Jacuzzi Boys

En Floride, il y a des alligators, des retraités et Jacuzzi Boys. Il est vrai que le "sunshine state" est plus réputé pour ses agrumes que pour ses groupes de rock, comme l'atteste Floridas Dying, le label au nom évocateur sur lequel est sorti le premier album du trio. Premier album qui avait soufflé comme un vent frais sur la chaude péninsule.

Petit rattrapage pour les retardataires. Diego et Gabriel se rencontrent à une fête qui se termine en baston générale. Ils décident alors de faire un groupe rockin' et rollin'. Quelques temps plus tard, leur manager leur présente Danny qui intègre le groupe pour enregistrer leur premier album No Season. Comme on ne change pas une équipe qui gagne, la recette de Glazin' est assez identique à celle de son prédécesseur. Les chansons sont simples et reposent sur des riffs encore plus simples. La production reste assez minimaliste et Gabriel de son coté se débrouille toujours pour ajouter de drôle d'effets à sa voix. Tremolo, reverb ou chorus, ce qui n'enlève rien à son charme sautillant. Juste ce qu'il faut pour parler de lo-fi ou de garage rock. Les chansons sont un poil plus longues que sur No Season puisque cette fois ci, les Jacuzzi Boys sont péniblement parvenus à dépasser la demi heure malgré deux chansons de moins. Cependant ils ne semblent toujours pas avoir quitté l'adolescence puisque leurs paroles n'évoquent dans l'ensemble rien d'autre que ces sujets sensibles que sont les filles, la fête et le beau temps. Adieu les délires mystiques à base de combat contre des crocodiles ou d'éléphants de verre. C'était le bon vieux temps.

Après avoir énoncé toutes ces caractéristiques, difficile de ne pas se laisser aller à faire quelques comparaisons faciles mais bien réelles et flagrantes. Wavves par exemple dans l'esprit déluré comme dans le son, Black Lips pour le coté retro et lo-fi ou encore The Cramps, le rockabilly en moins et le surf rock en plus. Si la comparaison est flatteuse, les chansons sont encore un poils faiblardes de temps en temps. Mais ce n'est pas si grave. On ne parlera pas d'un grand disque mais plutôt d'un disque "sympa", voir même "sympatoche" pour coller complètement à l'esprit de Glazin'. Ce n'est pas si grave d'autant plus que certaines chansons comme l'acoustique "Koo Koo With You" sont de vraies réussites mélodiques qui présagent beaucoup de bonnes choses pour les albums à venir.

Vous l'aurez compris, si Glazin' n'est pas la tempête tropicale et éléctrique de l'année venue de Floride, cet album restera au moins dans nos discothèques comme un bon disque de rock 'n' roll qui saura vous mettre dans le bain à la bonne température, et c'est déjà pas mal.