Koko Von Napoo
Koko Von Napoo
Produit par
1- JonBon / 2- Polly / 3- Petamalova
En seulement 3 titres, le plus imprononçable des groupes vient de cueillir à chaud une émotion intacte de naïveté et d'impatience. Isolé en terre parisienne, de club en club, les Koko expérimentent et peaufinent une démo future, dessein prioritaire de cette fin d'année. Comme la tournure musicale l'impose, ces mélodies pop déjantées s'associent pleinement aux claviers souverains et à une voix désaccordée entêtante. Nos 4 parisiens (Toupie, Renarde, Kiddo et Kokoboy) s'échappent gracieusement des clichés actuels du "son branché", allouant une véritable création musicale indépendante et non une sonorité fugitive. Koko Von Napoo est notre sélection du mois de septembre.
La dimension rituelle, guitares et batterie, s'intercale soigneusement entre les frasques électriques du clavier et la voix agressive de Toupie, empreinte de l'instinct troublant d'Architecture in Helsinki et de la finesse mélodique d'Electrelane. Le final de "JonBon" surnage par un son épuré et un clavier remarquable, prenant le pas sur une corde, s'effaçant pour l'occasion, pour un rôle de métronome bien plus à sa mesure. C'est dans cet esprit fluet que navigue à merveille l'esquif des Koko. Dans un registre similaire, "Polly" s'appuie sur une ambiance spatiale. Aux confins des étoiles surgissent une voix disgracieusement attachante et un chœur qui sait adoucir la nature sévère du titre. Terriblement efficace. L'atmosphère érigée sous ces mariages électriques signe là une performance bluffante. C'est d'un air avivé que s'ouvre le pugnace "Petamalova", sous une ligne de guitare oppressante. Force vitale, les quelques accords au synthé giflent la sonorité terre à terre et bien peu originale pour bâtir un titre intemporel et charismatique. Le final s'y amuse même dans sa sonorité has been de fête foraine.
L'attente d'une première démo sera longue et excitante. Une marche supplémentaire à ne pas rater. Un rendez-vous décisif et précieux. Koko von Napoo émeut par 3 titres, imaginons les sur 15… Leur destinée ne fait pas de doute mais c'est bel et bien la manière d'y accéder qui pose question. Sauront-ils persister dans cet univers musical unique ?