↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

Fates Warning


Disconnected


(25/07/2000 - Massacre - Pionniers du metal prog - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Disconnected Part 1 / 2- One / 3- So / 4- Pieces of Me / 5- Something From Nothing / 6- Still Remains / 7- Disconnected Part 2
Note de /5
Vous aussi, notez cet album ! (0 vote)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 3.5/5 pour cet album
"Le XXIème siècle selon Fates Warning"
François, le 06/11/2020
( mots)

L’aube du XXIème siècle pouvait susciter bien des inquiétudes que semblent évoquer la pochette du neuvième album de Fates Warning. Entre le bug de l’an 2000 ("disconnected") et l’explosion du sentiment écologique à tendances eschatologiques (un dernier baiser protégé par des masques à gaz sous fond de monochrome soufré), elle révèle les angoisses du temps et trouve un écho troublant vingt ans plus tard … Fates Warning a toujours été un groupe à la musique sombre et sobre malgré son inscription dans le registre progressif, mais cette mélancolie semble ici transcendée, d’autant qu’elle s’adapte aux évolutions esthétiques du temps. 


Le statut de Fates Warning en tant que groupe de Metal-progressif ne fait plus de doute aujourd’hui, mais à y regarder de plus près, on peut s’interroger sur son appartenance pleine et entière au fil des albums. C’est le cas pour les productions qui précédent Perfect Symmetry (plus proches d’un heavy ambitieux que réellement progressif), mais également sur certaines de celles qui suivent (Parallels ou Inside Out). La complexité et la technicité de certains passages suffisent-ils à inscrire totalement ce groupe dans cette catégorie ? Vous soulignerez, à juste titre, qu’il ne s’agit que de catégorisation, un exercice forcément discutable, mais si on veut que ces classifications instrumentales (dans le sens où ce sont des instruments utiles à rendre intelligible les différentes dynamiques d’un genre) remplissent leur objectif, il faut que des critères et des limites soient établies, avec la souplesse nécessaire pour éviter le lit de Procuste qui essentialiserait de façon erronée ces-mêmes catégories. Voilà pour méditer, quand à Disconnected, c’est peut-être l’album (avec son prédécesseur) qui met un terme au débat et par lequel Fates Warning s’empare de toutes les dimensions du genre metal-progressif. L’arrivée d’un claviériste, Kevin Moore, depuis A Pleasant Shade of Gray, est un facteur essentiel, et sa place est grandissante.  


Adepte de l’installation d’atmosphères, Kevin Moore entoure l’album d’une ambiance industrielle et angoissante. Bien étranges sont les deux parties de "Disconnected", avec une guitare hurlante, des pianos éthérés, de nombreux sons électroniques, assez incommodants et cinématographiques. Un titre plus direct, "Pieces of Me", possède ce même arrière-fond, quand la rythmique lui donne des aspérités technos. Comme une dystopie musicale, froide et futuriste, qui dessine une nouvelle ère l’album est entourant de moment plus lancinants, aériens mais d’un air lourd. Les cinq premières minutes ainsi que le final de "Something from Nothing" retrouvent cette mise en musique 


Dans ce registre progressif, "Still Remains", sur seize minutes, développe tout le savoir-faire du groupe commençant sur une longue introduction éthérée en arpège, purement axée sur l’ambiance, avant d’ouvrir sur  dialogue guitare/claviers très ancrée dans les sonorités du genre. Mélodiquement imparable, avec des variations autour des thèmes, des ruptures rythmiques propres à Zonder, c’est une pièce très exaltante. Kevin Moore, aux claviers, se lâche davantage que sur le précédent opus : cela lui confère une dimension plus typique metal-progressif (style Dream Theater). C’est un chef d’œuvre du groupe, très technique, parfois virtuose et grandiloquent, mais conservant des parties plus sobres qui font la touche Fates Warning et des passages fabuleux (la partie plus aérée vers 11min30 avec de traits de guitare rappelant Pendragon).


Le groupe propose aussi des titres plus directs, comme "One", qui aligne à la fois les aspects atmosphériques et un riff bourrin. Un titre un peu quelconque auquel on préférera le plus progressif "So", aux réminiscences de Metal industriel. 


Disconnected est un album exigeant et tortueux, souvent puissant dans ses parties metalliques et presqu’expérimental dans ses dynamiques progressives. Signe d’un groupe mature mais sans illusion, il ouvre un XXIème siècle de façon désabusée, mais ô combien pertinente. 


 

Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !