du groupe m’intrigue1. Les deux combinés me laissent imaginer que ça doit être bien, et à l’époque où le streaming n’existait pas, j’aurais demandé au disquaire à l’écouter sur place (mais comme on est en 2025 je me contente de chercher le disque sur mon appli musique et de me dire que je l’écouterai plus tard). Quand je me décide enfin à lancer la lecture, je me prends une claque dès le morceau d’ouverture et celui-ci aurait suffi à me donner envie de l’ajouter à mes achats du jour si j’étais encore dans le magasin ! Les modes en musique c’est cyclique entend-on parfois dire. Sauf que quand on a grandi au son du Grunge comme moi, ça fait plus de 20 ans qu’on a attend le retour de cette association de gros riffs de guitare et de mélodies dignes des plus grands hymnes pop. Certes, certains groupes de l’époque ont perduré, en revanche, je serais bien en peine de vous en citer un nouveau qui m’ait autant enthousiasmé qu’à la grande époque du Rock Alternatif.


Ici, tout est joué à 100 à l’heure, avec une énergie folle et on ne peut s’empêcher de secouer la tête au rythme des grooves d’une efficacité redoutable. Ecouté le matin, l’album donne la pêche pour toute la journée. L’aspect chanson entêtante rappelle les meilleurs représentants du grunge, mais la précision dans l’exécution instrumentale et la virtuosité des solos de guitare montrent également un background Metal. Et c’est là la grande force de Mammoth : les influences sont nombreuses et suffisamment bien digérées pour proposer un résultat unique. Le chant est aigu sans être criard ni fluet. Rond et chaleureux, il me rappelle celui du regretté Shannon Hoon de Blind Melon. Les parties de batteries sont véloces et très créatives, plus qu’un accompagnement rythmique, elles participent activement à l’architecture des compositions. La basse joue son rôle discrètement, mais le temps d’un break en slap sur le titre éponyme, on comprend que là aussi il y a du niveau. Mais qui sont donc ces musiciens ? A la guitare nous avons un certain Wolf Van Halen (tiens c’est drôle, Van Halen comme le célèbre guitariste Eddie, y aurait-il un lien de parenté?). A la batterie : Wolf Van Halen (tiens c’est drôle, Van Halen comme le célèbre batteur Alex, y aurait-il un lien de parenté?). A la basse : Wolf Van Halen. Et au chant (vous l’aurez peut-être deviné à force) : Wolf Van Halen.


S’il y a une influence majeure à retenir ce serait les Foo Fighters. D’ailleurs Wolf a un parcours similaire à celui de Dave Grohl : remplaçant dans l’ombre (parce qu’en général on regarde moins les bassistes et les batteurs) d’un groupe mythique2, il a ensuite créé son propre projet dans lequel il compose tout, joue de tous les instruments et chante. On retrouve également chez Mammoth l’aspect joyeux qui caractérise les Foo Fighters, à l’opposé de toute la scène Grunge qui se veut beaucoup plus sombre et dépressive. Les harmonies vocales sont omniprésentes, et si Wolf a choisi le yang plutôt que le yin3, on sent également l’influence d’un groupe comme Alice in Chains, notamment sur "Better off". Sur "Happy", c’est à Silverchair qu’on pourrait faire référence, même si on n’imagine pas forcément les Australiens intégrer un arpège Jangle Pop comme c’est le cas ici. Pour l’aspect plus Hard mélodique du groupe ("The Spell", "Something New") on pense à Slash avec Myles Kennedy. Et cette volonté d’écrire des chansons pop tout en jouant des riffs Metal accordé très bas et incluant un moment de shred le temps du solo de guitare ("The End", "Same Old Song", "I Really Wanna") rappelle Freak Kitchen et Bumblefoot.


Que cette longue liste de références à d’autres groupes ne vous trompe pas, cet exercice était essentiellement destiné à comprendre pourquoi Mammoth m’a semblé très familier et attractif dès la première écoute. Pour qui a eu ses premières découvertes musicales marquantes dans les années 90/début 2000, The End est un concentré de tout ce qu’on a aimé. Pour autant, on n’a pas l’impression d’écouter un ersatz d’untel ou tel autre, Mammoth a su brasser toutes ces influences pour proposer une recette qui lui est propre. Et quand on arrive aux deux derniers titres de l’album, on se rend compte à quel point la réussite de cette recette ne tient vraiment pas à grand-chose. Un peu trop de tel ingrédient, pas assez de celui-ci et la béchamel est ratée. "Selfish" et "All in Good Time" proposent une formule fade et cliché digne des groupes de post-grunge opportunistes qui ont suivi la vague initiale. Malgré ce petit bémol final, The End est tellement enthousiasmant pendant ses 30 premières minutes qu’il donne envie de ressortir sa guitare électrique du grenier, de croire qu’on a à nouveau 20 ans, et que le rock est la tendance du moment !


1J’en profite pour vous inciter à vous rendre chez les disquaires, rien que pour ce furetage aléatoire au cours duquel notre regard accroche sur quelque chose sans qu'on ne sache pourquoi, ce que vous ne pourrez jamais avoir en scrollant une page de nouveautés sur le net.


2Il a remplacé Michael Anthony dans Van Halen à partir de 2006.


3Le yang comprend un petit rond noir dans un grande surface blanche. Le yin comprend un petit rond blanc dans un grande surface noire, image qui correspond bien à la musique beaucoup plus sombre mais avec quelques rares éclaircies d’Alice in Chains.


A écouter : les 8 premières chansons de l'album !

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