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Critique d'album

Kvelertak


Splid


(14/02/2020 - - Black 'N Roll - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Rogaland / 2- Crack of Doom / 3- Necrosoft / 4- Discord / 5- Bråtebrann / 6- Uglas Hegemoni / 7- Fanden ta dette hull! / 8- Tevling / 9- Stevnemøte med Satan / 10- Delirium tremens / 11- Ved bredden av Nihil
Note de 4/5
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Note de 4.5/5 pour cet album
"Une oeuvre étonnante et variée, originale et accrocheuse. Splid ne laissera pas indifférent. "
François, le 28/02/2020
( mots)

Si une règle tacite de la maison albumrock est de ne pas employer la première personne, il faut savoir la violer avec parcimonie quand cela peut être nécessaire pour la bonne compréhension d’une chronique. Qu’on se rassure, je ne l’emploierai pas longtemps. Mais il faut préciser que je ne suis pas un habitué de ce genre de scène, ni même du groupe en question : si je suis un grand amateur de Heavy, ce n’est pas le cas pour tout ce qui touche au Metal extrême. C’est donc une chronique de béotien, de quelqu’un qui, a priori, ne se serait pas tourné vers Kvelertak … Ce qui en dit peut-être déjà long sur cet album. 


Tombant par hasard sur "Bratebrann" (le groupe est norvégien, et chante en vernaculaire), attiré par la magnifique pochette qui enrobe l’album, je fus complètement happé par la musique si bien que, depuis le mois de novembre, j’attendais la sortie d’un opus qui ne semblait pas m’être destiné. Il faut écouter ce titre exceptionnel. Introduction dans un pur hard-rock seventies, son de guitare compris, puis riff très heavy, entrecoupé par un arpège qui fait mouche, et un refrain épique en chœurs, à la Kansas, où le soliste fait de siennes pour renforcer l’ensemble … C’est avec un savoir-faire immense dans la composition que finalement, le chant – une sorte de hardore gutturale, un growl léger car peu grave, demandez aux spécialistes du genre pour le bon terme – se laisse écouter. Et dieu sait que je ne pensais pas cela possible. Le chorus, annoncé avec entrain ("Hey Guitar, come on"), est par ailleurs dans la veine de Deep Purple, et ne va pas laisser indifférent les amateurs du rock à l’ancienne. Cette alchimie des genres et des musiciens, assez inclassable (écoutez les petits passages de piano …), est tout bonnement incroyable. 


Il faut dire que Kvelertak est avant tout connu pour sa recette très originale, qui emprunte à une foule de genre, du punk au rock 70’s, en passant par le Black Metal. Mais il semble qu’ici, le rock à l’ancienne et même le progressif se tire la part du lion par rapport aux anciennes productions. Méfiez-vous fans de la première heure, et rappelez-vous de la direction prise par Opeth … D’ailleurs, au-delà de la proximité géographique, on pense parfois à la bande d’Akerfeldt. 


Dans le genre, "Delirium Tremens" est le plus bel exemple de cette inspiration progressive. Il faut dire aussi que Kvelertak, c’est trois guitaristes et un piano, de quoi enrichir une palette bien inspirée. Mais les arpèges éthérés, puis la rupture saturée avec un rythme très syncopé, donnent une puissance et une mélodicité incomparables au titre. Même sur le passage thrash, les guitares sont très mélodiques, quand elles ne sont pas complètement folles en conclusion. Bien sûr, le titre comporte aussi les passages typés Black les plus intenses (notamment après 5 minutes … Ouarf). Cette même violence se déchaîne dans la première partie de Splid, entre le punk "Necrosoft" et le rythmiquement affolé "Discord". Ils sont plus difficiles d'accès pour un public non-averti. L'arrivée d'un nouveau chanteur n'enlève pas cette caractéristique au groupe. 


D’autres titres plus longs ne sont pourtant pas à proprement parlé progressifs, mais ils sont d’une richesse et d’une densité incroyable. "Fanden ta Dette hull !", presque huit minutes au compteur, commence comme un bon AC/DC, mais possède quelques traits de guitare typiquement heavy-Power -US traditionnel, et un gros pont Black Metal ultra-lourd … Pour un final qui s’annonce sur les quelques premières notes du "Trooper", laisse apparaître une guitare acoustique, solennelle et entraînante : des hippies sursaturés, en somme. C'est un des sommets de l'album. 


Les registres sont néanmoins variés : "Tevling", sous ses faux-airs de Police, emporte l’auditeur dans une douce mélancolie, quand "Uglas Hegemoni" propose un punk moderne accrocheur. 


Et la science du riff, de la transition, du chorus, de l’harmonie, permet au groupe de forger de vrais tubes. Le combo d’entrée "Rogaland"/ "Crack of Doom" est alors incontournable. Le premier pose une ambiance et un refrain dantesque, le second est un coup de maître. Surtout que "Crack of Doom" voit la participation de Troy Sanders (Mastodon) dans une prestation d’anthologie. Le tube de l'hiver ? 


Même si les groupes scandinaves ont une belle place sur le site, il n’y a pas un tropisme septentrional particulier : c’est simplement le signe d’une scène particulièrement vive dans les pays nordiques (d'ailleurs, pour la Norvège et dans un autre registre, Wobbler est en studio). Kvelertak est un exemple de plus. 


Amis rockeurs d’habitude hermétiques aux voix déraillées, entrez dans cet univers Black’n’Roll, franchement plus rock que black, car Kvelertak est une bande d’orfèvres. A savoir maintenant si Splid marque un tournant, s’il sera boudé ou très apprécié par les fans de la première heure, s’il saura, au-delà de l’auteur de ces lignes, trouver un public plus large. A vous de décider.  


A écouter : "Rogaland", "Crack of Doom", "Bratebrann", "Fanden ta Dette hull !"

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